Autant je partages le scepticisme sur la conclusion "morale"
de ce conte (s’ils veulent libérer la créativité humaine, on n’est
clairement pas dans la bonne structure sociale, car on écarte ceux
qui créer uniquement pour le plaisir, il y a toujours un rapport
avec le fait de gagner de l’argent, soit par investissement, soit par
appropriation [vol]).
Mais il ne faut pas pour autant écarter
les 4 premières minutes de ce court, la société moderne, c’est une
interdépendance de millions d’individus, et pour le meilleur ou pour
le pire, nous sommes tous liés pour que ce "bouzin"
fonctionne.
A ceux qui pensent qu’on était mieux en tant que
chasseur/cueilleur (bien que je pense qu’une tribu dans son coin et
qu’on n’est pas allé emmerder ou polluer est finalement moins
névrosée que notre société), ce court rappelle que tout ce que
l’on considère comme acquis est en fait l’évolution de milliers
d’années et marche par la coopération (sans compter qu’à 7
milliards, il est impossible de revenir à ce stade pour toute la
population).
Prenons la médecine par exemple, elle a évoluée
parce qu’il y a eu concentration de population, donc, des déductions
ont pu être faites car une même personne sur le cours de sa vie
pouvait constater les mêmes classes de symptômes sur plusieurs
patients, puis a pu les noter (donc technologie d’enregistrement
[papyrus, tablettes d’argile, papier, livres, ordinateurs) pour que
ces observations servent de base à la génération suivante. La
chirurgie a progressée quand on a pu faire des outils (donc
métallurgie, artisanat de précision,...).
Remettre en cause
ce processus cumulatif, c’est nier notre élan "promothéen"
de compréhension de "l’univers" (dans un sens
volontairement large et vague) et la volonté de ne plus être
dépendant du simple hasard des forces de la nature (météo,
catastrophes naturelles, prédateurs,...)
De même que rester
aveugle à nos instincts de conservation et de reproduction, c’est
nier les processus qui mènent à l’avidité et le non partage
implacablement logique quand on arrive en position de pouvoir.
Force est de constater que les notions de
moralité ne sont pas là par hasard, mais sont des mécanismes
compensatoires pour équilibrer les deux tendances, car l’avidité
finit par récupérer les connaissances pour mieux asseoir son non
partage.
ça fait presque 8000 ans que nous sommes dans la civilisation
(les plus vielles villes trouvées au moyen orient seraient datées
de 5500 av J.C) et que nous avons adopté cette structure.
C’est l’éternelle question depuis ce temps là, comment
équilibrer les besoins personnels aux nécessités
d’interdépendances créent.
Personnellement, je pense que la
réponse vient d’un niveau de compréhension minimum de ce genre de
mécanisme pour toute la population, pour que chacun devienne
conscient par sa propre réflexion qu’on a ses propres besoins qu’il
faut assouvir, mais qu’il faut aussi partager pour aider les autres à
assouvir les leurs pour arriver à une société harmonisée (cf
orchestre, chacun peut se faire plaisir à jouer dans son coin, mais
il faut se synchroniser pour jouer une symphonie, autrement, c’est de
la cacophonie).
Il fut un temps où nos instincts ont été
très utile pour survivre dans un environnement limité en échange
et en information où l’on devait réagir sur l’instant,mais a ce
niveau là de développement, ils deviennent des boulets si on fait
tout pour que les personnes ne puissent accéder à ce niveau de
compréhension par elle même (et pas parce qu’elles ont appris
bêtement d’une institution).
Et c’est exactement le problème
il y a toujours une poignée de sachant faisant tout pour laisser la
globalité dans l’ignorance et qui établit des dogmes pour qu’il n’y
ait jamais de remise en question (surtout de leur pouvoir et de leur
main mise). C’est valable pour le libéralisme, mais ça a été vrai
avec toutes les structures de pouvoirs mise en place jusqu’à présent
dans l’histoire connue.