Malheureusement, nous n’avons plus d’hommes politiques qui ne cherchent pas le salut à l’étranger - les uns s’astiquaient sur la jambe d’Obama, les autres iront se vautrer servilement aux pieds de Poutine, qui n’insiste pas par hasard sur le retraite de Russie... son jugement historique est d’ailleurs spécieux, puisque les Français ressortent malgré tout vainqueurs de la bataille de Borodino et non pas frappés "d’indignité" comme il tient visiblement à le souligner. Par ailleurs, Napoléon était malade durant cette bataille, ne pouvant délivrer ses ordres avec l’efficacité habituelle. Quoiqu’il en soit, les pertes russes sont plus élevées et la Grande Armée entre - sans résistance - dans Moscou. C’est l’hiver russe qui a détruit la Grande Armée, et les erreurs stratégiques (ou plutôt politiques) commises par Napoléon, pas l’armée russe qui n’a jamais vaincu une armée française dans une bataille régulière.
La soi-disant citation de Napoléon n’est qu’un apocryphe produit par la propagande russe dans le but de transformer une demi-défaite en demi-victoire avant l’entrée dans Moscou des soldats français. Rappelons aussi que l’orgueilleux Tsar avait trahi Napoléon pour se compromettre sans gloire avec les Anglais... la retraite de Russie sanctionne surtout l’hybris napoléonien et une certaine forme de naïveté qui avait conduit l’Empereur à ne plus voir dans le Tsar un rival mais son "égal" dans la grandeur. Napoléon, au fond, a été perdu par cet arrivisme de roturier dont il n’est jamais parvenu totalement à se défaire.
Bref, je n’ai rien contre De Villiers - qui aurait pu lui parler de la guerre de Crimée remportée par les Français... - et rien contre Poutine d’ailleurs, mais il me semble évident que cette vidéo, même sur un plan anecdotique - mais d’autant plus révélateur - montre bien que Poutine fonctionne uniquement au rapport de force et qu’il ne faut pas espérer déboucher avec lui sur un consensus raisonnable en Europe... pas plus qu’avec les Américains. Tout est sujet à propagande avec Poutine, et je trouve d’ailleurs un peu pathétique qu’il ne puisse pas s’empêcher d’humilier un homme politique français de second plan...
Je crois que c’est Zemmour qui explique que les élites françaises sont hantées par une nostalgie de la puissance qui les pousse à se choisir un "empire de substitution" au détriment de l’intérêt national, en donnant l’exemple des Pascal Lamy, Jean Monnet & cie.
La Russie et les USA ne sont pas si différents sur le plan de la géopolitique et partagent un messianisme qui, historiquement, ne s’est jamais démenti en Russie en prenant des formes politiques différentes ("troisième Rome", panslavisme, messianisme communiste, etc.) Je crois en outre qu’ils ont plus ou moins la même vision stratégique de l’Europe - un nain politique que l’on doit assujettir à ses intérêts économiques et commerciaux.