Un philosophe de profession également éditorialiste politique et un
élu national aguerri de Les Républicains viennent de faire disparaître La France
Insoumise.
Je trouve
que nous sommes quand même sur des considérations très générales qui ne permettent pas bien de savoir à qui ou
à quoi nous avons affaire alors que le contexte et la perspective annoncée sans
détour par nos intervenants sont ceux d’une présidentielle en 2022.Souverainisme,
populisme, références au général de
Gaulle, nature de l’Union Européenne, toutes les souplesses et les politesses
sont mobilisées pour le meilleur
ajustement des discours et le cadrage et arpentage du débat .Tel qu’il se
présenterait au pays ou tel que nos deux partenaires souhaiteraient le voir
circonscrit pour le travail qu’ils ont à y faire ?
J’ai
failli croire qu’en dehors d’eux et l’UPR d’Asselineau sur lequel ils se sont
entendus pour dire que sur les thématiques citées leurs positions étaient plus
sérieuses, rien n’existait.
Un philosophe
de profession également éditorialiste
politique et un élu national aguerri de Les Républicains viennent
de faire disparaître La France Insoumise et son leader historique Jean-Luc Mélenchon à propos de
thématiques sur lesquelles ce mouvement a travaillé et bataillé bien avant eux non
sans succès.
Je
voudrais rappeler quelques faits.
● Sans
le travail méthodique et acharné de ce mouvement le parti socialiste et F Hollande
n’aurait pas gagné les présidentielles de 2012.Cet apport avait été fait sans
condition au premier et second tour. Au constat de la trahison des militants, des
électeurs et de la parole donnée, ce mouvement a très vite repris son autonomie
et sa liberté de manœuvre.
● Avec
beaucoup de lucidité, il a ensuite dénoncé avant sa tenue l’abus de confiance
et le piège de la primaire à gauche de 2017 en préservant pour la deuxième fois
l’honneur des mots gauche et socialisme.
●
Les médias d’Etat et ceux contrôlés par le CAC 40 comme à chaque fois dans les
moments politiques cruciaux donnèrent le coup de mains décisif pour que ce
mouvement ne soit pas au second tour au profit du perdant utile le Front
national. Ensuite 62% de nos concitoyens s’abstinrent aux législatives censées couronner l’élection
présidentielle.
● A
l’horizon des élections européennes, ce
mouvement eut droit à un type de perquisition jamais vue auparavant qui ne donnât
rien au final sur l’objet de l’inquisition poursuivie (comptes de campagne) mais déclencha un déferlement
médiatique dont l’intensité fut un record. Fondé sur un montage de quelques
minutes pris sur 40 mn enregistrées. Une journaliste politique de France Inter
demanda dans les jours suivants à l’antenne la démission du député Mélenchon. Ce
montage concentrait dans une diffusion en boucle les quelques paroles d’exapération
de JL Mélenchon pour une perquisition qui dura plusieurs heures avec la volonté
de disqualifier sa personne. Je fus troublé je l’avoue par cette attitude mais
pas au point d’ignorer le danger qu’inauguraient de telles pratiques pour le
fonctionnement de la vie politique. Plus tard, l’intégralité des 40 mn furent mise
sur internet. Chacun qui vérifiera
pourra constater que nous avons assisté à un lynchage médiatique et que JL Mélenchon avait
surtout pratiqué la diplomatie et le dialogue au-delà de ce que beaucoup d’entre
nous auraient supporté. Sans remord pour ceux qui avaient détourné le regard au
moment des faits ni trouble pour ceux qui avaient participé au forfait.
Il
serait intéressant de se demander ce que faisaient nos deux interlocuteurs du
jour à tous ces moments cités pour mieux comprendre leurs compétences actuelles
ou intérêts à exclure du mouvement de notre société et du débat démocratique
LFI.
Je
pense qu’aucun mouvement ni parti ne peut prétendre à prendre le leadership
politique ni à se croire la mouche du coche dominante pour demain sauf à
vouloir revivre de manière accélérée le périple du parti socialiste et du parti
communiste, de leurs errements et/ou renoncements. Le même constat est
d’ailleurs valable pour les partis de droite. C’est bien entendu ne pas rendre
justice à un mouvement politique et ses militants, adhérents ou sympathisants que de le réduire à son leader et c’est particulièrement
manifeste pour LFI qui est une forme de laboratoire intergénérationnel qui ne
marche pas au pas derrière un "leader maximo" comme le suggèrent ceux
qu’il dérange. Chacun a pu constater qu’il y a eu des
compromissions occasionnelles regrettables avec l’islam politique ou des formes
de gauchisme aussi bêtes qu’exacerbées et qu’elles n’y font pas l’unanimité .Ce sont des
erreurs qui pourraient devenir mortelles à corriger de toute urgence.
LFI
fait de toute évidence partie de la coalition qui portera une alternative à ce
déclin économique, sociale et démocratique qui mine notre société . Ceux qui
font semblant de l’ignorer en nous apportant généreusement leur aide veulent
nous entraîner dans une impasse qui leur ouvrira un débouché qui ne sera pas le
nôtre. Notre pays n’a plus de temps à perdre sauf à vouloir affronter de plus
grands dangers que ceux déjà présents.