@Gaspard Delanuit
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pensez-vous qu’un ordinateur comprend qu’il
joue quand il joue au go et qu’il comprend qu’il a gagné quand il a gagné ?
Remplacez "technophile convaincu",
par "avocat du diable". Un exercice de sophistique, si on veut, pour
voir ce que ça donne.
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Alors je continue avec ce jeu de rôle :
Non, l’ordinateur ne comprend pas qu’il joue
et qu’il gagne, vous avez raison. Un machine ou un programme numérique n’est pas un humain. Maintenant, son activité mimétique est meilleure que toute l’intelligence humaine possible
à ce jeu, la machine est imbattable.
On peut ainsi créer des profs GPT, qui
produiront des cours certainement plus rigoureux que la très large majorité des
profs humains (avec, pourquoi pas, même si ce serait plus lointain, des flics
GPT dans les salles, des caméras qui surveillent et sanctionnent les chiants,
par exemple par un retrait automatiquement de fric aux parents par les moyens
numériques). Idem pour les avocats, les conseillers fiscaux, pourquoi pas des
psy GPT, qui faciliteront une meilleure introspection sans le biais de la
projection vers celui humain. Et puis le médecin généraliste, qui fait de toute façon ses diagnostics en mode logigramme peut facilement être remplacé par le
GPT, plus performant déjà pour détecter un cancer. Et l’architecte, et le plan
marketing du commercial, bref, c’est au minimum une grande partie du secteur
tertiaire qui peut passer au GPT. Et même, pour les activités de transformation : j’ai vu passer une
vidéo de snack Chinois (ou Japonais) qui, depuis commande sur une carte
numérique, cuisine et apporte le repas demandé sans humains pour le faire.
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Individuellement, cela permet d’obtenir des
prestations gratuites, ou en tous cas peu onéreuses, à volonté, instantanées
sans rendez-vous ni déplacements, approfondies comme on veut.
Je peux devenir
patron d’une société sans besoin des ressources humaines, celles des programmes
et machines me suffisent.
Un Etat peut aussi manager ainsi la population du
pays avec les moyens numériques (juste un exemple parmi toute une déferlante qui vient : ce qui aurait été perçu comme indécent, scandaleux il y a quelques années, la
gouvernance par le chaos de Macron, sa logique pompier-pyromane le rend
acceptable, ça passe crème).
Les grandes firmes à activités planétaires, les
multinationales, peuvent conduire bien plus facilement l’économie du monde avec
les programmes numériques, et avec les pénuries qui viennent (vraies ou
fausses, les citoyens ne le savent déjà plus trop bien), elles sauront
non seulement répondre aux besoins des consommateurs, mais aussi les gérer, les
planifier.
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Est-ce que c’est bien ?
Alors si ce n’est pas bien, comment décider
quelles limites et avec qui ?
N’est-ce pas un maléfice ?
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Sans
compter qu’en scénario utopique, tout avoir pratiquement sans travailler
détruit l’intelligence, rend con, c’est l’idiocratie. La loi naturelle est
ainsi faite à laquelle les utopistes n’avaient pas songé. La encore le
paradigme matérialiste, celui de l’avoir, qui nous enferme.
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Avant de passer au message suivant, constatez
qu’expliquer que les programmes et machines ne sont pas intelligentes ne résout
pas le problème, qui est maintenant lancé, sans savoir où est le bouton stop,
ou même la commande de contrôle (à moins qu’elle soit cachée dans la maison de
Schwab et de ses potes).