Une information qui n’avait pas fait beaucoup de bruit, mais qui dénote une défiance du pouvoir, vis à vis de l’armée :
Les armes individuelles ont été temporairement "démilitarisées". Une mesure exceptionnelle et vexatoire.
Selon nos informations, des mesures exceptionnelles de sécurité
ont été prises par l’autorité militaire, à l’occasion de la visite
mercredi du chef de l’Etat au 12ème régiment de cuirassiers d’Olivet
(Loiret), pour la cérémonie des voeux aux armées. "Les Famas,7.62, 12.7 seront montés sans percuteur ; les PA seront montés sans platine"
ordonnait une note interne. Cela signifie que les armes des militaires
présents sur le site ont été quasiment "démilitarisées" durant le temps
de la visite.
Qui a pris cette décision - qui a froissé de
nombreux militaires, estimant que le chef des armées mettaient en doute
leur loyauté ? La sécurité de la Présidence ou l’armée de terre ?
Le Groupement de sécurité du président de la République (GSPR) a, selon une source bien informée, formulé la "demande habituelle de ne pas avoir de muntions dans les chargeurs"... ce qui est le simple bon sens. Selon cette même source, l’idée de faire "sans les culasses et les percuteurs" serait une "initiative des armées".
Il semble qu’il s’agisse d’une initiative locale, au niveau du
régiment, dont le chef de corps connait pourtant bien les procédures de
l’Elysée, où il a été aide de camp. "C’est ceinture et bretelles" ironise un proche du dossier !
Quoi qu’il en soit, quelqu’un semble avoir fait de l’excès de zèle -
car on n’ose croire qu’il s’agisse d’une exigence du niveau politique.
Et les militaires ont trouvé cet épisode aussi vexatoire que
déplaisant...
Il faut remonter aux débuts du premier
septennant de François Mitterrand pour trouver une telle précédure de
défiance. Et évidemment durant la guerre d’Algérie, à l’époque du
général de Gaulle. C’était alors un tout autre contexte, quand,
effectivement, des militaires songeaient à liquider le chef de l’Etat...
Actualisé : Lors d’une
rencontre vendredi avec l’Association des journalistes de défense, le
ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a confirmé nos informations.
Il a expliqué avoir été averti de cette mesure "trois heures après la
cérémonie" et y voit "un excès de zèle".
Source : Marianne