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A-t-on sacrifié Marseille par cupidité ?

 

La Peste est publié en 1947 et vaut à Albert Camus son premier grand succès de librairie : 161 000 exemplaires vendus dans les deux premières années. Ce roman s’est vendu, depuis, à plus de 5 millions d’exemplaires , toutes éditions françaises confondues.

 

La Peste est bâti comme une tragédie en cinq actes. L’action se situe en avril 194. à Oran, une ville "fermée" qui "tourne le dos à la mer".

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La Peste a souvent été interprétée comme une transposition de l’Occupation allemande en France ainsi que de l’organisation de la Résistance qui s’ensuivit. Soit dit en passant, l’écrivain ne le démentait pas, et paraissait lui-même légitimer cette vision allégorique : « La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe. […] La Peste, dans un sens, est plus qu’une chronique de la résistance. Mais assurément, elle n’est pas moins. » Ainsi peut-on tisser d’innombrables analogies entre le récit et la réalité historique : l’aveuglement et le refus des populations à admettre le fléau rappelle inévitablement le refus de croire en la véridicité du nazisme, qui a plongé les alliés dans l’insouciance ; la lutte des uns contre la peste et le profit des autres dans le fléau rappellent l’opposition entre réseaux de la Résistance et collaboration ; mais le plus flagrant demeure le traitement des cadavres qui, premièrement entassés dans des fosses, puis inhumés au paroxysme de l’épidémie, doivent remémorer la douloureuse réalité des camps de concentration : « Quand les voyages de l’ambulance étaient terminés, on amenait les brancards en cortège, on laissait glisser au fond, à peu près les uns à côté des autres, les corps dénudés et légèrement tordus et, à ce moment, on les recouvrait de chaux vive, puis de terre, mais jusqu’à une certaine hauteur seulement, afin de ménager la place des hôtes à venir. […] Un peu plus tard cependant, on fut obligé de chercher ailleurs et de prendre encore du large. Un arrêté préfectoral expropria les occupants des concessions à perpétuité et l’on achemina vers le four crématoire tous les restes exhumés. Il fallut bientôt conduire les morts de la peste eux-mêmes à la crémation. » (III, 1) Néanmoins, la Peste ne s’arrête pas à une simple dénonciation de la vérité nazie, elle constitue un véritable engagement de l’auteur qui se livre à une satire bien plus large : Camus entend ainsi critiquer une administration dont l’action est inadaptée à la réalité, une justice inhumaine, une presse aveuglée et qui manipule l’information, mais il condamne également les emportements d’une religion fanatique.


Lire la suite sur : http://www.etudes-litteraires.com/camus-la-peste-etude.php#ixzz2beRWeech

 

 

Pour un aperçu sur la controverse sur Camus et l’Algérie :

 

 

http://classiques.uqac.ca/classique...

 

 

Camus et Mauriac :

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=9qs...

 

Une remarque : dans la vidéo sur la peste de 1720, la maladie arrive de Palestine, de Damas (la capitale est ravagée par la peste ...). L’arrivée d’un bateau qui menace la France, c’est aussi l’image introductive du roman de Raspail :

http://ndoshta.files.wordpress.com/...

 

Tags : Histoire




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5 réactions à cet article    


  • 3 votes
    Captain Captain 12 août 2013 13:44

    Et oui, Camus avait raison.


    • 4 votes
      gerfaut 12 août 2013 20:31

      La peste noire de 1348 a été ramenée en Europe par les Génois, les Mongols qui les assiégeaient dans la ville de Caffa en mer noire n’ ont rien trouvé de mieux que de leur catapulter des morts de la peste mongols à l’ intérieur de la ville. La peste a alors gagné l’ Europe d’ abord par Marseille.


      Classique. Sûrement une histoire de quarantaine que l’ on évite en se rafraichissant d’ abord dans un port étranger.

      Joli petit cadeau.


      • 2 votes
        Oursquipense Oursquipense 13 août 2013 13:41

        Pour les rares qui auront regardé l’émission en lien la réponse à la question en titre est "Oui".

        Précision = Bien entendu les échevins n’étaient en rien certains de sacrifier la ville, voire le pays, c’est l’appât du gain qui leur a fait "tenter leur chance". A à l’époque on ne savait pas précisément comment la peste naissaient et se transmettaient. Ce qui est fascinant c’est qu’une fois de plus l’argent aide à faire le mauvais choix (pour ne pas dire le pire) et qu’ne fois de plus les vrais coupables ou responsables s’en tirent sans rien quand ce n’est pas avec une promotion ! A noter que finalement Marseille doit une fière chandelle aux bagnards sans qui le quartier de la Tourette n’aurait probablement jamais été aussi bien nettoyé par le chevalier Roze.


        • vote
          rototo 13 août 2013 16:27

          Comme dit Oursquipense c’est encore une histoire de gros sous, et les vrais coupables s’en tirent toujours (ou se font meme honorer )..



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Frida

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