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Rafle du Vel d’Hiv, Shoah et hypocrisie de la gauche

Comme toujours à cette période de l’année, et encore plus lors de la nomination d’un nouveau président, nous avons droit aux (mur des) lamentations des “dirigeants” politiques français : la France a organisé la Shoah, la rafle du Vel d’Hiv c’est nous, etc. Sauf que cette année, pour la première fois depuis Mitterrand, c’est la gauche qui est au pouvoir. Et un cadavre bien puant mérite d’être ressorti du placard pour rafraîchir un peu la mémoire de nos chers socialistes : René Bousquet, vous avez entendu parler ?

 

Ah elle est belle, la gauche. La France peut en être fier, d’autant que la droite (ou ce qu’il s’appelle la droite, on se demande bien pourquoi) lui fait souvent concurrence pour être encore et toujours plus de gauche qu’elle. Un exemple parmi des milliers : la reconnaissance par le chef de l’État français que Vichy c’était la France, et que la Shoah c’était la France aussi. Chirac avait coupé l’herbe sous le pied de ces chers socialistes, en le déclarant le premier, un peu à la manière d’un Sarkozy embauchant 3 femmes ministres “issues de la diversité” avant la gauche (qui s’est bien rattrapée depuis). Cette reconnaissance de la responsabilité de la France dans la Shoah, aussi stupide qu’historiquement inepte¹, Mitterrand n’en avait pas voulu :

 

On pourrait croire, oh, pas longtemps, que Mitterrand ne voulait pas reconnaître cette stupidité parce qu’il partageait une vision gaulliste de la France, ce serait mal, très mal connaître Mitterrand et son rapport à la vision gaulliste de la France. En fait, il ne le voulait pas car il ne voulait pas plier devant ceux qui lui reprochaient sa francisque, durement et chèrement acquise à Vichy en 1943 pour bons services rendus. Et aussi, car il ne voulait pas qu’on parlât de René Bousquet, son ami René Bousquet (voir photo), vous savez, celui qui organisa la rafle du Vel d’Hiv, que les Allemands n’avaient même pas demandé. Le plus zélé des collabos en quelque sorte. Un vrai pourri d’autres termes, mais qui était resté l’ami des Mitterrand jusqu’à sa mort. Et toute la gauche savait, et pas mal de journalistes aussi². Que voulez-vous, vous et moi ne pouvons pas comprendre, comme le dit Robert Badinter, “quand on a aimé quelqu’un, un homme, une femme, vraiment, et moi j’ai beaucoup aimé comme je vous le disais Mitterrand, c’était mon ami, c’est pas à vous de jouer les procureurs de vertu.” Bravo Robert, on est avec toi.

 

Alors quand on lit la dépêche AFP que voici, que voulez-vous, on finit par rigoler, forcément : “François Hollande a reconnu à son tour dimanche que l’arrestation de milliers de juifs lors de la rafle du Vél d’hiv, en juillet 1942, était un “crime commis en France, par la France”, et a salué le “courage” de Jacques Chirac, premier président à l’avoir affirmé.” Pas un mot sur son cher François Mitterrand, pour une fois ! Et pour cause…

 

Et on se rappelle, pour ceux qui ont de la mémoire comme dirait l’autre, du secrétaire d’État à la justice, le socialiste Georges Kiejman, osant déclarer le 19 octobre 1990 : “Au-delà de la nécessaire lutte contre l’oubli, il peut paraître important de préserver la paix civile. Il y a d’autres moyens qu’un procès pour dénoncer la lâcheté du régime de Vichy.” Bousquet venait d’être très opportunément assassiné. Ce ne fut pas le seul à avoir eu lieu au cours du double septennat mitterrandien…

 

Dans Libération, le 9 mai 1998, Max Gallo, au moins, avait été un poil plus honnête à propos de l’amitié de Mitterrand avec Bousquet : « Cela se savait. On ne voulait pas l’entendre. »

 

Veulent-ils l’entendre, les socialistes, en 2012 ? Pas plus qu’avant, non merci, repassez l’année prochaine, qui sait, peut-être ? Et les médias ? Et tous ces journalistes ? Y en a-t-il ne serait-ce qu’un pour faire remarquer la tartufferie ? Pour poser la question au chef de l’Etat, ou à un de ses ministres ? “M. Le Président, vous ne vous foutriez pas un peu de notre gueule par hasard ? Non content de prendre notre pognon pour éponger les dettes dues quasiment intégralement à votre incompétence, et à votre absence de stratégie pour la France, vous voulez prendre notre honneur en plus ?” Pas un journaliste digne de ce nom, pas un. Tapez “bousquet” dans google actualités, vous n’aurez pas le moindre résultat, rien, que dalle, nada. Par contre l’annonce de Hollande a été reprise par envion 300 canards.

 

Il serai temps que ça change. Le changement, c’est pour quand ?

______________________________________________________________

¹lire La judéomanie, elle nuit aux juifs, elle nuit à la République, éditions Tatamis, 2006

 

²lire L’omerta française de Sophie Coignard et Alexandre Wickham pour s’en assurer

Tags : Société Histoire François Mitterrand Jacques Chirac François Hollande Judaïsme Parti de Gauche




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5 réactions à cet article    


  • 4 votes
    mjk m4j1k 23 juillet 2012 20:21

    Les fanboys de Marine aussi.
      
    Contrairement à ce que vous pouvez croire, vous êtes des idiots utiles comme les autres. Voire pires. Peut-être un peu moins idiots, mais encore plus utiles. Ce système que vous pensez combattre ne vous remerciera jamais assez.


    • 3 votes
      Loc Nar 24 juillet 2012 19:12

      Au mojns vous faites rire :D

      Non mais, sérieux, vous pensez vraiment ce que vous écrivez ?

      Allez voir un psy mon vieux, vous en avez besoin, votre raison déraille !!


      • 3 votes
        gerfaut 24 juillet 2012 22:01

        Mitterrand ne pouvait pas renier ses années de jeunesse, qu’ il a caché et reconstruit des années durant, ou alors, par allusions.


        En 1969, dans son livre Ma part de vêrité, il déclarait "S’il est vrai que j’ eusse été d’ extrême droite dans ma jeunesse, je jugerais plus honorable d’ être où je suis aujourd’ hui que d’ avoir accompli le chemin inverse, où l’ on se bouscule, semble-t-il." (pp.21-27)

        C’ est tout. On ne peut pas dire qu’ il ait pris la plus grosse part là, il l’ a laissée aux autres, bien poli, miteux sur ce coup.. Pour la vérité, on repassera.

        On sait maintenant que si Mitterrand n’ a pas fait intégré l’ action Française, le racisme ou le facisme, il a fait partie des VN, les Volontaires Nationaux, soit les Croix-de-Feu du colonel de La Rocque. Mitterrand prononça deux conférences encensant les Croix-de-Feu en janvier 1935

        En février 1935, il a pris part à une manifestation étudiante ’contre l’ invasion des Métèques’.

        Le 5 mars 1936, il fait partie de ceux qui ont manifesté ’contre le juif Jèze’. Gaston Jèze était un professeur qui fut pris à partie par ses étudiants d’ extrême droite pour avoir soutenu l’ Ethiopie envahie par Mussolini. Cette Affaire Jèze déclencha des manifestations des deux côtés. Et pendant des décennies Mitterrand a fait croire qu’ il avait défilé en faveur de Jèze. Une photographie prise ce 5 mars démontre le contraire.

        Il écrira dans l’ Echo de Paris, très marqué à droite, proche du PSF, le parti de la Rocque.

        Et puis après pendant la guerre, on connait mieux, la Francisque, la proximité de la Cagoule, la résistance tardive mais réelle.

        Tout ça a été caché. On pourrait continuer, par exemple on fait de Mitterrand le champion de l’ abolition de la peine de mort, alors que lorsqu’il était ministre de l’ intérieur pendant la guerre d’ Algérie, on n’ a jamais autant coupé de têtes.

        Beaucoup de faussetés à Gauche !



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