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Paris : des centaines d’étudiants font la queue pour l’aide alimentaire

Le 10 avril, près de 600 étudiants ont récupéré des colis alimentaires à Paris dans le XIIe arrondissement. Cette nouvelle distribution a été organisée par l’association Linkee, qui aide les étudiants depuis le 1er octobre 2020. Environ 7 tonnes de nourriture ont été distribuées, un record.

Tags : Paris Précarité




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15 réactions à cet article    


  • 3 votes
    mac1 12 avril 2021 11:00

    Mais vous avez des individus "gonflés", ici même sur ce site, qui vont vous dire que les jeunes n’ont pas à se plaindre parce qu’ils n’ont pas connu la guerre de 14 ;

    Il serait intéressant de savoir si ces personnes n’appartiennent pas à la génération soixante-huitarde qui a eu pas mal de choses ( pas de guerre, pas de crise pour débuter leur carrière, retraite à soixante ans et crédit immobiliers faciles avec une inflation à deux chiffres qui a largement facilité leur accession à la propriété et même aux résidences secondaires...)



    • vote
      sls0 sls0 12 avril 2021 12:49

      @mac1
      De 310 000 étudiants en 1960 à 2 430 000 en 2013 ; leur nombre devrait dépasser 2 600 000 en 2020.
      En 1960, 10% des jeunes allaient jusqu’au bac.
      A 20 ans 90% des jeunes avaient cotisé entre 2 et 4 ans pour leur retraite.
      L’ascenseur social était déjà bien grippé à l’époque.
      8,6 fois plus d’étudiants maintenant, si je pondère en fonction de la population ça reste quand même 6,5 fois plus.
      Si je tiens compte du pourcentage des moins de 20 ans à chaque époque c’est 9,3 fois plus. (11,9% en 2020 et 17% en 1968)

      A l’époque pas d’étudiants pauvres, les étudiants c’était pour la classe aisée, pour les pauvres c’était direction l’usine.
      Au fait à l’usine l’horaire était 44 à 46h/semaine.


    • vote
      mac1 12 avril 2021 14:04

      @sls0
      A l’époque il y avait 15% à 20% de salariés dans le secteur primaire, maintenant c’est moins de 1%. A quoi c’est dû, si ce n’est à l’augmentation de la productivité ?
      Combien d’heures de travail pour fabriquer une Renault Dauphine à l’époque et combien faudrait-il avec la technologie actuelle ?
      Vous savez très bien qu’il n’y a pas de jobs pour tout monde.Certes, on manque peut-être de plombiers, mais penser qu’il suffirait de rediriger quelques étudiants, un peu trop moyens, vers ce genre de métier pour résoudre le problème de l’emploi est une tromperie.
      Les jeunes essayent de faire des études, qui pour certaines sont des voies de garage, parce qu’ils n’ont pas trop d’autres choix. En 68, c’était bien différent...
      La répartition des richesses n’est pas la même, les super riches ont les moyens de s’offrir des moyens de productions de richesse sans humains ou presque, il faudrait qu’ils soient dingues pour s’en priver. Après c’est une question de société et là, il y a du boulot...


    • 2 votes
      mac1 12 avril 2021 14:23

      @sls0
      L’ascenseur social, il a existé pendant les trente glorieuses.
      Je connais quelqu’un, pour ne pas dire un membre de ma famille, qui était orphelin et pupille de la nation après la mort de son père en 14-18 et celle de sa mère, de la tuberculose.
      Ce type a monté se boite de transport avec un vieux camion après la guerre et comme il bossait comme deux, ne dormait pas beaucoup, et qu’il y avait du boulot, sa boîte à fini par vraiment tourner. A la fin de sa vie, il prenait le Concorde et dînait dans les meilleurs restaurants parisien.
      Vous direz ce que vous voudrez, mais ce genre d’histoire semble bien moins possible en ce moment.


    • 2 votes
      perlseb 12 avril 2021 14:25

      @sls0
      Je prends mon exemple : en terminale, je choisis mon école d’ingénieur (2 à 3 postes par ingénieur en sortie). 6 ans plus tard avec le service (chute du bloc de l’est pendant mes études), 2 ans 2/3 de chômage à la sortie pour finalement trouver des emplois de merde (sans utilité réelle) dont j’ai démissionné (je ne travaille plus et pourtant je suis ingénieur ... électricien).
      Les boites qui embauchent sont rachetées puis vidées de leur substance. Un cargo qui s’échoue dans le canal de Suez et on a peur de manquer de PQ. Chez moi (massif central), ce sont des roumains (travailleurs détachés) qui bossent dans les boucheries locales, les voitures sont de plus en plus importées de Chine, etc...

      Si on a fait de l’économie après la guerre pour reconstruire le pays, on peut dire que, maintenant, on empêche coûte que coûte les français d’être autonomes et de se rendre utiles : c’est du sabotage économique. Alors qu’est-ce qui est vraiment plus dur à supporter pour les jeunes ? De démarrer petit et de pouvoir être autonome avec un espoir d’avenir (avant) ou d’essayer de s’en sortir et de ne pouvoir rien faire d’utile (aujourd’hui) en restant longtemps chez ses parents ?


    • vote
      mac1 12 avril 2021 14:34

      @perlseb
      Ce que vous racontez ressemble fortement à ce qu’a vécu la génération 93, première période de chômage massif pour les bac+5.
      Depuis, il y a eu des hauts et de bas mais les jeunes diplômés ont dû largement baisser leurs ambitions par rapport aux générations d’avant...


    • 3 votes
      perlseb 12 avril 2021 15:03

      @mac1
      Parlons des ambitions. Quand j’étais au chômage, certains de mon école (qui trouvent toujours du travail quelles que soient les circonstances) déconseillaient d’accepter un travail "sous-rémunéré", c’est -à-dire inférieur au salaire d’embauche habituel de l’école. Mon premier travail était bien inférieur au salaire d’embauche (en plus d’être sans intérêt).
      Le vrai problème, c’est de s’être battu pour des lois sociales avancées, d’avoir une législation du travail contraignante (normes, sécurité, etc...) tout en autorisant l’importation des marchandises et la libre circulation des capitaux.
      A quoi servent des lois contraignantes si on les contournent en fabriquant ailleurs sans les respecter ? A détruire l’économie d’un pays, car au final, ces lois contraignantes n’ont pas été appliquées par les produits qu’on achète et qui viennent de l’étranger. C’est une lutte de classe féroce, même si elle s’étale sur des décennies.


    • vote
      sls0 sls0 12 avril 2021 18:08

      @mac1
      Au début des trente glorieuses, le système éducatif étaient en retard par rapport à la technologie.
      L’entreprise embauchait donc du sous-diplômé qu’elle formait en interne.
      En 1975 ça c’est équilibré ensuite ça été sur-diplômé par rapport à la demande, de nos jours on fait une embauche d’une secrétaire qui bientôt ne servira plus. Devant le choix énorme on prendra la secrétaire trilingue plutôt que la bilingue, sa langue servira pour coller des timbres. Du sur-diplômé par rapport au poste.
      L’ascenseur social était automatique au début car le fils était plus formé que le père et quittait la condition de manoeuvre pour ouvrier spécialisé, maintrise voir cadre.
      J’ai eu la chance de commencer de bosser avant la période maudite des années 80 et suivantes. Avec la promotion ouvrière et en sacrifiant pas mal de temps de loisir pendant quelques années je suis devenu ingénieur avec la boite qui poussait parce qu’il manquait des ingénieurs.
      Pour 1 à 5% il était possible de faire comme moi.
      Pour ceux de mon âge pour 1 à 5% il y avait effectivement un ascenseur social, je dirais plutôt un promotion sociale induite par une technologie et une organisation du travail plus poussées.
      Pour la génération d’avant l’ascenseur était plus grand mais montait moins haut.
      Quand je regarde les copains de la période collège/lyçée, le milieu ouvrier pour 30% sont arrivé en fin de carrière au niveau maitrise, les fils de bourgeois sont devenu bourgeois et les fils de patron sont devenu patron. 
      Mon grand-père son milieu c’était le milieu ouvrier, non pas subit mais choisi, le vilain petit canard de la famille, il a été élevé dans un hôtel particulier, l’anarchiste de la famille. J’ai profité d’un capital culturel assez conséquent, la seule branche familiale qui ne se vouvoyait pas. Pas de bloquage pour viser en haut.

      Il y a 3 ans pendant un repas d’expatriés, il y avait deux jeunes. Tout ceux qui avaient assez bien réussi dans la vie étaient unanimes pour prédire un putain d’avenir pour ces deux jeunes, impressionants.
      Un des deux à 21 ans passait son temps à agrandir sa boite suite à la demande, pas un effet de mode, sa production reconnue et prévue sur du long terme.
      Il a trouvé la niche sûre, pour lui le cyclone Irma a été très bénéfique.
      Il y a des jeunes ils vont toujours réussir.
      Plus d’ascenseur social mais il reste l’escalier. Avant les trente glorieuses il n’y avait ni ascenseur ni escalier.

      Après la guerre le monde a regorgé de ressources accessibles, pour transformer ses ressources, le 1% n’avait plus les ressources nécessaires pour fournir l’encadrement au dessus de la maitrise. Il a fallu ouvrir la connaissance à une partie des pauvres pour avoir un effectif d’encadrement et d’ingénieurs suffisant, voilà la classe moyenne qui apparait.
      Voici que le pic de pas mal de ressources est passé, on se dirige vers un mode avec beaucoup moins de ressources. La classe moyenne n’a plus trop besoin d’exister.

      Surtout en France pendant 60 ans le plan de carrière c’était : si j’ai tel diplôme, j’aurai tel salaire et j’aurai autant à la retraite.
      Maintenant le plan de carrière c’est quel boulot je dois avoir pour que dans 30 ans une IA ou une fin de ressource ne me rendra pas inutile.
      Dans 30 ans il manquera des gens pour des boulots spécifiques, dans le domaine IA c’est environ 500000. Pour l’IA un QI de 130 est le bienvenu. Pour une fois, le statut de fils à papa ne servira plus à grand chose.


    • 2 votes
      Joe Chip Joe Chip 13 avril 2021 10:43

      Aujourd’hui, le diplôme d’entrée "assuré" sur le marché de l’emploi, c’est le master et encore, dans les filières qui recrutent. Logique, compte tenu de la contraction du marché du travail et du fait que des générations entières accèdent à présent à des filières d’études supérieures de plus en plus dévalorisées.

      Quand on a 16 ans, il faut vraiment réfléchir à ce que l’on veut faire et délaisser certaines filières totalement saturées ("sciences humaines" pour faire vite). Si on ne se sent pas la capacité de faire des études longues, voire très longues, dans des domaines très spécifiques qui recruteront à l’avenir, il vaut mieux s’orienter vers une filière courte quitte à se laisser la possibilité de reprendre par la suite des études ou d’étoffer sa formation une fois que l’on est en emploi, car il est beaucoup plus facile d’accéder aux formations quand on est déjà salarié.

      Sinon l’asensceur social n’a pas disparu mais il est devenu individuel et non plus générationnel comme avant. Il ne faut pas non plus trop fantasmer sur le confort des boomers. Pour la plupart des gens, l’émancipation sociale voulait dire devenir ouvrier ou employé. Les statuts professionnels garantissaient et sécurisaient les parcours individuels au sein de la classe moyenne mais en contrepartie les taux étaient très élevés et les possibilités de consommation étaient en réalité beaucoup plus limitées et moins variées qu’à l’heure actuelle, y-compris chez les moins favorisés.

      La nostalgie pour cette époque s’explique beaucoup par l’égalisation et l’uniformité des conditions au sein de la classe moyenne. Entre le fonctionnaire, l’ouvrier qualifié et le cadre moyen, il n’y avait pas une énorme différence de conditions, tout le monde avait plus ou moins le même train de vie avec des standards de consommation différents. On bossait, on prenait un crédit pour acheter une maison plus ou moins grande, on s’équipait, on partait en vacances, on goûtait un peu à l’hédonisme consumériste de masse et puis on prenait sa retraite. Les systèmes sociaux compensaient encore les inéquités les plus flagrantes et l’assistanat était mieux toléré. Donc tout le monde avait l’impression de vivre correctement, même quand beaucoup de gens en réalité vivotaient ou stagnaient dans leur milieu d’origine.

      Aujourd’hui, il y a une précarisation de la petite classe moyenne avec un phénomène de déclassement générationnel et culturel tandis qu’une autre partie, "intégrée à la mondialisation", a vu son niveau de vie fortement progresser. Le culte de la méritocratie et l’hétérogénéité des conditions amènent les gens à se comparer favorablement ou défavorablement sur le marché de l’emploi mais aussi dans d’autres domaines (compétition sexuelle sur les sites de rencontre) : les "gagnants" estiment de manière légitime qu’ils ont mérité leurs avantages tandis que les "perdants" intériorisent douloureusement leur échec dont la société les rend individuellement responsables. Si vous n’y arrivez pas, c’est que vous manquez, de talent, de travail, de motivation, etc., à moins que vous n’apparteniez évidemment à une "minorité".

      Voilà pourquoi la société des trente glorieuses, avec sa croissance, son homogénéité, sa stratification statutaire et sociale rassurante, ses ouvriers, ses employés, ses cadres, ses profs respectés, ressemble aux yeux de certains à un paradis perdu alors qu’on était en réalité plus proche du village des Schtroumpfs.

      Est-ce que les gens accepteraient réellement de signer pour revenir à cette époque si on le leur proposait ? J’en doute. L’individualisme a trop profondément pénétré les mentalités et les gens, y-compris les plus pauvres, n’accepteraient sans doute pas de revenir dans le moule contraignant de la société des "boomers". Pas plus qu’ils n’accepteraient de réduire leur niveau de consommation ou de mettre un salaire dans un frigo.


    • vote
      Gaspard Delanuit Gaspard Delanuit 13 avril 2021 11:16

      @Joe Chip

      "Les systèmes sociaux compensaient encore les inéquités les plus flagrantes et l’assistanat était mieux toléré."


      C’est logique de bien tolérer l’assistanat, puisqu’on a besoin d’assistants dans de nombreux domaines, de même qu’il faut bien tolérer le salariat tant qu’on a besoin de salariés.  

      L’assistanat est la condition des assistants, comme le partenariat est la condition des partenaires ou comme le doctorat est la condition des docteurs : « en secondant des cinéastes chevronnés, un assistant-réalisateur accumule les années d’assistanat ».


    • vote
      Joe Chip Joe Chip 13 avril 2021 18:52

      @Gaspard Delanuit

      Dommage que le second sens soit dans le Larousse, Robert, etc.....................


    • vote
      Gaspard Delanuit Gaspard Delanuit 13 avril 2021 20:51

      @Joe Chip

      "Dommage que le second sens soit dans le Larousse, Robert,"

      C’est effectivement bien dommage. Mais cela s’accorde avec la déconfiture générale. Je ne vois pas en Sarkozy un grand homme de lettres à qui on pourrait accorder l’autorité linguistique et poétique requise pour rajouter des seconds sens à des mots de la langue française. Il aurait du demander à Ségolène qui lui aurait peut-être proposé l’"assistanture", pour rimer avec sa "bravitude".

    • vote
      Callaway Callaway 12 avril 2021 12:03

      Je vois que pour ces jeunes-là, ils ne passent pas à 18h au soleil, c’est évident.


      • vote
        mac1 12 avril 2021 14:39

        @Callaway
        Et le cadre à l’air nettement plus quelconque qu’au palais Vivienne et la bouffe nettement moins raffinée.


      • 2 votes
        Hijack ... Hijack ... 13 avril 2021 00:02

        Voir autant de jeunes demander de l’aide, surtout n’ayant pas l’air d’enfants de "pauvres" est un mauvais signe ; soit la situation se rétablit rapidement, soit elle ira en s’aggravant, il n’y a pas d’autres options.Triste.

        Risqué d’être jeune de nos jours.



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