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Commentaire de Chitine

sur Le marché, cette main invisible


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Chitine Chitine 10 octobre 2014 11:58

"Car supprimer la banque centrale, tout du moins son rôle politique, c’est supprimer la seule institution à pouvoir avoir le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique (le rôle forcément politique de la création ex-nihilo de valeur monétaire que ne peut tenir qu’une institution ayant la plus haute légitimité). "
Je vois une succession d’affirmation ici :
Comme dirait celui que vous venez de traiter de con ;), le gros problème en politique est que l’on confond régulièrement l’intention avec le résultat."



— > Il aurait bien fait de suivre son propre précepte. Ses idées appliquées par les Tatcher, Reagan, Pinochet... n’ont rien donné d’autre qu’une contribution principale à la situation économique dans laquelle nous nous trouvons.

"Vous dites par exemple que la banque centrale est le dernier ressort en cas de crise systémique grâce à des prêts...Elle le dit oui...mais le résultat ? La BCE a réussi à éviter/amoindrir la crise ou bien la amplifier ?"


— > je le dis parce que c’est sa fonction, ce n’est pas moi qui le décide.
Et la fonction dont nous discutons ici n’a pas pour objet d’amoindrir la crise, elle est, à un autre niveau, d’empêcher que ne s’enclenche une réaction en chaîne à partir de l’effondrement d’une institution financière d’envergure systémique. 

Dans un cas pareil, l’action de prêter en dernier ressort ne se discute pas comme une option parmi d’autre, elle est simplement vitale à un secteur financier qu’on aurait pu, par ailleurs, laisser tomber s’il n’allait pas fatalement entrainer avec lui l’effondrement du système de paiement des salaires, cad les deniers publiques officiellement pris en otage depuis la fin du glass steagle act qui autorise légalement les banques d’affaire à prendre des risques avec les dépôts.

Vouloir supprimer un mécanisme vital pour l’économie, tel que le préconise Friedman, c’est assez con.

"Quand vous avez une crise relatif au crédit (dette souveraine, dette dans l’immobilier, etc.) Est ce que ça a vraiment du sens que de vouloir résoudre cette crise avec d’avantages de....crédit ?


— > Si la dette est en soi un problème, la crise n’est pas pour autant un problème de la dette ; on ne parlait pas de problèmes de dettes souveraines avant 2009, on en a parlé à partir de ce moment là que parce que les conséquences de la crise du secteur financier a impacté les économies nationales, ce qui les a rendues plus fragile dans le rapport de force qui les oppose justement au secteur financier lors de leur financement auprès des marchés.

Les dettes souveraines sont alors devenue un problème, mais surtout du point de vue des marchés financiers alors inquiétés par les possibilités du remboursement, ces même marchés qui auront été sauvés par des états ayant alors vu leur économie impactée par le sacrifice et, forcément, leur dette augmentée, faute de moyens (de vrais moyen. On ne parle pas ici des miettes que rapporte le très démagogique combat contre la fraude sociale et les privilèges du fonctionnariat).
 
Et depuis rien ne change, on continue à faire avec les mêmes données qu’avant 2007 et il n’y aura effectivement aucun sens dans aucune mesure posée tant que les institutions financières ne rencontreront aucune limites à leurs prises de risque et à leur capacité à diluer ces risques par la titrisation.
La crise n’est pas une crise de la dette mais celle d’un secteur financier qui, n’ayant plus de garde-fou, est devenu extrêmement instable, un danger pour lui-même et pour nous tous.

Le problème de la dette est secondaire, et tant que le cadre structurel du secteur financier n’aura pas été radicalement modifié en vue de le contraindre à retourner à sa seule tâche de financer l’économie, effectivement, injecter tout le crédit qu’on pourra ne servira pas à grand chose.

"Ensuite, et on le voit dans les subprimes, la FED est à l’origine direct de la crise immobilière aux US (largement poussé par les politiques il est vrai).



— > Greenspan, qui se dit libertarien, a effectivement beaucoup œuvré à ça, de son propre aveu. Un véritable conflit intérieur doit lui traverser la tronche depuis quelque temps...

"Et pour finir créer une monnaie ex nihilo a été fait tout le long de l’histoire et cela s’est tjrs terminé en drame. Je vous rappelle que ce que vous prenez pour une sorte de règle universelle est assez récent. Le découplage total de toute réalité physique de la monnaie date en gros de Nixon (enfin ce fut la dernière étape)."


— > Il n’y a pas de valeur qui ne soit extrinsèque. Autrement dit, la valeur d’une chose c’est la valeur qu’on attribue à cette chose, elle n’est pas dans la chose.
Les valeurs communes, comme les monnaies, reconnues comme valeurs par une population, auront été valorisées collectivement. Les monnaies ne sont rien d’autre que le produit d’un consentement suffisamment fort d’un ensemble de personnes qui acceptent en commun de reconnaître une valeur à un coquillage, une pièce de métal, des billets...

Et il n’y a, par exemple, aucune valeur fondamentale de l’or inscrite sur une table éternelle. Par conséquent même le dollar pré bretton-wood adossé à l’or ne reposait sur rien d’autre, pour justement en définir sa valeur, que sur un autre élément dont la valeur restera toujours à définir.

Il n’y a toujours eu que de la monnaie ex-nihilo.
Ce qui ne veut pas dire que les monnaies ne valent rien. Par construction, elles valent, tant que le consensus tient.
L’important est dans la légitimité que les populations accordent à l’autorité émettrice.

"Il y a une nouvelle tentative comme bitcoins qui arrive à créer artificiellement un volume limité, soit on va voir...C’est un instrument typique autrichien ça, déflationiste (au lieu que les biens augmentent de valeurs par rapport à la monnaie, ils diminue de valeur par rapport à celui-ci).



— > Pourquoi se réjouir d’une monnaie à tendance déflationniste ? Elle deviendrait monnaie de réserve, favorisant la thésaurisation, défavorisant la circulation économique, non ?

Cela ne constitue-t-il pas là une forme de résistance à la liberté de circulation ? Ne serait-ce pas alors là une monnaie anti-libérale ?  ;)

Traité Marx, Keynes ou ici Friedman de con...Désolé mais ca fait pas très sérieux. j’ai aucune affinité particulière pour Marx ou Keynes, mais il ne me viendrait jamais à l’idée de les traiter de cons. On est quand même dans une autre division là ...

—> Je ne suis pas très sérieux, non.
Si je me permet de le traiter de con, ce n’est que par souci d’objectivité : ceux qui en parlent d’habitude le divinisent presque ; moi je le traite de con, pour tenter d’équilibrer.

"Mais quel con ce Friedman !" Voila, mission accomplie.


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