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Commentaire de Dubitatif

sur Le marché, cette main invisible


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Dubitatif 9 octobre 2014 14:29

Autant je partages le scepticisme sur la conclusion "morale" de ce conte (s’ils veulent libérer la créativité humaine, on n’est clairement pas dans la bonne structure sociale, car on écarte ceux qui créer uniquement pour le plaisir, il y a toujours un rapport avec le fait de gagner de l’argent, soit par investissement, soit par appropriation [vol]).

Mais il ne faut pas pour autant écarter les 4 premières minutes de ce court, la société moderne, c’est une interdépendance de millions d’individus, et pour le meilleur ou pour le pire, nous sommes tous liés pour que ce "bouzin" fonctionne.
A ceux qui pensent qu’on était mieux en tant que chasseur/cueilleur (bien que je pense qu’une tribu dans son coin et qu’on n’est pas allé emmerder ou polluer est finalement moins névrosée que notre société), ce court rappelle que tout ce que l’on considère comme acquis est en fait l’évolution de milliers d’années et marche par la coopération (sans compter qu’à 7 milliards, il est impossible de revenir à ce stade pour toute la population).

Prenons la médecine par exemple, elle a évoluée parce qu’il y a eu concentration de population, donc, des déductions ont pu être faites car une même personne sur le cours de sa vie pouvait constater les mêmes classes de symptômes sur plusieurs patients, puis a pu les noter (donc technologie d’enregistrement [papyrus, tablettes d’argile, papier, livres, ordinateurs) pour que ces observations servent de base à la génération suivante. La chirurgie a progressée quand on a pu faire des outils (donc métallurgie, artisanat de précision,...).

Remettre en cause ce processus cumulatif, c’est nier notre élan "promothéen" de compréhension de "l’univers" (dans un sens volontairement large et vague) et la volonté de ne plus être dépendant du simple hasard des forces de la nature (météo, catastrophes naturelles, prédateurs,...)

De même que rester aveugle à nos instincts de conservation et de reproduction, c’est nier les processus qui mènent à l’avidité et le non partage implacablement logique quand on arrive en position de pouvoir.

Force est de constater que les notions de moralité ne sont pas là par hasard, mais sont des mécanismes compensatoires pour équilibrer les deux tendances, car l’avidité finit par récupérer les connaissances pour mieux asseoir son non partage.

ça fait presque 8000 ans que nous sommes dans la civilisation (les plus vielles villes trouvées au moyen orient seraient datées de 5500 av J.C) et que nous avons adopté cette structure.

C’est l’éternelle question depuis ce temps là, comment équilibrer les besoins personnels aux nécessités d’interdépendances créent.

Personnellement, je pense que la réponse vient d’un niveau de compréhension minimum de ce genre de mécanisme pour toute la population, pour que chacun devienne conscient par sa propre réflexion qu’on a ses propres besoins qu’il faut assouvir, mais qu’il faut aussi partager pour aider les autres à assouvir les leurs pour arriver à une société harmonisée (cf orchestre, chacun peut se faire plaisir à jouer dans son coin, mais il faut se synchroniser pour jouer une symphonie, autrement, c’est de la cacophonie).

Il fut un temps où nos instincts ont été très utile pour survivre dans un environnement limité en échange et en information où l’on devait réagir sur l’instant,mais a ce niveau là de développement, ils deviennent des boulets si on fait tout pour que les personnes ne puissent accéder à ce niveau de compréhension par elle même (et pas parce qu’elles ont appris bêtement d’une institution).

Et c’est exactement le problème il y a toujours une poignée de sachant faisant tout pour laisser la globalité dans l’ignorance et qui établit des dogmes pour qu’il n’y ait jamais de remise en question (surtout de leur pouvoir et de leur main mise). C’est valable pour le libéralisme, mais ça a été vrai avec toutes les structures de pouvoirs mise en place jusqu’à présent dans l’histoire connue.


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