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La France est forte

L'enfant : la France Forte... je dirais... qu'il lui manque quelque chose... pour qu'elle soit forte.

Mère : Il lui manque quoi ?

http://www.lejournaldepersonne.com/2012/02/la-france-est-forte/

 

L’enfant : Mam, tu as vu l’affiche ? C’est gros comme une maison

Mère : Qu’est-ce qui est gros comme une maison ? Le Président, la mer ou le slogan ?

L’enfant : la France Forte... je dirais... qu’il lui manque quelque chose... pour qu’elle soit forte.

Mère : Il lui manque quoi ?

L’enfant : le verbe être... j’aurais dit : la France EST forte pour faire plus fort.

Mère : un sujet : le France... un attribut : la force... et comme le lien n’est pas évident... ils l’ont passé sous silence...

L’enfant : ils se sont trompés ou ils ont fait exprès ?

Mère : disons qu’ils se sont trompés en faisant exprès, si on dit la France forte, qu’on le veuille ou non, on sous-entend qu’elle n’y est pour rien. Comme quand on dit : la coupe pleine... ou la bouteille vide... c’est un constat d’huissier... un fait qui s’impose et non l’effet d’une quelconque volonté.

L’enfant : ou peut-être qu’ils veulent nous faire rêver d’une France forte parce qu’ils savent qu’on sait qu’elle ne l’est pas... qu’elle ne l’est plus.

Mère : dis-donc, tu fais des progrès... parce qu’il doit y avoir de ça... parce que ça résonne comme un songe et non comme une réalité... tu as raison.

L’enfant : j’ai un copain qui a vu sa mère se donner la mort sous ses yeux

Mère : elle s’est immolée par le feu...je le sais et je suis profondément choquée, retournée et ... scandalisée.

L’enfant : la France est morte... morte... morte et je ne la verrai plus

Mère : tu as lu Claudel ?

L’enfant : oui... c’est beaucoup moins compliqué que Faudel

Mère : c’est Claudel qui dit qu’on peut aussi mériter "l’injustice"... quand on est mal gouverné par exemple.

L’enfant : ou quand on a mal voté.

Mère : c’est parfait. Je n’ai plus rien à t’apprendre...

L’enfant : si... tu vas m’apprendre à ne jamais abandonner

Mère : j’aurais du mal... je peux tout au plus t’apprendre à désapprendre, à ne pas retenir ce que tu as appris et à renouveler sans arrêt ta vision des choses.

L’enfant : mais parfois j’ai du mal...

Mère : raison de plus pour se faire du bien

L’enfant : en se demandant pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien ?

Mère : s’il n’y a RIEN, faisons quelque chose pour ceux qui n’ont rien... c’est aussi ça le défi en politique

L’enfant : ou alors la France faible ?

Mère : par exemple. Parce que les forts c’est à dire les puissants ne sont jamais assez forts pour être toujours les maîtres... ni les faibles, trop faibles pour être toujours dans les chaînes...

L’enfant : mais il y a des larbins même au sommet de l’État.

Mère : et il y a des héros au plus bas niveau de l’échelle... ça veut tout dire

L’enfant : non. Ça ne veut plus rien dire.

Mère : ça veut dire que l’on peut toujours remonter la pente, reprendre la main et changer son destin.

L’enfant : la France forte est faible. La France riche est pauvre.

Mère : ce n’est pas bête... si demain tu affiches "la France faible", il y a des chances pour que tu récoltes plus de suffrages parce qu’il ne nous reste plus que le rire pour parler d’avenir.

L’enfant : et qu’est-ce qu’on fait pour cette dame qui s’est jetée dans le feu

Mère : chiche ! On en fait une affiche à la veille des élections... ça pourrait faire fléchir ou réfléchir

L’enfant : qu’est-ce que je mets ? La France est morte et c’est vous qui l’avez tuée ?

Mère : ou : la France est morte et c’est à vous de la ressusciter

L’enfant : ça fait un peu religieux...

Mère : on coupe la poire en deux. La France est morte. Point barre !

L’enfant : ou la France morte pour être moins bavard

Mère : tu supprimes toi aussi le verbe être ?

L’enfant L’être n’intéresse pas les gens.

Mère : tu veux dire que c’est le paraître qui a toujours le dernier mot ?

L’enfant : je veux dire que c’est le mot qui a le dernier mot... c’est toi qui me l’a appris

Mère : et la photo ? Tu y as pensé ?

L’enfant : oui la photo d’une femme sans abri qui met le feu à sa baraque

Mère : c’est de l’humour noir ?

L’enfant : non ! C’est cynique comme la république

Mère : tu sais ce qui fait rire le plus les dieux ?

L’enfant : non

Mère : de voir les hommes exposer leurs projets !

Tags : France Elections Nicolas Sarkozy Présidentielle 2012




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3 réactions à cet article    


  • 2 votes
    Hijack ... Hijack 19 février 2012 17:29

    Pas mal du tout !!!
    Mais il a raison le gosse ... contente toi de Claudel ... Faudel c’est bien plus compliqué !

    La France a été Forte ... là, elle est faible à plusieurs niveaux !!!


    • 1 vote
      Galekal 19 février 2012 17:55

      Le talent pamphlétaire est présent... Néanmoins, Personne blâme la république en la qualifiant de cynique alors qu’elle n’y est pas pour grand chose, et tente tant bien que mal de subsister dans le maëlstrom. En principe, la république est plutôt un rempart contre le chaos. A mon avis, il faut plutôt adresser des voeux de solidité à ce rempart, car il est attaqué par des malades de fric avides et addictifs. Les libéraux, fondamentalistes religieux du Fric ont encouragé cela. A en croire certains, il faudrait du fric pour jouir. Et toute la quète de pouvoir économique est là. Le problème, c’est qu’ils ne savent pas s’arrêter, et que pour avoir toujours plus de pouvoir, de fric, et de jouissance, ils s’en iraient volontiers, tous ces financiers libéraux, entraîner les gens dans une spirale de soumission sans fin, transformant en définitive les peuples européens en plus que grecs. Bref, c’est la culture du fric qu’il faut critiquer, et non la république qui a le mérite de persister.

      Il y a des riches qui ne savent plus quoi faire de leur pognon, et qui ragent en voyant que des gens de condition humble sont heureux et profitent de la vie sans chercher à faire du pognon. Du coup, cela les insupporte et il faut qu’ils trouvent un moyen d’emmerder les gens qui vivent heureux en les appauvrissant via la dette et le jeu des agences de notation, sans oublier les "coupes"’ sociales dans le budget des nations. Inutile d’avoir étudié l’économie pour savoir qu’il s’agit d’un jeu pervers à n’en pas finir. Et tous ces pervers de la finance finissent par faire chier le monde. Qu’ils fassent du fric à n’en pas finir si le coeur leur en dit, mais qu’ils ne compromettent pas la qualité de vie de la multitude de gens qui ont d’autres valeurs et souhaitent faire leur vie sans avoir à courir derrière le fric.


      • 1 vote
        Pyrathome Pyrathome 20 février 2012 00:17

        Oui, la France est forte face à la France fortunée.....



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