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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Bamboula, de Gottschalk (1848), le premier swing

Bamboula, de Gottschalk (1848), le premier swing

En 1848, en Louisiane, Louis Moreau Gottschalk, né à la Nouvelle-Orléans mais originaire de Saint-Domingue par sa mère, composa le tout premier swing, intitulé Bamboula. La carrière internationale de Gottschalk fit beaucoup pour populariser la musique créole hors de son cadre d’origine. Un article sur ce morceau parait dans La France musicale en 1849. On s’y enthousiasme pour l’exotisme de cette musique "nègre" supposée se dérouler au son du "bamboula", c’est à dire du tambour. Quoique, personnellement, je ne perçoive rien qui m’évoque un tambour dans cette pièce pour piano.

 

L’article de La France musicale s’émerveille qu’il puisse y avoir un pianiste américain :

 

"Ce compositeur créole, nous l’avons découvert ; un compositeur américain, bon Dieu ! Mais oui, et un pianiste compositeur, exécutant de premier ordre, qui n’est encore connu que dans les salons aristocratiques de Paris, et dont le nom bientôt aura un grand retentissement. Nous avions des pianistes allemands, des pianistes hongrois, russes, italiens ; nous avons fini par découvrir des pianistes français, et nous avons maintenant un pianiste américain. Son nom est Gottschalk. Serrez les lèvres, avan-la langue, ayez un peu l’air de siffler, et vous aurez la clef de la prononciation."

 

Le morceau de musique emprunte ses premières mesures à un air populaire créole disant Quand patati la cuité, na va mangi li (ce qui nous rappelle qu’on parlait français en Louisiane). Sur cette base, Gottschalk développe son génie librement :
 
" Gottschalk a pris les quatre premières mesures de ce motif, et sur ce thème il a brodé toutes sortes de charmantes fantaisies. Le pianiste attaque avec vigueur le chant créole, puis vient un second motif en fa dièse d’un rhythme original et chantant. L’accompagnement se fait très staccato ; le chant du milieu, joué langoureusement, contraste d’une façon étrange, mais délicieusement poétique avec la basse, qui marque toujours énergiquement le rhythme. "
 
Pour ses auditeurs de 1848, Bamboula évoque le rythme et les danses d’esclaves.
 
Ce morceau, qui nous vient, je le rappelle, de la Nouvelle Orléans, est considéré comme le premier swing et même comme un ancêtre du jazz.
 

Tags : Musique




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5 réactions à cet article    


  • 1 vote
    Giordano-Bruno 25 août 2011 10:28

    Je ne vois pas dans ce morceau un ancêtre du swing.

    Un des fondements du swing est l’aspect ternaire. Ce n’est pas le cas de ce morceau.


    • 1 vote
      Hijack ... Hijack 26 août 2011 13:14

      L’auteur dit : " Quoique, personnellement, je ne perçoive rien qui m’évoque un tambour dans cette pièce pour piano."

      Perso je dirai ... simplement qu’à l’origine ce morceau devait être joué avec un autre accompagnement ... le piano étant tout de même un instrument plus fin comparé à de simples percussions sur peaux de bêtes ou similaires ... mais, c’est un très bon morceau, qu’on peut évidement chanter et accompagner le chanteur avec toutes sortes de percussions.


      • 1 vote
        Giordano-Bruno 26 août 2011 22:02

        Concernant le tambour, je pense que c’est l’effet créé par les basses fff au tout début du morceau.


      • vote
        Catherine Segurane Catherine Segurane 26 août 2011 17:32

        @ Hijack


        Pour moi, le morceau garde de son mystère.

        Un point est sur : l’auteur a vécu dans les îles et en Louisiane, il avait entendu la vraie musique d’esclave et le vrai son du bamboula (grand tambour), qu’il ne confondait sans doute pas avec le piano. Et il s’est vraiment inspiré d’une chanson populaire d’esclaves, même s’il n’en a gardé que quelques mesures.

        Et en même temps, c’est clair que, personnellement, je n’ai aucune impression qui rappelle le tambour en écoutant ce morceau, ni même une impression de "swing" et de "jazz", même si l’on lit un peu, ici et là, que ce morceau et le premier zwing.

        En tous cas, c’est du vrai New Orleans écrit à New Orleans par un vrai créole.



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