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Accueil du site > Actualités > Médias > « On a perdu le sens de la liberté ! » - André Bercoff
#39 des Tendances

« On a perdu le sens de la liberté ! » - André Bercoff

André Bercoff est un acteur du paysage médiatique français depuis plus de 50 ans. Les années ont passé mais son esprit a conservé quelque chose de la légèreté mutine du jeune homme. « Le piège à éviter, c’est de catégoriser. Y’a des papis qui sont cons, y’a des jeunes qui sont d’une connerie manifeste. » Le papi est donc encore dans le coup. La retraite, non merci.

Le journaliste et auteur prolifique conserve la forme en travaillant ! Deux heures de radio, tous les jours, à l’antenne de Sud Radio. Une tribune où il donne volontiers la parole à des gens qui sont moins entendus dans les grands médias, au risque de commettre le crime de lèse narratif !

Il peste contre la « médiocrité » du débat public mais se réjouit que « le monde s’est mis à bouger comme il n’a pas bougé depuis plus de 80 ans, un siècle peut-être. »
André Bercoff a côtoyé tous les grands personnages de la République, écrit une trentaine de romans et d’essais et collaboré à plusieurs grands journaux.

Dans notre entretien, Bercoff revient sur sa jeunesse au Liban et la déception que son père a ressentie en apprenant que son fils voulait être journaliste. Au passage, il fustige « l’asphyxie généralisée » qui nous fait renoncer à nos libertés fondamentales dans une tiède indifférence.

Tags : Vaccins Journalisme Censure Médias




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3 réactions à cet article    


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    Étirév 4 mai 19:09

    La Solitude ou le goût irrésistible de la Liberté
    Personne ne nous apprend à être seul. Au contraire, toute éducation, qu’elle soit dispensée par la famille ou à l’école, vise à ne jamais laisser l’enfant dans le silence, face à lui-même : on l’oblige à jouer avec ses camarades, à faire partie d’une équipe sportive, à embrasser les cousins éloignés et à parler avec les amis des parents, bref à « communiquer » et à « s’intégrer », ces deux poncifs tyranniques de la société contemporaine, écrit Jacqueline Kelen dans « L’Esprit de Solitude »
    Grâce à des techniques comme l’échographie, même le bébé dans le ventre de sa mère ne peut plus dormir tranquille ni croître en toute quiétude : il faut qu’on vienne le tracasser, l’observer sur un écran, faire joujou avec lui. Tout cela part d’un bon sentiment, mais on sait trop que les bons sentiments s’avèrent les plus possessifs et les plus envahissants.
    Lorsque l’enfant grandit, ses parents et ses professeurs s’inquiètent s’il demeure seul, s’il préfère la compagnie des livres, des arbres ou des animaux à celle des humains. De fait, on craint moins pour son équilibre que pour ce ferment social qui pousse en lui et secoue déjà les béquilles proposées et les charitables protections. Ce temps béni où l’enfant peut explorer son Jardin Intérieur, ses possibilités plus que ses limites, se trouve sapé par des adultes qui se sentent plus rassurés si l’enfant ou l’adolescent fait partie d’un groupe ou d’une bande. C’est ainsi que, très tôt, par une sorte de muette connivence passant de génération en génération, l’enfant est forcé de renoncer à l’Ouverture pour l’extériorité, d’abandonner sa Profondeur heureuse pour une superficialité plaisante.
    Dépossédé de lui-même, il devient nécessairement dépendant des autres. On appellera cela l’esprit de famille, la camaraderie, le sens de la communauté. De fait, ce sont tous ces dispositifs sociaux qui empêchent l’individus de demeurer seul, « en son particulier » comme on disait au XVIIème siècle, qui l’empêchent d’être autonome et de penser par lui-même.
    Ainsi dans le monde contemporain qui ne s’occupe que de masses et de générations, à moins d’être un solitaire forcené ou un ermite au fond d’une grotte perdue, l’être humain ne vit jamais avec soi. Tout est programmé pour égayer ou briser ses rares moments de silence et de solitude. Lorsque cet homme affrontera des ruptures sentimentales, des deuils ou tout simplement s’il se retrouve au chômage ou à la retraite, il s’épouvantera et perdra pied : depuis qu’il est né, on l’a détourné de sa solitude ; on lui a fait croire que sans les autres il n’est rien, il ne sert à rien. Lui qui n’a jamais appris à compter sur lui, à se connaître et à se faire confiance, le voici démuni, apeuré. Sans les autres il n’existe pas, mais il se rend compte alors que « les autres » n’ont pas de visage, que la foule est une abstraction, et ce qu’on appelle avec emphase « l’humanité » terriblement dépourvue de chaleur humaine.
    Hantés par le spectre de l’exclusion et par l’obsession du travail, considéré comme seule raison de vivre, les hérauts du monde moderne mélangent allègrement solitude, isolement et sentiment de solitude pour en faire un ennemi unique qu’ils terrasseront par des moyens financiers et par l’assistance psychologique voire « médica-menteuse ». Or l’isolement est un fait d’ordre géographique, sociologique ou économique et peut être réparable ; le sentiment de solitude traverse l’existence de tout être qui pense et qui ressent et il touche le domaine affectif autant que le monde de l’âme ; quant à la solitude, elle ne représente pas une fatalité mais une Liberté.
    La Solitude s’avère le contraire de l’égocentrisme, du repliement sur soi et de la revendication pour sa petite personne. Le véritable Solitaire se passe de témoins, de courtisans et de disciples. Le Solitaire sait qu’il a beaucoup à apprendre alors que la plupart ne cherchent qu’à enseigner, à avoir des disciples. Il lit, écoute, réfléchit, mûrit ses pensées comme ses sentiments. En cet état, il pèse le moins possible sur autrui : il ne cherche pas, au moindre désagrément, une oreille où déverser ses plaintes, il ne rend pas l’autre responsable de ses faiblesses et de ses incompétences, il ne peut exercer sur personne un chantage affectif. La solitude est bien une école de respect de l’autre et de maitrise de soi.
    Les êtres qui chérissent la solitude sont souvent considérés comme des misanthropes. Cependant il y a deux espèces de misanthropie. A côté de celui qui s’isole par haine des hommes qu’il croit supérieurs à lui, il y a celui qui s’isole dans la grandeur du génie, dans l’élévation de l’Esprit, celui qui se sent mal à l’aise dans une société indigne de lui et cherche la Solitude pour fuir le contact du vice ou de la bêtise humaine. Gardons-nous bien de confondre ces deux genres de misanthropie qui sont l’opposé l’un de l’autre.

    • vote
      mat-hac mat-hac 5 mai 01:07

      Jacques Cheminade est en dehors du système et nous informe.


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      Ouam Ouam 5 mai 22:37

      Extra ! , merci Mat-hac



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