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Accueil du site > Actualités > Politique > Matthieu Pigasse et la Banque Lazard : un pouvoir occulte ?

Matthieu Pigasse et la Banque Lazard : un pouvoir occulte ?

Même si je n'apprendrai pas grand chose aux AgoraVoxiens avertis dans cet article, il est toujours utile de faire un zoom sur des individus ou des entités qui font la polémique dans l'actualité. Depuis quelques jours, le très actif Matthieu Pigasse, entre autres directeur général délégué de la Banque Lazard en France, fait l'objet des attaques de l'opposition pour être au coeur d'un conflit d'intérêts après avoir été choisi pour conseiller le gouvernement en vue de la création de la Banque publique d'investissement promise par François Hollande. Il semble donc avoir fallu attendre l'été 2012 pour que la question soit clairement posée sur l'espace public. Revenons tout d'abord sur l'affaire avec un reportage de France 2.

 

 

Pour la petite histoire, on peut souligner que c’est Le Nouvel Observateur qui, curieusement, a mis le doigt en premier sur ce conflit d’intérêts. Curieusement ? Pas tant que ça en fait, comme l’explique Benjamin Dormann pour Atlantico :

Il est utile de connaitre le conflit de longue date entre Matthieu Pigasse et le Nouvel Observateur. Rappelons juste à ce sujet que lorsque Pascale Clark demanda à Matthieu Pigasse sur France Inter (pour qu’il explique sa motivation à racheter les Inrockuptibles) : "Politiquement parlant, vous trouvez que Le Nouvel Obs ne remplit pas sa mission, son office ?". Réponse cinglante de Pigasse : "Vous somnolez avec Le Nouvel Obs… nous avons aujourd’hui des hebdos très institutionnalisés, dans l’entre soi, à mon sens un peu vieillissants, qui ont des marronniers... Je trouve que Le Nouvel Obs a un côté “Ancien Obs”[…] il y a un côté très dans l’entre soi… C’est un journalisme que je qualifierai parfois de complaisant ou de connivence".
 
Bref, avant d’être le banquier de Lazard, pour le Nouvel Obs, Matthieu Pigasse est celui qui les a traités de « vieillards somnolents, complaisants et connivents ». La vengeance est un plat qui se mange froid...
 
Il faut également garder en mémoire qu’avant d’être banquier, Matthieu Pigasse est le concurrent du Nouvel Observateur dans la presse. Il a battu ses dirigeants en finale pour le rachat du groupe le Monde, avec des procédés qui n’ont probablement toujours pas été digérés à ce jour (décris en détails dans l’enquête que j’ai publiée).

 

Dormann rappelle dans la suite de son article les accointances de Pigasse avec le PS ainsi que le (petit) monde médiatique. Ce n’est pas sans poser des questions à Noix Vomique dans cet article pour Causeur, après une réflexion sur les nombreux couples entre femmes journalistes et hommes politiques : 

[...] peut-on dire que les femmes journalistes sont une monnaie d’échange entre le monde de la presse et celui de la politique ? Ce n’est pas improbable : chaque année, les politiques permettent à l’État d’allouer des subventions à la presse : en 2011, leur montant était supérieur à 300 millions d’euros. Le journal Le Monde, qui appartient notamment à Matthieu Pigasse, a par exemple reçu 17 millions d’euros de subventions directes en 2010. Du coup, on peut aussi s’interroger : doit-on voir une forme de compensation lorsque Matthieu Pigasse, qui participe en tant que banquier au pouvoir économique, recase les compagnes journalistes de ses amis politiques ? En l’échange de quoi ? On sait que la banque Lazard, qui est une banque d’affaires franco-américaine dont les trois principaux bureaux se situent à New York, Paris et Londres, a su profiter dans le passé de ses liens avec la gauche. En 1924, elle soutient le Cartel des gauches et le monopole de la banque sur le change officiel de la France lui a permis de réaliser de belles opérations à Londres. Après la victoire de François Mitterrand en 1981, la banque, que l’on surnomme “le ministère bis de l’Industrie”, échappe à la nationalisation grâce à l’intervention de Jacques Attali.

 

On comprend encore mieux le surnom de la Banque Lazard après avoir visionné l’extrait d’un excellent documentaire sur les relations franco-américaines, et qui fait le point sur l’histoire et le rôle de la Banque Lazard :

 

Mais tout cela n’a pas empêché Matthieu Pigasse, dans son dernier ouvrage Révolutions, de plaider pour le risque plutôt que la rente, le salaire plutôt que le dividende, le travail plutôt que l’héritage, le keynésianimse et l’inflation plutôt que l’austérité... Oui, vous avez bien lu ! La preuve en vidéo :

Tags : Scandale PS Arnaud Montebourg Banques




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6 réactions à cet article    


  • 12 votes
    Arsene Icke Arsene Icke 3 septembre 2012 12:08

    Et voila pour les naïfs : Un retour brutal à la réalité. Le PS et donc ses soutiens (Merluche and Co.) sont tous à la botte de la haute finance internationale. Collusion totale. CQFD.


    • 1 vote
      requete Riquette (xxx.xxx.xxx) 0 vote 4 septembre 2012 18:55

      une banque publique d’investissement

      ce n’est pas exactement de la haute finance internationale...

      Et puis t’inquiète pas pour tes naïfs imaginaires, la réalité n’a jamais disparu, il n’y a donc ni retour, ni botte, ni soutien qui soient nouveaux ou brutaux.
      Il y a juste que "la raison du plus fort est toujours la meilleure" 

    • vote
      Le citoyen engagé Le citoyen engagé 6 septembre 2012 02:46

      Oui pour les naïfs qui ont voté Hollande en croyant au changement. les pôvres. Mais la banque Lazard c’est encore plus, c’est l’allié de la banque de Rotschild dans le monde et fait partie des 8 familles de banksters qui contrôlent Wall street, la fed, la city :

      La vraie collusion d’intérêts de la banque Lazard n’est pas Audrey Pulvar mais la banque Rohtschild !


    • 2 votes
      Vla l'Jean Jean Valjean 3 septembre 2012 23:53

      Tu oublies les messes noires pédophiles ou ils saccarifient des enfants !


    • 2 votes
      eQzez edzez 4 septembre 2012 10:22

      A voir ce soir , sur Arte , qui est le dieu de goldman sachs ? 

      Goldman Sachs - La banque qui dirige le monde 

      Depuis cinq ans, Goldman Sachs incarne les excès et les dérives de la spéculation financière. Anatomie d’un pouvoir qui ne connaît ni frontières ni limites et menace directement les démocraties. 



      • vote
        eQzez edzez 4 septembre 2012 10:26

        http://www.arte.tv/fr sur l’acceuil , la video du jour et la visite interactive chez goldman sachs




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Auteur de l'article

Erca


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