• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de papone

sur JL Mélenchon nous prévient de la folie et du danger pour la souveraineté de la France, et des conséquence des prochains deux nouveaux traités du mécanisme de stabilité financière


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

papone papone 13 février 2012 16:01

Réponse un peu tardive par manque de temps. En même temps on aborde des thèmes qui méritent mieux que des réponses instantanées et toutes faites.


Mélenchon s’est planté sur Maastricht, il le reconnait, "c’est Chevènement qui avait raison". Que celui qui n’a jamais pêché...
Le Pen avait voté contre mais à l’époque il était un grand libéral en économie. De Reagan à la position actuelle du FN il y a aussi eu une belle évolution...

Par ailleurs on pouvait espérer à l’époque construire une Europe différente de celle qui s’est faite. Tout n’était pas déjà écrit, ce sont des rapports de forces qui ont fait de l’Europe ce qu’elle est devenue.
L’Euro était peut-être voué à l’échec en raison de l’hétérogénéité des peuples qu’il incluait, c’est un peu l’analyse de Todd, c’est certainement vrai mais c’est plus facile à dire maintenant.

Quoi qu’il en soit tout le monde a le droit de changer d’avis, reprocher Maastricht à Mélenchon aujourd’hui c’est absurde et injuste.

Quant à la mondialisation, je trouve qu’on a trop tendance à rejeter en bloc toute instance internationale parce qu’on la voit comme une pure création de l’oligarchie. 
Or ce n’est pas le cas. 
La mondialisation qui fait que la planète parait petite au jour d’aujourd’hui, qui fait que l’information circule instantanément d’un point un autre et qui fait que les peuples doivent s’entendre pour une gestion commune, cette mondialisation est un mouvement historique aussi inexorable que les mouvements des plaques tectoniques.
C’est le fruit des progrès techniques de l’humanité sur des siècles et des siècles.
La grande banque et les multinationales l’ont compris avant les autres et l’utilisent pour asseoir un peu plus leur pouvoir. Ils tirent le plus grand profit des circonstances mais ils ne créent pas ces circonstances.
Surestimer le pouvoir de l’hyperclasse et imaginer qu’ils tirent toutes les ficelles de l’histoire est une erreur même s’ils disposent d’un pouvoir immense.
Pour parler de manière imagée, ils mènent habilement leur bateau et prévoient mieux que les autres la météo, mais ils ne contrôlent pas l’océan.

S’ils le croient c’est un pêché d’orgueil.
Je prends un exemple pour illustrer cela.
Dans son entretien avec Alex Jones, Aaron Russo explique ce que lui a dit Nicolas Rockefeller sur l’émancipation des femmes. En gros sa famille et lui auraient tiré les ficelles en menant le combat dans l’opinion publique parce qu’ils avaient intérêt à ce que les femmes produisent et consomment autant que les hommes et parce que cela permettait de soustraire les enfants à leurs familles pour les formater de manière plus efficace.
Pourquoi pas, mais dés 1835 Tocqueville écrivait dans "De la démocratie en Amérique" que les femmes dans cette société américaine naissante démocratique, dans laquelle il entrevoyait déjà la société de consommation à venir, allaient devenir les égales politiques des hommes.
Conclusion, les Rockefeller n’ont fait qu’accompagner une transformation historique qui serait advenu de toute façon comme certains grands esprits l’avaient perçu depuis longtemps.
Ils ont agi en fonction de leur intérêt dans un certain contexte mais le contexte en lui même est issu de causes bien plus profondes qui les dépassent largement.

Tout ça pour dire quoi ? 
Que le problème ce n’est pas qu’il y ait des institutions internationales, elles sont une continuité logique de l’Histoire de l’Humanité. Les ensembles s’élargissent : le clan, le fief, la nation, l’union des nations, jusqu’à la planète entière...
Si on refuse cela quelque part on n’est pas crédible parce qu’on refuse une évolution inexorable. Le vrai problème c’est de savoir qui exerce la souveraineté c’est à dire qui, in fine, tranche les questions clés et c’est là qu’il faut se battre et être intransigeant.
Pour Mélenchon pas de doute la dessus, la souveraineté c’est le peuple, point barre.

Sur la Libye, rapidement, il a été naïf, certes, mais pas plus que les diplomaties russe et chinoise...
Il est pour sortir de l’OTAN, il est pour le droit à l’autodétermination et il parle d’impérialisme, de ressources et de pipe-line quand il est question de l’Afghanistan ou de l’Irak...

Ensuite l’argument selon lequel "si tu es contre Le Pen tu es avec BHL et le medef" n’est évidemment pas recevable.
Est-ce que Asselineau, NDA ou Todd par exemple sont avec BHL et le medef ?

Alors Mélenchon abuse peut-être des clichés sur l’extrême droite et la menace fasciste. Il est peut-être un peu enfermé dans sa lecture de la gauche avec ses ennemis historiques. Mais il y a tout de même une part de vrai dans son combat contre MLP, n’en déplaise à Soral et Dieudonné.
L’intolérance du FN (encore une fois plus FDeSouche que Soralien) sa focalisation sur le faux problème de l’islam sous couvert de laïcité et les germes de la division qu’il véhicule sont un danger pour la France.

Sur Dassault, il est clair que l’héritier imbécile, sénateur magouilleur et patron de presse ultra-partisane me déplaît au plus haut point. Mais le groupe industriel représente des ingénieurs, des techniciens des ouvriers des employés dans l’administration, des technologies, de la recherche... certes dans le secteur militaire mais qui est pour désarmer la France aujourd’hui...
Et puis l’article du monde sur l’"amitié" entre Dassault et Mélenchon n’est pas bien lourd non plus. Si c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour l’emmerder, ça va.

Que Mélenchon soit courtois avec Dassault, MLP ou Dati ça ne me parait pas choquant. Dans les rapports personnels on peut discuter tout à fait poliment avec ses adversaires. 
Soral disait récemment que Duhamel était quelqu’un de tout à fait plaisant en privé. Sarko lui même et pourquoi pas Guéant, Attali ou même BHL le sont peut-être également... (BHL ça parait quand même difficile, à mon avis t’as envie de l’entarter direct, mais qui sait ?)

Au final je ne tiens pas à défendre Mélenchon coûte que coûte, je ne suis pas au FDG et je ne prends son parti que contre des accusations que je trouve injustes ou infondées. 

Dans l’idéal, j’aimerai qu’il sorte de quelques clichés de la gauche et qu’il soit plus gaulliste mais je pense qu’il est sur la bonne pente.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès