J’adore ce genre de vidéo. Après trois minutes, on tombe directement sur un modèle de pensée binaire, une espèce de Mc do de l’esprit, junk-food de la pensée unique toute dédié à la victimologie. Une grille de lecture qui range les Lybiens du côté des gentils et l’OTAN du côté des méchants est trop simpliste et incomplète pour engager des éléments de réflexion.
Et la mièvrerie du document atteint son paroxysme à travers une surenchère de bons sentiments qu’il nous tartine comme du Nutella. Colon - le BHL Belge - nous apprend que la guerre est une horreur et que les hommes sont menteurs, inconstants, sanguinaires, violents et manipulateurs. La méchanceté existe, c’est comme s’il venait de découvrir la lune. Il a même aperçu le corps d’un enfant déchiqueté, nous dit-il, et là bingo ! la pensée magique entre en action. Le bon peuple, aussi naturellement que le crapaud sécrète sa bave, hisse alors le nouvel héros au panthéon de la gloire. Le journaleux obscène nous décrit tout ce qu’on ose plus montrer a la télévision, et le voilà devenu la Mère Térésa des médias, une icône de la transparence et reçoit tous les qualificatifs et les salamaleks qui vont avec. On propose même de lui décerner un prix. Outre cela, Il ose aussi haranguer un ministre, c’est vous dire ! En pacifiste naïf et désœuvré, Colon mélange tout, un vrai galimatias, un salmigondis déjà trois fois réchauffé d’un ramassis d’arguments disparates, périmés et confus, un bloubi-boulga de lieux communs, un ectoplasme d’idées baroques montées sur colonne dorique, de la guimauve intellectuelle, un mikado de politique et de sociologie qui nous fait passer du terrorisme à Sarkozy, des enfants déchiquetés à l’OTAN, du ministre Belge au massacre des innocents. Colon, un type qui finance sa carrière et ses voyages sur le sentimentalisme, la haine d’Israël et le gore journalistique, de finir comme Assurancetourix, bâillonné au pied d’un arbre, c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter de mieux.