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Commentaire de J.GRAU

sur Jean-Claude Michéa et la médiocrité du libéralisme !


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J.GRAU 19 novembre 2010 11:26

Je suis en grande partie d’accord avec les analyses de Michéa, mais avec toutefois d’importantes réserves. D’abord, sa critique du slogan du NPA ("Tout est à nous") me paraît faiblarde. Un slogan est forcément simplificateur et imprécis, il ne saurait résumer adéquatement une pensée digne de ce nom. On ne peut donc pas réfuter le trotskysme sur une simple formule. En plus, je crois que Michéa n’interprète pas bien ce slogan. Le "nous", ici, ne renvoie pas à une collection d’individus égoïstes et capricieux, mais à un ensemble de gens soucieux de l’intérêt général. Surtout, ce slogan n’a de sens que parce qu’il oppose les travailleurs aux capitalistes. L’idée, c’est que les richesses sont produites par les travailleurs, et qu’ils doivent refuser d’être expropriés par les capitalistes. Dans des manifestations, j’ai souvent entendu des anticapitalistes chanter cette chanson : "Tout est à nous, rien n’est à eux. Tout ce qu’ils ont ils l’ont volé". C’est à cette chanson que se réfère sans doute le NPA, non à la mentalité libérale ni à l’esprit infantile et consumériste de notre temps. Je précise que je ne suis pas adhérent du NPA.

Dernière chose. Michéa cite cette phrase de Rousseau sur les philosophes qui aiment les Tartares lointains pour se dispenser de faire du bien à leurs voisins. Mais Michéa lui-même me semble parfois encourir ce genre de reproches. Dans une note de bas de page de son livre L’empire du moindre mal, il s’en prend au Réseau Education Sans Frontières, qu’il accuse de faire le jeu du capitalisme libéral et mondialisé. Or,si des gens s’opposent à l’expulsion de familles étrangères, c’est parce qu’ils sont scandalisés de voir leurs voisins traités comme des criminels. C’est au nom de sentiments humains, et non au nom d’une idéologie libérale et mondialiste qu’ils vont jusqu’à cacher des sans papiers. Par ailleurs, il serait absurde de penser qu’un gouvernement comme celui de Sarkozy cherche à lutter contre la mondialisation et la mise en concurrence des travailleurs. S’il expulse des étrangers, ce n’est pas du tout pour s’opposer à de méchants patrons mondialistes, mais pour complaire à une partie de son électorat. Ces expulsions ne changent pas grand chose à la situation économique des travailleurs français ou en situation régulière.


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