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Commentaire de poetiste

sur Paroles de TOM, "l'invisible"


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poetiste 19 mai 2011 09:59

Victimes.

 

Revenir à la simplicité, à l’évidence. Tom a parlé juste. Si on tombait à la rue et que l’on pouvait en sortir aussi vite, ce serait trop simple.

En fait le traquenard commence au moment ou on y tombe, c’est le point de non retour et un autre point de non retour vous y attend : l’alcoolisme ou la drogue, celui-là : définitif..

L’exclusion vous entraîne dans un phénomène à caractère exponentiel : plus on s’enfonce, plus on s’enfonce. Il pourrait y avoir rémission si on n’entretenait pas cette exclusion par une assistance dans le plus mauvais sens de la « charité ».

On passe devant le sdf ; on lui donne une pièce et mieux, on lui parle et on lui dit : « bon courage ! », sous entendu : « je ne peux rien pour vous ».

On ne veut pas éradiquer l’exclusion, elle semble rassurer ceux qui ne sont pas encore tombés et les plus nantis, en particulier. La banalisation de l’exécrable s’est installée dans notre démocratie.

Je peux en parler en connaissance de cause, ayant travaillé six ans auprès des personnes sans domicile, payé par la DDASS. J’ai pris un F4 pour les recevoir et « vivre avec ». Je vais vous dire une chose indécente : je partageais mon salaire avec eux.

Tout cela m’a coûté ma place et je m’en réjouis. Non, je ne suis pas maso : pas d’angélisme ! Vouloir le partage est une lutte qui, si elle ne nous apporte que des satisfactions, n’est qu’une gestion du malaise, de la misère.

Et mon travail a consisté pour beaucoup à de l’assistance aux mourants : sacré travail décapant, travail dans l’urgence.

Tom a parlé juste, je ne peux mieux dire et il nous interpelle tous.

Si vous saviez l’aventure d’aller vers ceux qui souffrent ! Ceux qui connaissent cette aventure en l’homme savent comme on y est forgé et comme la vie reprend sens.

Respect à mes camarades morts à la rue, ils ont plus de place dans ma considération que les politiques. Pourtant le commissariat au plan a fait une analyse très pertinente de l’exclusion, mais sur le terrain : on laisse mourir.

Je n’ai pas de conseil à donner ; je les aimais, c’est tout !

 

 


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