Petit traité de "conologie"
"Nous sommes tous le con d'un autre" prétend la sagesse populaire (bien que je connaisse pas mal de cumulards), voici donc une conférence sur la connerie avec la participation de Jean-François Marmion, connarologue, psychologue spécialisé en connerie (lui a trouvé le créneau porteur et d'avenir).
Tags : Histoire Psychologie
22 réactions à cet article
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Premier 1/4 d’heure écouté.
"La connerie commence au néolithique", " l’homme a domestiqué la nature, commencé à stocker de la nourriture", "du coup, hiérarchie, verticalisation, auto-domestication... bref la toute première connerie".
En gros, s’organiser c’est mal et puis pour quoi faire... on est tellement mieux dans une grotte à crever de froid l’hiver et risquer sa peau pour trouver de la nourriture. Rester des êtres gouvernés exclusivement par nos instincts et l’immédiateté, ça c’est bien.
Si quelqu’un a écouté la suite... Dans le peu que j’ai entendu il y a déjà pas mal de "conneries" anthropophobes. On retrouve un peu l’idée de plus en plus répandue (Aurélien Barrau défend aussi cette idée, pas mal de "verts" également) que l’homme sédentarisé, qui se civilise, établi des règles de vie commune, des hiérarchies, constitue le début de sa propre fin. Évidemment, on oublie au passage qu’il commence aussi à fixer par la même occasion une connaissance, la transmettre, développer une culture, etc.
On imagine bien cette brochette de germanopratins se rendant à la montagne l’été, méprisant l’éleveur d’ovins ou de caprins tout en s’émerveillant des paysages façonnés par ses bêtes et en savourant un morceau de son fromage... On dirait l’équipe de Yann Barthez...
Taquineries mises à part, je peux me tromper mais cela semble un peu partir dans tous les sens, à l’image des sciences humaines... Peut-être que la connerie suprême est de laisser des connards qui s’estiment épargnés par elle (comme de bien entendu) dilapider le pognon des autres (ça sent le prof d’université ça...) pour faire leurs conneries... Ça nous coûte combien ces conneries au juste ?
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@Conférençovore
" En gros, s’organiser c’est mal et puis pour quoi faire... on est tellement mieux dans une grotte à crever de froid l’hiver et risquer sa peau pour trouver de la nourriture. Rester des êtres gouvernés exclusivement par nos instincts et l’immédiateté, ça c’est bien."
mais ceci est une fiction datant de l’invention de l’homme des cavernes qui n’a jamais existé et dépassé depuis au moins 40 ans
par exemple les études datant des années 60 sur les aborigènes australiens ( restés a un stade structurel prénéolithique depuis 50 000 ans ) démontrent qu’ils vivaient très bien ayant besoin de 4 a 5 h de travail par jour pour la survie le reste étant consacré au social et au spirituel ( ces salauds de primitifs ayant un système d’évolution spirituelle de l’humain qui dure toute la vie ...) des études sur des traces fossiles datant si ma mémoire est bonne d’environ 10 000 ans démontrent qu’à cette époque les mecs faisaient dans les 1m 80 et couraient a la vitesse d’une finale de 100m ....ce qui est pas mal pour des mecs qui crèvent la dalle ...
" s’organiser c’est mal"
il n’y a aucune autre forme d’organisation que pyramidale ? -
@gaijin "il n’y a aucune autre forme d’organisation que pyramidale ?"
Tout dépend de quelle organisation l’on parle. L’échelle humaine est primordiale.
Une famille est une structure sociale avec une hiérarchie et fort heureusement pour l’intérêt des enfants, qui, sans elle, commettraient des erreurs fatales. Ensuite, oui, bien entendu, qu’une autre organisation sociale est possible mais tout dépend de l’échelle : pour un clan de quelques individus cela peut très bien fonctionner. Des tas d’exemples de peuples dits primitifs le confirment (par exemple les Pirahas).
Maintenant, à une échelle plus grande, celle où il faut une organisation pour produire et acheminer les ressources, on arrive très vite à la tripartition oratores-bellatores-laboratores que l’on retrouve dans pratiquement toutes les sociétés sédentaires d’une certaine dimension.
Il y a 10000 ans, il y avait déjà un début de sédentarisation. Des sites au M-O (Gobekli Tepe par ex.) mais aussi la découverte de blé cultivés (en Israël actuel) atteste d’une mutation en cours.
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@Conférençovore
" Une famille est une structure sociale avec une hiérarchie"
mais la famille telle que vous l’entendez n’est qu’une structure récente et la hiérarchie n’est pas nécessaire pour apprendre des choses aux enfants ( ils sont malins comme des singes et il n’est pas utile de frapper pour qu’ils imitent leurs parents ...)
"Il y a 10000 ans, il y avait déjà un début de sédentarisation."
oui mais avant ça marchait comment ?
l’intérêt de considérer l’histoire des aborigènes australiens c’est justement que coupés du monde depuis plus de 40 000 ans ils nous donnent une fenêtre sur les fonctionnements pré néolithique -
@gaijin "mais la famille telle que vous l’entendez n’est qu’une structure récente et la hiérarchie n’est pas nécessaire pour apprendre des choses aux enfants ( ils sont malins comme des singes et il n’est pas utile de frapper pour qu’ils imitent leurs parents ...)"
Qui parle de les frapper ? Les enfants testent en permanence leurs propres limites sans parfois comprendre qu’ils se mettent en danger. S’il n’y avait pas adultes pour leur dire "ne va pas te baigner dans cette mare, parce qu’au fond, il y a des crocodiles", l’humanité se serait éteinte avant même le Out of Africa. Je voulais juste dire qu’il existe des hiérarchies naturelles et vitales. Les condamner par défaut est absurde.
"l’intérêt de considérer l’histoire des aborigènes australiens c’est justement que coupés du monde depuis plus de 40 000 ans ils nous donnent une fenêtre sur les fonctionnements pré néolithique"
Je ne doute pas de l’intérêt de cette étude. Mais que suggères-tu au juste ? Un éclatement des sociétés actuelles en petits clans ? La question n’est pas du tout ironique.
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@Conférençovore
Je voulais juste dire qu’il existe des hiérarchies naturelles et vitales. Les condamner par défaut est absurde.
Oui. Mon embryon de réflexion est le suivant : il semble que la hiérarchie familiale soit le truc le plus naturel, efficace et contraire à l’oppression qui soit. Il y a de l’amour entre les parents et les enfants (en règle générale) et on ne se pose pas la question de savoir s’il y a juste redistribution des richesses entre les parents et les enfants (alors qu’il y a inégalité à tous les étages).
Au niveau clanique ça se fait aussi de la même manière, en dessous du nombre de Dumbar, tout le monde connaît et "aime" tout le monde car il y a des liens du sang direct et de l’entraide à tous les niveaux.
Après ça se complique vite, dès qu’il y a commerce, état, super-état et on peut dire que plus ou va vers du "grand" vers du mondial, et puis il y a inégalité, oppression, arbitraire et ce quelque soit les systèmes mis en place pour y pallier (vote majoritaire, état de droit, religion, etc...).
On ne peut pas éclater en petits clans dans notre société actuelle, mais d’un autre coté, on doit le faire. Du moins pour des questions de survie : l’état n’assure plus notre sécurité et une solidarité raciale va s’imposer d’elle même pour ceux qui en ont marre de se faire bolosser (ou pire).
Bernard Wicht explique ça a sa manière et je trouve que c’est pertinent, il dit que les état-nations sont nés d’une révolution militaire (l’arme à feu) et qu’on est en plein milieu d’une nouvelle révolution militaire. Les états se font bouger par le haut par les multinationnales et par les bas par les "mafias" et autres tribus de toutes sortes.
En France nous avons été atomisé socialement parlant (même la famille a été "détruite" dans beaucoup d’endroits) mais la tendance s’inverse.
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Je voulais juste dire qu’il existe des hiérarchies naturelles et vitales. Les condamner par défaut est absurde.
Il ne faut confondre hiérarchie et organisation :
Prenons, l’allégorie du vivant avec ses "organes" spécialisés est organisé et une structure faite de spécialisation...
Et c’est quand c’est désorganisé que ça devient le bordel.
Ou quand une cellule veut prendre le dessus sur tout et n’en fait qu’a sa tête, ça s’appelle un cancer.On peut être organisé sans avoir de hiérarchie (ordre et subordination, relation ascendante de pouvoir).
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@CoolDude
On peut être organisé sans avoir de hiérarchie (ordre et subordination, relation ascendante de pouvoir).
c’est vrai que le lien de subordination c’est pas très bien vécu en général par les amoureux de la liberté !
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@CoolDude L’organisme forme en soi un tout. Si on poursuivre l’analogie à l’échelle d’un groupe de mammifères il y a très souvent une hiérarchie entre les individus. Chacun a une place, un rang.
Je rapproche la hiérarchie de l’autorité. Par exemple un professeur a une autorité sur ses élèves qui vient du fait qu’il enseigne une discipline qu’il maîtrise et que les autres sont là pour apprendre, donc écouter ses conseils, etc. Sa maîtrise lui donne naturellement autorité et il existe une hiérarchie entre lui et ses élèves en ce sens.
Dans toute société un tant soit peu complexe il y a besoin de personnes qui ont des compétences et elles leurs confèrent une autorité dans leur domaine.
L’organisation est possible sans réelle autorité dans un système clanique, où il n’y a pas de tâches trop complexes à réaliser nécessitant des experts. Prenons le cas de la construction : une cabane basique ne va pas nécessiter une grande expertise (encore que...) mais pour une maison en dur, il va falloir un charpentier, un maçon, un plombier, etc. et un chef de chantier pour coordonner tous ces corps de métier entre eux. Pour faire une case en bouse de vache ou une cabane éphémère, effectivement, on peut se passer du chef de chantier.
Voilà pourquoi j’evoquais l’échelle humaine.
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@yoananda2
Tout dépend sur quel fondements repose votre échelle sociale ;; dans le cas du prénéolithique cette échelle se faisait sur des bases concrètes et réelles d’aptitudes intellectuelle, physique, spirituelles et magiques. Le meilleur chasseur dirigeait la chasse, le moins con la tribue, le plus mystique le culte et le plus prédisposé était le sorcier.
La comparaison avec aujourd’hui ou depuis ces 7 000 dernières années où les plus vicieux, les plus fainéants, les plus couards ont pris le pouvoir, n’est pas envisageable.
Il est très difficile de nos jours de parler honnêtement de la connerie, attendu que notre système et la culture qu’il véhicule sont d’une connerie sans nom. -
@gaijin
Tout à fait d’accord. L’espérance de vie à l’époque préhistorique était certes peu élevée mais c’est principalement la mortalité infantile qui fait baisser drastiquement les moyennes. Des études montrent que les problèmes congénitaux étaient à l’origine de 30% de toutes les morts infantiles. A part cela, on retrouve les prématurés ou les bébés nés particulièrement faibles, pour une raison ou une autre, les traumatismes subis à la naissance, ou les cas où la mère ne peut produire de lait. Il y’a un autre facteur qui mentionne très peu mais qui était aussi à l’origine de 30% de toutes les morts infantiles : l’infanticide. Les chasseurs cueilleurs nomades étaient en effet très strict dans la régulation des flux démographiques ( entre autres à cause du risque de voir apparaitre des hiérarchies, ils savaient très bien ce qu’était la pyramide hiérarchique et la refusaient ).
C’est pour ça que l’espérance de vie est dans ce contexte une mesure biaisée, la longévité en dit beaucoup plus. Et on évalue la longévité des hommes du paléolithique à 70 ans. C’est l’avènement de l’agriculture et de la sédentarité qui va apporter une crise de la mortalité avec une chute soudaine de la longévité. Les indicateurs de santé ont considérablement chuté. La taille des hommes est passée de 1.77 mètre au Paléolithique à environ 1.60 mètre à la fin du Néolithique, et l’indice pelvien a diminué de 22%. Non seulement les gens mouraient plus jeunes, mais ils mouraient en moins bonne santé. Il faudra attendre le XX siècle pour retrouver les indicateurs de santé du paléolithique. Cependant, avec la révolution agricole, les inégalités sociales se sont creusées et les élites ont généralement bénéficié d’une bien meilleure santé et d’une longévité bien supérieure à celles de la majeure partie de la population. Dans le monde moderne, ces divisions sont devenues, au moins en partie, géographiques, les élites du monde ne sont plus une classe supérieure mondialement répartie, mais sont principalement les habitants des pays d’Amérique du Nord et de l’Europe Occidentale. Ainsi, lorsqu’on dit que les populations modernes ont retrouvé au XX siècle les indicateurs qui ont chuté lors de la révolution agricole, il faut souligner le fait que nous parlons seulement de l’élite mondiale, mettant ainsi de côté la majorité des humains.
Je recommande cet excellent article « L’agriculture est la pire invention de l’histoire de l’humanité ».
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@Conférençovore
Ahhh la belle image paternaliste du professeur qui sait ! Bon, uniquement son cours et il doit rester qu’à ce niveau.
L’organisme forme en soi un tout. Si on poursuivre l’analogie à l’échelle d’un groupe de mammifères il y a très souvent une hiérarchie entre les individus. Chacun a une place, un rang.
On peut le voir aussi en terme de fonction...
Voilà pourquoi j’evoquais l’échelle humaine.
Et à l’échelle humaine, c’est pareil !
Et je pense que quelqu’un de compétant dans un domaine n’a pas besoin d’être autoritaire pour être entendu.
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Sinon, je pensais jusqu’à très récemment que l’augmentation des flux démographiques et des échelles impliquait nécessairement l’éclosion d’une pyramide hiérarchique. Par ailleurs, c’est aussi ce que montre l’histoire, d’où la conviction que j’ai exprimé dans cet article. Mais j’ai découvert il n’y a peu des formes d’organisation collaborative comme l’ucratie, la stimergie et autres qui peuvent fonctionner à grande échelle et qui remettent en question mes certitudes. Contrairement à ce qu’on peut penser intuitivement, la pyramide hiérarchique ou l’égalitarisme ne sont pas les deux seules formes d’organisation sociales existantes.
Concernant l’autorité, je recommande l’analyse de Yann Martin qui permet selon moi de bien faire la part des choses. Il distingue autorité et pouvoir. Il définit le pouvoir comme le commandement structuré socialement et partagé en fonction hiérarchique, c’est en quelque sorte l’exercice de la volonté de puissance d’un acteur sur un autre et il institue une relation de domination entre le supérieur et l’inférieur hiérarchique qui aboutit à l’assujettissement de ce dernier. L’autorité par contre substitue aux relations de domination propre au pouvoir, des relations de subordination : celui qui parle avec autorité est celui qui n’a pas besoin d’élever la voix, celui qui agit avec autorité est celui qui n’a pas besoin de forcer les événements, il suffit qu’il parle et on écoute sa parole, il suffit qu’il oriente, qu’il dise ce qu’il faut faire et on fait comme il dit. Alors que le pouvoir s’exerce de haut en bas puisque le dominant impose son pouvoir au dominé, l’autorité quant à elle s’exerce de bas en haut puisqu’elle n’existe que si elle est reconnue par celui sur qui elle s’exerce : n’a autorité que celui à qui on donne autorité.
Dans le cas du pouvoir, la persuasion et la contrainte sont centrales. Pour ce qui est de l’autorité, ces deux paramètres n’existent pas. Cette distinction permet de ne pas tomber dans une confusion très fréquente : lorsqu’on dit que les communautés paléolithiques n’étaient pas hiérarchiques, on parle du pouvoir et non de l’autorité. L’autorité existe dans toutes les communautés humaines. Cependant, ce n’est pas le cas de la relation coercitive commandement /obéissance que Yann Martin définit comme le pouvoir. Il ne faut donc pas confondre la subordination d’un enfant vis-à-vis de ses parents, d’un élève vis-à-vis de son professeur ou de chasseurs cueilleurs nomades vis-à-vis de leur sorcier ou chamane avec la domination qu’exerce un chef militaire sur ses troupes ou un maitre vis-à-vis de ses serfs et esclaves.
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@CoolDude Ahhh, le beau post bien réducteur qui sublime l’égalitarisme... Quel affreux mouton soumis je suis...
En effet, je ne sais pas construire une station d’épuration ni l’entretenir donc quand je discute avec le mec qui s’en occupe par chez moi, je l’écoute. Mais c’est horrible cette verticalité. Si ça se trouve je connais mieux que lui son boulot. Non mais c’est vrai... pour qui y se prend ce connard ! Après tout, yaka faucon suffit d’faire un trou et tout’l’ monde chie dedans épi c’est réglé.
"Et à l’échelle humaine, c’est pareil !"
En fait tu ne lis pas. Quand je parle de l’échelle humaine, je parle de nombre d’individus. Un autre intervenant parle du nombre de Dumbar : pour info, c’est environ 150 personnes, un gros clan. Au-delà, il faut un mec qui maîtrise la construction de la station d’épuration (mais on peut aussi chier dans son jardin...), d’autres qui vont pouvoir conduire et réaliser toutes sortes de travaux indispensables à une vie en collectivité. A l’échelle d’un village de quelques centaines d’habitatants cela se vérifie déjà. D’où la question : de quelle échelle humaine parle-t-on ?
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@wendigo
ben oui. La civilisation s’est bati sur la dégénérescence de l’humain. Nos capacités intellectuelles physiques et spirituelles se sont rabougries. La taille de notre cerveau à diminué, et on a perdu en musculature aussi semble-t-il. -
@yoananda2
Le confort rend con, c’est désormais un fait avéré et démontré ...
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@Conférençovore
@CoolDude Ahhh, le beau post bien réducteur qui sublime l’égalitarisme...
Oui réducteur, car je supprime de votre discours conscient ou inconscient cette nécessité d’une hiérarchie : L’Ordre (qui semble pour vous naturelle dans le monde du vivant) ! Ce qui implique la subordination, la relation ascendante de pouvoir, au droit et devoir.
Je suis désolé, mais Carlos Ghosn n’est pas au dessus des lois ni de l’Humanité parce que certains ont jugé bon de le nommer PDG de Renault-Nissan.
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@guepe
-Personnellement, il y’a deux types de gus qui me gavent : les réacs façon « cétémieuavant » et les progressistes du genre « cémieumaitenant ». On peut comparer deux époques bien délimitées chronologiquement selon certains paramètres bien spécifiques et évaluer des données quantitatives grâce à des indices mais de là à généraliser de façon définitive et absolue sur la qualité de vie, il y’a un pas dans le simplisme qu’il ne faut pas franchir. En ce qui me concerne, je ne dirai jamais que le paléolithique était mieux que l’époque moderne ou inversement, ce genre de jugement qui se veut objectif n’a tout simplement aucun sens, ils sont d’ailleurs souvent très naïfs, d’autant plus que nous sommes tous en grande partie les produits de notre époque, et c’est aussi vrai pour les ultra réacs que pour les ultra progressistes. Tout ce que je dis ici, c’est que ce n’est qu’au cours des 100 dernières années que les progrès médicaux ont permis une amélioration des indicateurs de santé des sédentaires au point qu’ils dépassent ceux des chasseurs-cueilleurs nomades qui vivaient il y’a plus de 12 000 ans.
-Concernant la longévité, lorsque l’anthropologue Richard Lee s’est rendu auprès des Bushmen du Kalahari dans les années 1960, il a découvert que 10% d’entre eux avaient plus de 60 ans. Ce qui se compare plutôt bien avec les 20% que nous retrouvons actuellement dans un pays développé comme la Grande-Bretagne. Comme je l’ai précisé, c’est la mortalité infantile qui fait baisser fortement la moyenne du paléolithique. Pour bien le mesurer, certains chercheurs ont évalué dans des communautés de chasseurs cueilleurs l’espérance de vie à 15 ans, eh bien le résultat était aux alentours des 50 ans (donc en additionnant on arrive à 65 ans). En fait dans une population de ce type, très peu de gens meurent à 30 ans : en caricaturant énormément, on peut dire que la moitié de la population meurt entre 0 et 3 ans, et l’autre moitié à plus de 60, ce qui fait bien une moyenne autour de 30 ans d’espérance de vie. Rappelons, à titre de comparaison que l’espérance de vie moyenne dans la Rome Antique était d’à peine 19 ou 20 ans.
-Concernant les maladies infectieuses, il faut savoir qu’elles étaient peu fréquentes chez les chasseurs cueilleurs nomades parce qu’ils étaient séparés en petits groupes nomades et mobiles. Les chasseurs-cueilleurs ne présentaient pas de densité de population assez importante pour la propagation de maladies épidémiques, ces populations étaient trop éparpillées dans des petits groupes se déplaçant en permanence. Avec l’agriculture et la sédentarisation, tout cela change. Déjà, les sédentaires se sont mis à vivre au contact direct de leurs animaux, qui constituent une source intarissable de nouveaux pathogènes ( la plupart des maladies épidémiques vont correspondre aux maladies zoonotiques, celles qui proviennent de populations animales, généralement introduites par les humains pour la domestication). La tuberculose et les maladies diarrhéiques ont dû attendre l’arrivée de l’agriculture, la rougeole, et la peste bubonique elles, ont dû attendre l’apparition des grandes villes. Il faut rajouter que l’histoire des maladies infectieuses est toujours profondément dépendante des écologies créées par les civilisations : l’exploitation de l’environnement génère des destructions des écosystèmes, des déplacements et modifications de populations non humaines, responsables de nouvelles formes de maladies. L’accroissement de la population et le développement de l’urbanisation ont aussi favorisé l’apparition d’agents infectieux toujours plus dangereux. Il faut bien se rendre compte que la cité ancienne était un lieu d’insalubrité maximale.
-Pour ce qui est des infanticides, ils jouaient à peu près le rôle de l’avortement dans nos sociétés modernes. Les chasseurs-cueilleurs nomades devaient garder les naissances d’enfants espacées d’intervalles de 4 ans puisqu’une mère doit porter son bébé jusqu’à ce qu’il soit assez âgé pour tenir la cadence des adultes.
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On sent bien que le ton reste ludique dans l’arène et qu’on est pas supposé dégager un grand enseignement de "la connerie" même en étudiant ses tripes au microscope...
La définition même de la connerie est d’une subjectivité à l’épreuve de l’intelligence, tant on est effectivement toujours aussi le con pour un autre et plein de raison et d’adéquation aujourd’hui pour débile et hors-sujet demain.
La propension à juger de ce qui est "con" d’un regard complètement extérieur me semble être une pente bien glissante ( :
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ouch, moins de 5 mn et on comprend que ça va être le festival de la connerie déconstructiviste ce traité.
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La connarologie est la science macronienne par excellence avec leur chef d’escadrille lourdement médaillé....
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Cette discussion sur la connerie me fait l’effet d’un dîner de cons, à ceci près que le sujet étant la connerie, les intervenants prennent la précaution oratoire de dire qu’ils n’en sont pas exempts, ou pas toujours. Habile précaution tant il est vrai que celui qui reconnaît sa connerie en est absous : paradoxalement, on prouve qu’on n’est pas un con quand on admet l’avoir été. L’effet "dîner de cons" que je ressens c’est à cause de cette manière de parler doctement de la connerie, chacun se croyant obligé de convoquer son savoir érudit. La femme, notamment, qui revient sans arrêt sur l’esclavage, en est l’illustration parfaite. Elle me fait penser au passionné de boomerang qui "peut vous décapiter un kangourou à cinquante mèèèètres !!!" Cette façon de ne pas s’extraire de sa science et de jouer son personnage me semble être une forme de connerie.
J’ai relevé des choses intéressantes, comme par exemple le fait que le mot con est difficile à traduire dans d’autres langues. Ce constat aurait dû conduire à distinguer la bêtise et la connerie. C’est pourtant le cœur du sujet : la connerie est autre chose que la bêtise. On peut être intelligent et être con, par contre on ne peut pas être bête et être intelligent sauf coup de bol. Mais on peut être intelligent et bête, par paresse ou par fatigue.
J’ai oublié ce qu’a dit le connologue au sujet de la sottise. Elle aussi se distingue de la bêtise : c’est la prévention au sens de Descartes, c’est-à-dire la précipitation, le fait de porter un jugement sans s’être donné le temps de la réflexion. Nous sommes tous sots à un moment ou un autre de la journée car la nécessité d’’agir rapidement ne nous laisse pas toujours le temps de la réflexion.
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