Ben Laden, son chauffeur et la rancœur kényane
L’ancien chauffeur de Ben Laden, le Yéménite Salim Hamdan, a été condamné jeudi 7 août à cinq ans et demi de prison par un jury composé d’officiers militaires américains, pour soutien matériel au terrorisme. Une peine plutôt légère pour ce premier procès d’un détenu de Guantanamo.
Courrier international commente :
"Le Yéménite est détenu depuis six ans sur la base militaire de Guantanamo Bay. En théorie, il pourrait être libéré dans cinq mois, les Américains lui ayant concédé soixante et un mois de peine déjà effectués. Néanmoins, l’administration Bush considère qu’il s’agit d’un "ennemi combattant" - un statut ad hoc inventé pour ne pas avoir à respecter les droits élémentaires du prisonnier de guerre imposés par la Convention de Genève que les Etats-Unis ont ratifié - et qu’à ce titre il peut être détenu indéfiniment."
Quant au Los Angeles Times, il ne cache pas son amertume : "Le procès lui a offert bien moins de protection qu’il aurait pu en avoir devant une cour civile et le résultat ne risque pas de faire taire les soupçons mondiaux au sujet de la légalité des procédures à Guantanamo".
Le jour même où l’ancien chauffeur de Ben Laden était condamné, le Kenya se souvenait de l’attentat qui l’avait frappé dix ans plus tôt. Le 7 août 1998, une bombe dévastait l’ambassade américaine à Nairobi. Un attentat imputé au leader d’Al Qaïda, qui annonçait peut-être (comme le dit la journaliste de France 24) ceux du 11-Septembre.
Un attentat qui fit du milliardaire saoudien l’ennemi public n°1 des Etats-Unis... mais qui ne l’empêcha pourtant pas, en juillet 2001, de se faire soigner dans un hôpital américain à Dubaï et d’y recevoir la visite d’un représentant local de la CIA... sans que ce dernier ne songe à procéder à son arrestation.
L’article du Figaro qui révéla l’affaire dit notamment :
L’ennemi public numéro un aurait été soigné dans l’hôpital américain de Dubaï au début de l’été pour de graves insuffisances rénales. Durant son séjour de 15 jours, le milliardaire saoudien aurait reçu la visite d’un représentant local de la CIA. Cet agent aurait même été informé sur d’éventuels attentats. (...)
Selon différentes sources diplomatiques arabes et les services de renseignements français eux-mêmes, des informations très précises ont été communiquées à la CIA concernant des attaques terroristes visant les intérêts américains dans le monde, y compris sur le territoire de l’Union. (...)
Enquêtant sur les attentats d’août 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi (Kenya) et de Dares-Salaam (Tanzanie), les enquêteurs du FBI ont découvert que les traces laissées par les charges proviennent d’un explosif militaire de l’armée américaine et que cet explosif a été livré trois ans auparavant à des Afghans arabes, les fameuses brigades internationales de volontaires, engagés au côté d’Oussama ben Laden durant la guerre d’Afghanistan contre l’armée soviétique.
Poursuivant ses investigations, le FBI découvre des « montages » que la CIA avait développés avec ses « amis islamistes » depuis des années. La rencontre de Dubaï ne serait donc que la suite logique d’une « certaine politique américaine ».
Les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en 1998 demeurent les seuls crimes pour lesquels Oussama Ben Laden est recherché par le FBI.
Un autre anniversaire a eu lieu récemment, le 6 août : c’est en effet le 6 août 2001 que George Bush recevait un rapport émanant de la CIA l’informant de la menace d’une attaque d’Al Qaïda sur le sol américain, pouvant impliquer des détournements d’avions... Un rapport laissé dans l’ombre par le pouvoir, et dont les médias ne révéleront l’existence que le 15 mai 2002.
Sources : France 24, Kropotkine et Press for Truth
Tags : Al Quaïda 11 septembre 2001 Terrorisme
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