Nicolas Dupont-Aignan, le patriotisme tranquille
Ce week-end, Nicolas Dupont Aignan nous a reçu dans son bureau de maire au coeur de sa ville d’Yerres dans l’Essonne, nous faisant ainsi l’honneur de nous accorder le premier entretien du Bréviaire des patriotes.
Au centre du sujet : le rassemblement des patriotes. Dupont-Aignan appelle d’ « urgence » à ce que chacun « sorte de sa boutique (…) pour qu’on ne continue pas par notre émiettement à laisser l’UMP et le PS gouverner. » Cela explique sa main tendue aussi bien vers le Front de Gauche que vers le Front National où, selon lui, »il reste des comportements qui font peur aux français. »
Pour le président de DLR, il n’est nullement question d’appeler les autres à le rejoindre. « Le choix d’un leader viendra en 2015, 2016. On a trois ans où on peut dire : mettons les questions de personnes de côté et regardons sur quel projet de salut public pour la France on peut s’entendre » a-t-il estimé avant de souligner : « »Face à ce chaos, on a le devoir de sortir de nos boutiques. (…) Il faut raisonner sur un projet politique, un programme commun des patriotes. Après, qui le portera ? Je n’en sais rien. »
Concernant les gens du Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon, NDA pense qu’on ne peut pas les considérer comme des patriotes à part entière, « mais ils ont un bon réflexe » en s’opposant au traité budgétaire européen, par exemple. Pour lui, leur internationalisme est une « couverture » et la pensée unique dont il sont imprégnés les empêche encore d’assumer leur patriotisme.
Sur le ‘mariage’ homosexuel, il n’est pas opposé au fait que deux personnes du même sexe qui s’aiment solennisent leur union « à condition que cela ne s’appelle pas mariage », ce dernier préférant plutôt le terme « d’alliance » ou « d’union ». Par contre, le maire d’Yerres se dit « radicalement hostile de toutes (ses) forces morales à l’idée de l’adoption ». « Il n’y a pas de droit à l’enfant mais le droit de l’enfant » a-t-il ajouté. Il a aussi rappelé la « manoeuvre des socialistes » qui créent des « sujets de diversion », bien qu’importants, pour ne pas que l’on remarque leur impuissance sur le plan social et économique.
Répondant à Marine Le Pen, qui s’est prononcée en faveur de l’interdiction du voile et de la kippa dans la rue, Nicolas Dupont-Aignan nous a confié que cette position lui a « fait de la peine ». »Je ne vois pas au nom de quoi on devrait interdire aux juifs de porter la kippa et aux musulmans de porter un voile » a-t-il estimé. Sur ces sujets, il aimerait que « les patriotes ne soient pas toujours caricaturaux ».
Républicain convaincu, il considère qu’une « sorte de synthèse » de la France se fait dans la République, que l’on soit royaliste ou bonapartiste.
Pour redresser l’éducation nationale, le député non-inscrit propose surtout de »se concentrer sur la langue française » en faisant, par exemple, passer de 9h à 15h les heures d’apprentissage, comme en 1969.
Économiquement parlant, ce dernier a déclaré récemment vouloir une « annulation partielle » de la dette. Selon lui, »on paye des intérêts illégitimes aux banques » et donc « une forte partie de ces intérêts n’ont pas à être payés. »
Pour l’avenir du patriotisme, M. Dupont Aignan est optimiste : il est convaincu que »le coeur des français bat encore » et que « ce qui va réveiller nos concitoyens c’est la dureté des temps. » Ainsi souhaite-t-il lancer une dynamique de rassemblement en faisant le premier pas vers un dialogue, un programme commun des patriotes et une mise à l’écart temporaire des questions de personnes.
Se revendiquant d’un « patriotisme tranquille » face au « patriotisme agité », il conclut : »Je tends la main. Je vais peut-être me prendre des baffes, mais au moins je tends la main ! »
Propos recueillis par Christopher Lings
Tags : Politique Société Nicolas Dupont-Aignan
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