L’intervention de Nina
Fleury-Panel me semble bien intéressante. Cependant elle me laisse un goût de
trop peu, un goût de récupération insidieuse .... à propos de l’abstention des
jeunes....
André Bercoff avait, in illo
tempore, proposer d’adopter, lors d’élections présidentielles, le système du
vote légalement obligatoire prévu dans la Loi Fondamentale belge (depuis 1893,
article 62 de la Constitution) pour lutter contre l’abstention. Sauf à ce qu’un
« article 49.3 » (à la belge) ne vienne à « autoriser, couvrir
et dépénaliser » les ministres « compétents » à ne pas faire appliquer cette
obligation constitutionnelle, comme cela aurait été récemment le cas au Plat Pays.... ?.
Cela étant dit, cette obligation pourrait-elle
résoudre la question du sens de l’abstention ? Je me pose la question de
savoir si, dans la situation ou le vote serait obligatoire, il ne faudrait pas
ajouter les possibilités de votes « pour », de votes « contre », de votes « blancs »
et de votes « nuls » à côté de celle de la désobéissance civique par « abstention ».
Cette obligation et ces possibilités ne présenteraient-elles l’avantage d’offrir
5 opportunités de s’exprimer à chaque citoyen ? Même les modalités de la
sanction pénale de la désobéissance civique donneraient aux citoyens l’occasion
d’une certaine forme d’expression politique. Ne plus être obligé de voter
pour Dupont et Durant et Dubois en votant contre Lebrun
et Lenoir et Leblond, permettrait de voter contre Dupont et pour
Dubois et/ou pour Lebrun et contre Lenoir tout en s’abstenant (blanc) vis-à-vis
de Durant et Leblond, ou même de voter nul pour l’un ou l’autre. Intégrant dans
un modèle mathématique le nombre de sièges à pourvoir, le nombre de candidats
par siège, le nombre d’électeurs, le « poids » de chaque choix, une
sorte de fonction « entropie électorale » (comparable à la notion d’entropie de
Shannon) pourrait aider à interpréter d’une manière « objective » la « volonté
populaire », le contenu informationnel du message transmis et des signaux
symboliques du vote. Les bulletins « papier » (comme les copies à choix
multiples des examens) seraient très vite dépouillés électroniquement. Les
possibilités des triches seraient-elles minimisées ? Masi pour cela, il
faudrait que comme le proposait déjà Simone Weil (1909-1943) envisager préalablement,
la suppression générale des partis politiques (Note publiée à titre posthume en
1950). Cette suppression et le vote « entropique » pourrait-il être une voie à
tester éventuellement en modèle réduit (programmes, candidatures, électorats, pondérations)
avec un protocole mis au point par des groupes de jeunes chercheurs en
sociologie et autres discipline des sciences humaines ?
Bien à vous.