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Commentaire de Étirév

sur Quand l'archéo dialogue avec les archives : la ville médiévale et moderne - Conf. de Marc Bouiron


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Étirév 7 août 2018 17:21

Parmi les mensonges historiques les plus connus, il en est un qui prétend nous expliquer la fondation de Marseille, basée sur une légende inventée pour affirmer le droit du Père, 400 ans avant le Droit romain qui a édifié le régime paternel. On raconte que 600 ans avant notre ère, un jeune capitaine grec venu de Phocée, ville ionienne de l’Asie Mineure, avait résolu de franchir le détroit d’Hercule, aujourd’hui détroit de Gibraltar. Après une longue suite de péripéties, une effroyable tempête éclata, qui brisa le navire contre les rochers de la côte. Euxène (c’était le nom du capitaine grec) et son équipage parvinrent, avec beaucoup de peine, à gagner le rivage ; ils abordèrent dans un golfe situé à l’est du Rhône ; le pays voisin était occupé par une tribu de la race des Galles, les Ségobuges. Ce pays leur parut si fertile qu’ils résolurent de s’y établir ; d’ailleurs, les habitants, comme tous les Gaulois, étaient très hospitaliers ; ils furent donc accueillis avec bienveillance par Nann, chef de la tribu, qui même les emmena chez lui à un grand festin qu’il donnait en l’honneur du mariage de sa fille Gyptis.
Une coutume gauloise, ajoute-t-on, voulait que la jeune fille qui devait se marier ne parût qu’à la fin du repas. Tous les prétendants, qui étaient, pour la plupart, des chefs gaulois, se trouvaient réunis au festin, et ce n’est qu’à la fin que la jeune fille paraissait avec une coupe pleine à la main. Après avoir fait le tour de la table, au milieu d’un silence général, elle tendait la coupe au convive qui lui convenait le mieux et qui devenait son époux. Or Nann avait préparé la même cérémonie pour sa fille, et c’est à ce festin qu’il avait invité le jetine capitaine. Quand le repas fut terminé, Gyptis apparut, tenant la coupe traditionnelle à la main. Après avoir hésité plusieurs fois, elle la tendit à Euxène. La stupéfaction fut grande parmi les autres convives, mais Nann respecta le choix de sa fille et lui donna pour dot le golfe où Euxène avait abordé et quelques cantons environnants.
Ravi de cette préférence, Euxène donna à sa femme le nom d’Aristoxène, qui signifie en grec bonne hôtesse.

Devenu Gaulois par cette alliance, le jeune Grec oublia son pays et s’établit définitivement dans son nouveau territoire où il fonda la ville de Marseille. Cette légende nous apprend que c’est l’homme qui prend la nationalité de la femme par son union, c’est-à-dire tout le contraire de ce qui existe dans le régime paternel. Cette coupe que la jeune fille offre à celui qu’elle choisit, c’est la copie, ou plutôt la parodie, de ce qui se passait dans les Agapes fraternelles des anciens Mystères. Seulement, cela n’engageait pas l’avenir de la jeune fille, cela consacrait seulement son choix temporaire.
Celtes et latins

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