Adjani s’explique sur la Journée de la jupe
La Journée de la jupe, film de Jean-Paul Lilienfeld, sort le 25 mars au cinéma. Diffusé en avant-première sur Arte vendredi ce long-métrage évoque le pétage de plomb d’une prof dans un collège de ZEP. Il signe le grand retour d’Isabelle Adjanisur les écrans. Invitée sur le JT de France 2, dimanche soir, elle revient sur son absence. Sans langue de bois !
« Le travail de l’actrice c’est de jouer et pas de se préoccuper de l’opinion qu’on a d’elle ». Formidable Isabelle Adjani. Interviewée par Laurent Delahousse hier soir sur le JT de France 2 l’actrice, impériale, a répondu aux questions (de journalistes) du journaliste. Ses réponses, au contraire, sont simples, évidentes, naturelles, pas celles d’une star capricieuse, rôle auquel, dès le début de cet entretien, son intervieweur souhaitait la cantonner.
Vendredi soir, la Journée de la jupe a fédéré 2.245.000 spectateurs (9,6% de part de marché). Pour la chaîne culturelle franco-allemande Arte c’est le record de l’année. Un pari réussit aussi. Selon son réalisateur, Jean-Paul Lilienfeld, les diffuseurs auraient jugé l’histoire « trop sensible, trop touchy ». La télévision, elle, n’a pas hésité. En une semaine, Arte a donc décidé de diffuser la Journée de la jupe. C’est sans doute grâce à ce record d’audience que 50 copies seront visibles dès mercredi dans la France entière.
De l’avis de certains critiques il s’agit-là du meilleur film de Jean-Paul Lilienfield. « Avec cette prise d’otages dans un collège de ZEP, il enquille bien sûr les clichés, mais ceux-ci sont aussi avant tout des réalités, et surtout, il décide de les traiter avec un ton presque inconscient, ironique et dilettante », souligne ecranlarge.com qui regrette toutefois qu’en deuxième partie, « le film retourne sa veste et s’autodétruise, du genre « c’est bon, fini de rigoler, c’est du sérieux, c’est du lourd ».
Dès lors qu’Isabelle Adjani se voit accoler d’un passé, d’une identité et finalement d’une justification, La journée de la jupe se transforme en démonstration socialisante, démagogique et un peu vaine.
En effet, en prof de français, laïque et dépressive, elle est moins un personnage qu’une idée de la France. Le message qu’elle fait passer entre confrontations et contradictions n’est pas nouveau, mais la manière de le faire un peu plus.
Pourquoi alors faut-il que le film retourne sa veste et s’autodétruise, du genre « c’est bon, fini de rigoler, c’est du sérieux, c’est du lourd ». Dès lors qu’Isabelle Adjani se voit accoler d’un passé, d’une identité et finalement d’une justification, La journée de la jupe se transforme en démonstration socialisante, démagogique et un peu vaine."
Il faut souligner l’extraordinaire prestation de Isabelle Adjani, prof de français énervée, au bord puis en plein dans la crise de nerf. Elle tient son rôle à bout de bras. Le reste du casting est plutôt bien vu avec un Denis Podalydès apparemment improbable dans le rôle d’un flic du Raid et un Jackie Berroyer en proviseur couard.
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Tags : Cinéma Télévision Violence urbaine Médias Enseignement Banlieue
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