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Commentaire de Gollum

sur Jésus philosophe insurrectionnel


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Gollum Gollum 23 août 2017 10:25

@Joe Chip

Je ne suis pas contre seulement les religions de masse d’ailleurs. Je suis contre tout ce qui est de masse. La consommation de masse, la culture de masse, le tourisme de masse, et que sais-je encore..

Voilà, ça illustre un peu ce que je disais. Moi, je ne vois pas trop l’intérêt de juger ces phénomènes d’un point de vue esthétique. Tu veux faire quoi de "la masse" ? 


Il n’y a nul esthétisme dans cette position. smiley

 

Juste la constatation que là où il y a masse il y a souvent entropie. 


Je n’aime pas l’entropie, en soi, bien qu’elle soit nécessaire et vitale. Il s’agit pour moi d’un moment dialectique. Nulle possibilité de qualitatif sans une bonne dose de quantitatif. Cela n’empêche pas, deux façons de voir les choses. L’esprit admet la nécessité du quantitatif et donc l’accepte mais l’âme, de nature féminine, refuse ce quantitatif et donc ne peut s’empêcher d’émettre des jugements de valeur. Notamment on constate que le tourisme de masse a tendance à détruire ce qui est visité. La culture de masse engendre un nivellement, un magma encore plus entropique que l’absence de culture. La consommation de masse provoque un assèchement des ressources et une civilisation qui fonce dans le mur..


Ce sont de simples constatations. Je n’en tire aucun programme politique.


ai juste dit que cela était une excuse pratique pour des gens ayant une peur panique de la chair, peur panique entretenue par le manichéisme inhérent au catholicisme

C’est propre au catholicisme ? Le protestantisme est encore plus versé dans la censure des pulsions sexuelles au profit de la procréation "utilitaire". En outre, ce n’est pas la peur qui ronge le chrétien (ce serait plutôt valable pour le musulman) mais plutôt la culpabilité du fait de l’assimilation du sexe au pêché originel. La culpabilité, c’est ambigu…. 


Non. Mais le catholicisme est né bien avant le Protestantisme. Sinon la peur est liée à la culpabilité. Si on se sent coupable on a peur de façon automatique. Peur de "fauter". Et peur de la damnation qui s’ensuit.


Le christianisme reste une théologie de l’incarnation, on boit le sang du Christ, on mange sa chair. Historiquement, la thématique du péché originel provient précisément des milieux manichéens et gnostiques qui rejettent toute incarnation du Christ.


Oui c’est une théologie de l’incarnation. Certes on valorise la chair d’un côté mais le Christ en question n’a jamais touché une femme de sa vie… Drôle de chair.

Quant au péché originel cela vient en droite ligne de la Genèse récupérée par l’Église. Je ne vois vraiment pas ce que les milieux manichéens et gnostiques viennent faire dans l’affaire.


L’extase mystique féminine que l’on retrouve si fréquemment traduite dans l’iconographie chrétienne a des connotations sexuelles évidentes. La sensualité, les corps dénudés sont partout. 


Oui c’est facile et évident de dire ça aujourd’hui avec les apports de la psychanalyse. Ça ne l’était pas à l’époque. Les extases mystiques des saintes femmes n’étaient rien d’autre qu’un mariage mystique. À des années-lumière de la chair… Certes il y avait de la volupté. Mais de la volupté "spirituelle". Quant aux corps dénudés, ils sont apparus tardivement si je ne m’abuse.. On était loin de l’exaltation du corps de la Grèce antique.


Je crois que vous faites une confusion entre le manichéisme (qui n’a rien à voir avec le christianisme) et le dualisme chrétien, qui repose par définition sur une tension entre deux aspirations à la fois contradictoires et complémentaires : une aspiration à la vie angélique et à la sainteté contredite et équilibrée par une volonté d’assumer l’incarnation de l’Homme, à l’image du Christ fait de chair et de sang. Cet état de tension est propre au dualisme chrétien. 


Ce que vous appelez dualisme chrétien je l’appelle ambiguité chrétienne. Car en effet, le manichéisme chrétien (je maintiens) incite à se méfier du charnel, source de péché, et en même temps, le Dieu fait homme, oblige à avoir une certaine considération pour cette chair.. Mais voilà. Seul le Christ est arrivé dans la chair sans pécher. Les autres sont condamnés au péché. Le fait même, par exemple, que Jésus n’ait eu aucune activité sexuelle (officiellement) incite à considérer celle-ci comme une activité non sainte, entachée de la faute originelle. Donc culpabilisante par essence. La valorisation de la chair dans le catholicisme n’est qu’un truc accordé par obligation de la théologie, et accordé du bout des lèvres.. Le manichéisme (j’insiste) est bien présent. C’est peut-être un peu moins vrai pour l’orthodoxie..


La suite derrière… smiley


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