@Caracole
Faites attention à ce que vous dites.
Premièrement, dire les "frères musulmans" est un outrage aux citoyens dans n’importe quel pays musulman ou non. Cela veut dire que l’on exclut de la fraternité les autres qui ne sont pas musulmans.Ensuite, ceux qui n’appartiennent pas à cette confrérie ne sont pas musulmans. Vous ne voyez pas qu’il y a quelque chose d’outrageant même pour le musulman dans un pays musulman ?
Deuxièmement, que dire des "frères catholiques", des "frères juifs", des "frères pentecôtistes" des frères de jéhovah". Qu’ils se mettent eux aussi à la politique ? Par exemple les catholiques à demander que le divorce soit interdit, que le mariage se fasse à l’église et non à la mairie, que l’Etat civile soit administré par les curés etc.

"Mais vous ne pensez pas que si on laissait les pays musulmans avoir des chefs politiques musulmans, cela permettrait de relativiser cette vertu révolutionnaire qu’on prête désormais à l’islam  ?" Pour vous, donc les chefs politiques comme Moubarak, Ben Ali, Kadhafi ne sont pas musulmans ? De quel droit vous vous permettez de désigner qui est musulman ou pas ? Vous glissez sans vous rendre compte dans le takfirisme.
Ensuite, le problème n’est pas la religion du chef. Mais sa capacité, sa lucidité à apporter quelque chose à la nation. Votre problème est de ne pas chercher des solutions. Vous apportez un gros problème à une situation déjà compliquée, en focalisant sur la religion.

"Regardez la Turquie, elle a un système politique semi-religieux et pourtant avez vous entendu parlé d’islamisation de l’Allemagne ?"
Il ne faut pas prendre pour argent comptant la carte postale de la Turquie d’Erdogan, que l’Occident vend complaisamment. Ce genre de foutaise on en a eu pour l’Irak de Saddam Hussein, pour la Tunisie de Ben Ali et tant d’autres.
Vous vous refusez de voire la régression des droits sociaux et politiques des Turques. Ce n’est pas parce que l’on ne parle pas que cela n’existe pas. Ce qu’a fait Ergdogan, montre là s’il faut un cas d’école, qu’un chef mu par une idéologie s’avère toujours dangereux pour son propre pays avant de l’être pour les autres. Un pays n’est pas un instant T. Il est en devenir. Celui de la Turquie n’est pas brillant. Le pays est au bord de précipice. Quant à l’Allemagne, ce n’est pas parce que la France n’en fait pas écho que les Allemands ne s’inquiète pas de la montée de l’islamisme. Il faut creuser et chercher l’information.

 "Le fait d’avoir toujours voulu étouffé politiquement les islamistes les a rendu digne d’incarner des résistants." Résistant de quoi ? Et que faites vous des autres opposants politiques ? Ils n’ont pas droit au chapitre ? Justement, de mon de point de vue, les islamistes et les frères musulmans en l’occurrence, nous donnent un exemple éclatant de la fatuité d’une résistance. Qu’ont-ils apporté de constructif aux gens à part de les ramener à vouloir se réfugier dans un passé largement mythifié pour ne pas dire mensonger. On ne vit pas dans le 21 siècle comme on vit en l’an 622.

 "Les dictatures mises en place par les occidentaux pour protéger leurs intérêts comme en Tunisie, en Egypte, en Syrie ou en Algérie sont les premières responsables de cette islamisation que vous craignez tant." Qui est responsable ? On peut en débattre, ok. Mais le problème c’est d’ouvrir les yeux et de dire que la solution n’est pas la religion. parce que la religion n’est pas un vaccin qui immunise contre la corruption et les manipulations de toutes sortes.
Je ne prétends pas, au contraire des islamistes, détenir la potion magique, la solution miracle. Le problème est d’abord individuel, ensuite collectif. Il faut d’abord commencer par donner aux masses la possibilité de réfléchir, les moyens de connaissance et d’éducation, un minimum de niveau de vie pour éviter qu’elles suivent les escrocs en tous genres. C’est ce qu’ont essayé de faire au début les régimes socialistes arabes. Cela a été interrompu à cause de dissensions internes, de rivalités et de guerres entres arabes...Et surtout d’avoir brosser dans le sens du poil les réactionnaires islamistes, apportant de l’eau à leur moulin...
Je vous conseille de lire l’histoire des partis Baas, ou socialistes. Le débat qui a eu lieu pendant la colonisation et au lendemain de la décolonisation. Il ne faut pas rayer d’un trait des expériences, des efforts pour ne retenir que rien n’a été fait. Bien sûr corriger ce qui n’a pas fonctionner, et encourager ce qui a bien marché.