’’Les États-Unis pillent l’Europe depuis 1917’’ : Claude Janvier sur l’État profond américain
Avec Claude Janvier, écrivain, auteur de "L'État profond français" publié chez KA Éditions, ''Les démasqués : qui dirige réellement le monde ?''
Tags : Europe Etats-Unis
4 réactions à cet article
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« Les États-Unis pillent l’Europe depuis 1917 » ?
Julius Evola disait qu’une des tactiques favorites de la « guerre occulte » est d’attirer « toute l’attention de l’adversaire sur des éléments qui ne sont que partiellement ou secondairement responsables » de la Subversion. « Toute la réaction se décharge alors sur ces éléments, devenus des boucs émissaires », ou, comme il l’écrit ailleurs, des « faux objectifs ». Explications :
La carence de la plupart des analyses géopolitiques, nous explique Valérie Bugault, dans son ouvrage « Demain dès l’aube… le renouveau », vient du fait que le paradigme d’étude ne prend, le plus souvent, pas en compte la réalité des acteurs en présence. Les rapports de forces sont, la plupart du temps, considérés au regard des seuls États. Or, depuis plusieurs siècles, s’est développé, dans l’ombre, un acteur géopolitique nouveau, anonyme et de nature privé, que Valérie Bugault appelle du terme générique de « banquiers-commerçants » et que nous nommerons « puissances d’argent ».
D’un point de vue méthodologique, cet acteur, nouveau, est déroutant à plus d’un égard. Premièrement, il est anonyme, ce qui rend difficile son appréhension précise et la mesure de sa puissance, relative comme absolue, par rapport aux traditionnels États. Ensuite, cet acteur ne répond pas aux mêmes règles d’engagement que les États. D’une part, les « puissances d’argent » sont des acteurs privés, et non publics, qui répondent donc à des intérêts d’ordre strictement catégoriel, en aucun cas à un quelconque « intérêt général ». Mais, comme par essence ils sont anonymes, on a du mal à discerner leur présence autrement que par des déductions et recoupements d’informations. C’est ici que les questions méthodologiques peuvent apporter une importante plus-value aux analystes et géopolitologues. D’autre part, et peut-être surtout, ces acteurs, qui ne sont pas géographiquement délimités (pas de contraintes géographiques), ne fonctionnent fondamentalement pas selon la même logique que les États traditionnels. Alors que les États, quelle que soit leur taille, sont limités par des frontières et répondent à une logique d’ordre sédentaire, ces nouveaux acteurs politiques (que d’aucuns, tel que Peter Scott Dale, nomment « État profond ») répondent à une logique de type nomade. Or, les grilles d’analyses des géopolitologues sont très largement issues de concepts développés au sein des États dans une logique sédentaire. C’est la raison pour laquelle les analystes politiques ont du mal à concevoir le phénomène nomade élevé au rang d’acteur géopolitique.
Comprendre ce phénomène, nouveau dans son ampleur, car sa création remonte loin dans le temps, est pourtant fondamental car il permet de percevoir que ce nouvel acteur géopolitique a, in fine, un seul ennemi mortel : la présence d’États au sens politique du terme, c’est-à-dire d’États souverains. Ainsi, dans le contexte d’un rapport de force et de puissance, les États sont, par construction, les pires ennemis des « puissances d’argent ».
À ce propos, rappelons que dans un entretien accordé à la revue française « Entreprise », ancêtre de la revue « L’Expansion », Edmond de Rothschild déclarait : « Le verrou qui doit sauter à présent, c’est la nation ! » (n°775 du 18/07/1970, p.64).
Le premier pays à avoir intégré la caste des « puissances d’argent » en tant que nouvel acteur politique est l’Angleterre. Le choix d’Oliver Cromwell (1599-1658) de développer l’Empire britannique en adossant la puissance des armes à celle des banques a créé un nouveau paradigme politique. Dire cela ne signifie pas que l’Angleterre porte l’acte de naissance de cet acteur géopolitique nouveau, anonyme. Sa naissance est plutôt à rechercher dans les Républiques commerçantes de Gênes, de Florence ou de Venise.
Deep State : Le véritable pouvoir auquel sont soumises les populations, maintenues dans la naïveté et l’inconscience, est économique : il appartient aux principaux détenteurs de capitaux de la planète, lesquels ont tant et si bien œuvrés depuis des centaines d’années qu’ils sont devenus propriétaires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce monde. Ainsi, sous couvert d’anonymat capitalistique, quelques familles chapeautent tout l’édifice capitalistique mondiale.
Le véritable pouvoir aujourd’hui n’est donc pas à rechercher dans l’apparence des arcanes politiques, il se cache derrière l’anonymat des capitaux et dans les paradis fiscaux.
Aussi, dans la plupart des pays du monde, l’État actuel est « l’État profond », c’est-à-dire une réelle ploutocratie, apatride et supranationale, cachée derrière une démocratie, véritable coquille vide. Cette étape, qui a souvent pris le chemin indirect et sournois du contrôle bancaire, utilise, parfois, lorsque c’est nécessaire, des méthodes plus musclées. La stratégie de la tension, les opérations ou attentats « sous faux drapeau », et la récente création et prolifération d’armées de proxy, formées de mercenaires, sont certaines des manifestations modernes de force employées par les « puissances d’argent » pour faire disparaître les États indépendants.
Depuis le XVIIIème siècle, toutes les révolutions de couleur, de fleur ou autre nom jovial, sont une émanation de cette première tactique, consistant, pour les oligarchies (locales ou coalisées), à s’emparer des institutions étatiques des différents pays du monde.
La seconde étape consistant en la collaboration des élites économiques des différents pays.
Suite…-
@Étirév
Merci de ton commentaire.
On ne peut que déplorer que tes propos validés par la longue suite des événements qui se succèdent sur des décennies, n’aient pas plus d’écho au sein des populations.
Les gens passent de longues heures sur la toile mais à quoi bon, s’ils passent leur temps à se distraire ou à faire des commentaires sarcastiques sur les faits divers. La recherche d’informations à contre courant principal est loin de faire l’unanimité me semble-t-il.
Pour ma part, je déplore que Gorbatchev n’ait pas rédigé un ouvrage relatant les conversations avec les responsables européens après l’implosion de l’URSS.
Une Europe de l’Atlantique à Vladivostok eut été la meilleure chose pour les 2 parties :
— distance vis à vis des USA hégémonistes,
— renforcement de la défense russe par rapport au puissant voisin chinois,— échanges économiques privilégiés entre Europe et Russie
Il est évident que pour une "certaine oligarchie parisienne", l’alliance avec les USA passe avant les intérêts nationaux. En 2024, il suffit de regarder le parti pris des media dans les 2 conflits qui les préoccupent...
Accessoirement ( bis ) battre en brêche le mythe du chantage du gaz algérien dans les relations "difficiles " entre Paris et Alger. Ce gaz surpayé qui doit alimenter bien des caisses de partis politiques ou de dirigeants français, saura-t-on un jour ? -
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » François Mitterrand
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@JL
Not possibeul ! La Mitte a dit tout ça !?!?!?
C’était sur son lit de mort, alors !
Il aura voulu expier ses péchés avant de se présenter devant St Pierre ?
C’est comme le coup du " Lo..y feuj puissant et néfaste " ?
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