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Le fou de T'chou

Le fou de T’chou

Ô phénix, ô phénix ! Ruine des idées fixes.
L'avenir n'attend plus, le passé est révolu.
Dans un monde en paix, le sage apparaît.
Dans un monde en guerre, le sage se terre.
Ô dans cette pourriture, rien que la torture !
Bonheur est comme plume, pour qui veut le ramasser.
Malheur est comme plomb, pour qui se fait du mouron.
Adieu ! Adieu ! sages prétentieux.
Danger ! danger ! Regarde où tu mets les pieds !
La route est épineuse, et ma marche est tortueuse.
Moi qui ne suis pas l'ornière, je ne finirai pas dans la fondrière !

Tableau de bord

  • Premier article le 08/06/2018
  • Modérateur depuis le 16/06/2018
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Derniers commentaires




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    Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 4 mars 2015 12:12

       Vous avez raison. Je ne vous rends peut-être pas justice en ramenant tout sur un même plan. Il faut, je vous l’accorde, commencer par confronter les points de vues divergents entre "pensée occidentale" et "pensée orientale". Pour la médecine dont vous parlez, mentionnons simplement la différence entre le corps propre et le corps objet. L’un a une vision énergétique du corps, l’autre mécaniste. L’un le voit du dehors, l’autre du dedans. 

       Je vais vous faire l’économie d’un commentaire abscons et, si vous le voulez bien, vous rediriger vers quelqu’un de plus compétent. 


    À écoutez quand vous jugerez loisir d’écouter. 

    (Il dit au début qu’il est malade, qu’il n’a pas pu préparer le cours... C’est pourtant l’un des cours les plus fabuleux...)


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    Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 4 mars 2015 01:44

       Je m’excuse pour les fautes d’orthographes. Je voudrais, pour conclure, préciser un des mes propos. 


       ce n’est pas quelque chose qui leurs seraient propres à eux, les Chinois, même si c’est un véritable phénomène de société. Un exemple, l’écriture. (Quoi, mais c’est pas chinois le chinois ?). 

       J’ai peur de n’avoir pas été assez clair. L’écriture chinoise n’est pas propre au chinois. (façon de parler). Il y a d’autres écritures hiéroglyphiques. Notre écriture hiéroglyphique est l’égyptien. Mais entre avoir le choix d’apprendre une langue morte qui n’est plus parlé que lors de rituels pratiqués par des sociétés "fermés" (celles-ci le sont pour le coup, et pas franchement recommandables), et apprendre le chinois, langue actuellement parlée par plus d’un milliard d’habitant sur cette planète — que en Chine bien sûr, haha —mon choix a vite été fait. Et vous ? 


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    Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 4 mars 2015 00:59

    @ Gaijin


       Salut à toi camarade (tongzhi, c’était le terme utilisé par les communistes chinois avant, qui peut de nos jours aussi désigner un homosexuel. Ne te sens pas visé, c’est pour plaisanter smiley

       Je me permets de réagir à tes propos.

       Le Yijing... oui, s’il devait y en avoir qu’un seul, ce serait celui-là... smiley

       Je crois que le sens n’en est pas " fermé " surtout pour les plus anciens. 
       
       Je corrigerai cette phrase en disant que : c’est l’enseignement des "Anciens" (dans son sens noble) qui n’est tout simplement pas destiné à être "fermé". Cet enseignement se prodigue, il faut le souligner, d’abord et avant tout de manière orale. L’enseignement est ainsi littéralement "ouvert", justement pour ne pas "enfermer" le contenu du savoir qui lui, est par nature en constante mutation. D’autre part, on ne peut pas dire que ce dont on parle appartient au reliquat du passé. Il se retrouve par exemple à travers les contes et fables en temps genre de la tradition orale (cf.contes alchimiques). 

       les chinois avaient développé une forme d’esprit entièrement différente de ce que peut être la notre habituellement : 
       
       Non... Ce sont des hommes comme vous et moi. Mais je vois bien où vous venez en venir ! C’est évidemment une question de gymnastique du cerveau. J’admets que vous avez raison dans un certain sens. Quand vous passez un certain temps avec des chinois, vous vous rendez compte qu’ils sont, à certains égard : plus "réservé" dans leur comportements, ou de manière plus basique dans leur mode de vie. Ils font par exemple moins souvent la java que nous. Ils s’expriment aussi de manière moins directe, ou plutôt, disont qu’ils ont du tact. Si jamais leurs signaux de s.o.s. en mode télégraphique ne fonctionne pas, ils ne font pas comme nous, ils n’explosent pas ! Et non messieurs dames, la séance n’est pas remboursée... (Blague à part). Ils prennent sur eux, et peuvent supporter beaucoup sur leurs petites épaules frêles. Mais bon, parfois ça craque... Et là, non seulement il explose le chinois, mais il s’explose lui-même. Il perd sa face. Il se fait honte à lui même. Le Chinois est alors très triste ;’( En bref, les Chinois ont érigé en véritable norme sociétal le mode allusif, ce qui se retrouve dans les comportements, les moeurs, l’art pictural etc etc. C’est un principe esthétique, voire même éthique chez eux, mais ce n’est pas quelque chose qui leurs seraient propres à eux, les Chinois, même si c’est un véritable phénomène de société. Un exemple, l’écriture. (Quoi, mais c’est pas chinois le chinois ?). 

       Je reprends un commentaire (modifié) fait à ALBIN, pour aller plus vite.

    C’est en cela, je pense, que le français et le chinois divergent, apparemment. L’un a besoin d’un discours structuré (par une succession méthodique de morphèmes), et l’autre fonctionne avec une combinaison d’entités de sens polysémiques. A chaque fois qu’un Chinois écrit, lit ou parle, une fantastique machine se met en place, qui ne fonctionne d’ailleurs pas exactement pour chacun des cas. Exemple, le parler. Ce qui est propre au Chinois comme à toutes les langues tonales, c’est que pour prononcer un mot, on doit mettre la bonne intonation. Cela reviendrai en quelque sorte à chanter en parlant... Il faut savoir que la langue chinoise médiévale (ou plus simplement le cantonnais, voire mieux la langue du Minnan) avait à peu près 8 tons différents. Ce qui fait que lorsque tu parle, tu utilises la boite crânienne pour les aigus, la petite boite au fond de la gorge pour certaines consonnes, et la boite au fond de ton abdomen pour les graves. (En gros). Sinon, pour la lecture. Tu ne lis pas une suite de morphème, tu vois une entité graphique stylisée porteuse de sens. Mais ce sens est souvent multiple, et dépend de où, et avec qui tu le mets. Donc quand tu lis une phrase, cela finit par dessiner une mosaïque de couleurs, dont le teint général du tableau finit par donner le sens général de la phrase. 
     Cette différence de niveau entre la langue française et la langue chinoise peut paraitre énorme à première vue, mais je pense, et je suis convaincu, qu’on a rien à leur envier, ou presque. En effet, si l’on introduit au français "la langue des oiseaux" par exemple, c’est-à-dire cette autre manière d’entendre les mots et les sons, la différence intrinsèque entre le chinois et le français s’écroulerait, au moins partiellement.Comme je l’ai déjà déclaré cependant, qui aujourd’hui peut se targuer de connaître la-dite langue ? une minorité très très petite, hélas. Seul le symbole peut nous rapprocher de ce mode de pensée.

       ils ne signifient pas ils désignent, ce n’est pas la même chose, 
       
       Non. Ici, la communication n’est pas verbale, mais reprend le thème de la parole perdue. Énoncer veut avant tout dire signifier : pluie/sécheresse, abondance/misère, santé/maladie. Cela me permet d’amorcer ma réponse finale... smiley 

    et laissent au lecteur le soin de trouver son propre sens dans le texte   

       Oui, c’est ça !!!!! 

    Le lien que tu mentionnes : ce n’est pas contre toi, mais je le trouve très mauvais. Je t’encourage, tout le monde d’ailleurs, à prendre connaissance des travaux de Jean François Billeter. Je n’ai pas la science infuse, et je ne connais certainement pas tous les gens les plus brillants qui parlent du Zhuangzi, mais au niveau de la vulgarisation scientifique, je le considère comme le meilleur, au niveau mondial. (les études chinoises sont très limitées niveau critique...)

     https://mediaserver.unige.ch/search/?q=Billeter : Tu as ici des centaines d’heures d’écoute du personnage......... Sur une multitude de sujets. en aparté. Je n’arrive pas à croire que je puisse te filer tout ça en un seul lien, et surtout au fait qu’il ait enregistrer tout ça. Ce monsieur ne sort que deux ou trois livres en format mini avec cents pages tout au plus, au bout de 40 ans de carrières, mais il laisse des centaines d’heures d’écoute. Après, je l’avoue, les propos peuvent être costauds à suivre. Mais la plupart du temps il s’adresse aussi en partie à des premières années de licence, donc au niveau débutant. 

       En tant que praticien ça m’évoque quelque chose : libérer les ouvertures c’est une action qui vise a clarifier l’esprit lorsqu’il y a des perturbations mentales : mettre fin au chaos ? 
    je ne sais pas peut être ......
    mais quoi d’autre ?

        Le maître mot : i-m-a-g-i-n-a-t-i-o-n Je me passerai de commentaires pour voir si vous suivez smiley 

       Je ne résiste pas... Zhuangzi chapitre IV : 

        Yan Hui, disciple de Confucius, veut partir à la cour d’un roi devenu despotique, pour le tenter de le ramener à la raison. Confucius essaye de le dissuader, et quand il voit qu’il n’y arriverai pas, il lui dit : 

    Non, non et nont ! très mauvais ! Trop de procédés variés ne te permettront pas de trouver l’ouverture. Même si tu parviens à ne pas t’attirer ses foudres, c’est tout ce que tu auras obtenu, comment peux-tu espérer le convertir par de tels moyens ? En fait, tu restes toujours prisonnier de tes intentions. 
    - Maître, je suis à court d’idées, puis-je alors vous demander comment vous vous y prendriez ?
    - Jeûne, et je te le dirai. Car si je procédais alors que tu es encore plein, ce serait en user cavalièrement avec le Ciel ; qui en use cavalièrement avec lui ne saurait bénéficier de sa bénédiction. 
    - Ma famille est pauvre, cela fait des mois que je me passe de viande et ne bois pas de vin. Est-ce que ça peut passer pour un jeûne ? demanda le disciple. 
    -Ca c’est le jeûne sacrificiel, ce n’est pas le jeûne du coeur. 
    -C’est quoi le jeûne du coeur ? 
    - Concentre ta volonté. N’écoute pas avec tes oreilles mais avec ton esprit. N’écoute pas avec ton esprit mais avec ton souffle. L’ouïe se limite au son, l’esprit aux représentations, tandis que le souffle forme un creux apte à accueillir le monde extérieur. La maxime de l’action ne se pose que sur le vide. Tel est le jeune du coeur : le vide sur lequel se fixe la maxime de l’action. (Edition de Jean Lévi, Billeter aussi a sa traduction)

    Note : Le vide dont il est question c’est le wu qui désigne à la base en chinois une forêt qui a été incendiée pour obtenir de nouvelles terres arables. Il s’agit d’une terre gorgée de cendre prête à dix mille moisson... 

    (Ouf, après ce parcours du combattant, la dernière !) 

    au fil du temps j’ai acquis la conviction que les chinois anciens ne sont en aucun cas des philosophes au sens grec du terme ( des amoureux de la pensée ) mais des pragmatiques invétérés dont on ne peut bien percevoir la pensée qu’au travers de la mise en oeuvre des choses  

       Non, je ne pense pas. Sauf pour la dernière partie de la phrase. Comme tu dois certainement le savoir philo-sophia c’est "l’amour de la sagesse". Et la sagesse ne connaît pas de frontière. Ce que j’aimerai vous faire comprendre, c’est que quelque soit l’individu sur cette planète, on est tous par nature les mêmes, et qu’on raconte en gros tous la même chose, où chacun apporte son grain de sel (oups, il est pas fait exprès celui-là)  smiley 

       L’avantage avec la tradition hermétique, ou hermesienne comme disent Françoise Bonardel et Antoine Faivre, est qu’elle est universelle, intemporelle. En Chine c’est le Dao, en Occident c’est Dieu. C’est la même chose, il s’agit dans tous les cas d’un principe qu’on ne peut pas définir, qui est au delà de tout mot. L’idée de me représenter le monde il y a deux mille ans m’émerveille. Je pense évidemment aux taoïstes, dont l’appellation n’existait même pas à l’époque, à l’école de Zarathustra, à l’Inde avec le Bouddha et la tradition hindoue, à la tradition égyptienne et la bibliothèque d’Alexandrie, phare de la connaissance, et des grecques qui s’y amassés pour dérober un peu de secrets des égyptiens, qui savaient leurs civilisations en déclin, et qui donc, l’ont fait circuler. Enfin, je pense à nous, les celtes, pour qui quelques élus, aux termes de vingt et longues années de formation, pouvaient parvenir au titre de Druide. Doux songe que celui-ci... Crois-tu vraiment que Socrate raisonnait par la pensée ? Et son Daïmon alors ? Mais cela ne sert à rien d’être nostalgique, le temps, le vent a semé des germes de vie jusqu’à aujourd’hui... Aujourd’hui je peux concevoir le fait que le christianisme appartient au passé, et c’est dommage lorsqu’on lui enlève les dogmes de l’Eglise. Il ne faut pas croire qu’un mystique qui a des visions est forcément différent d’un Zhuangzi ou d’un Socrate. Mais passons...

       "Jusqu’à quand on se regardera mourir par peur de dire non ? Regarde le monde en dit long sur notre folie, ’paraît qu’on en guérit p’tit à p’tit en se livrant. Le coeur qui bat car on est vivant, combien vois le miracle qu’il pleuve ou qu’il vente, on fait partit de l’Histoire. Personne ne vaut plus qu’un autre. A là mémoire de nos promesses, oui on marchera jusqu’à l’aube. À la mémoire de l’homme, connecté à la terre, qui parle aux arbres et aux fleurs, aux astres et aux fleuves, au coeur aussi grand que la Mère. La vie nous tue, impur, je clame un retour à la Terre, à notre nature, à nous-mêmes, à briser notre armure, avant que ne s’éteigne en nous un joyaux brille, soyons fou, et soyons dignes, soyons nous et soyons libre. Bénis sont ceux qui croient en l’Amour, crois en Dieu, car comme me l’a dit un jour des frères ne croire en rien c’est croire en eux. " 


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    Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 3 mars 2015 22:26

    @ Golum

      Vous avez, je pense, compris mon aversion pour la version de Liou Kia-hway smiley 

      C’est que je considère, à titre personnel, le Zhuangzi comme étant l’un des ouvrages clefs de toute la littérature chinoise, oui rien que ça. Je considère qu’il contient un message intemporel qui devrait véritablement servir d’inspiration pour les générations actuelles, mais aussi futures. Je m’explique. Cette oeuvre représente, à mon sens, l’unique ouvrage véritablement critique envers toutes les sortes de mécanismes de domination — à commencer par le pouvoir politique — qui enchaînent l’individu, et par extension, la société entière. Le Zhuangzi ne s’arrête cependant pas à cette critique, vraiment virulente dans l’ouvrage, et propose au lecteur, autrement dit à celui qui sait écouter, un véritable voyage (you). Un voyage où celui, qui veut bien s’y aventurer, ne peut littéralement pas concevoir, imaginer au départ jusqu’où cela pourrait le mener. 

       Le premier chapitre représente en cela l’illustration exacte de ce que j’avance. Il reprend la fable du poisson légendaire Kun, se transformant en oiseau gigantesque, qui s’élance de fureur (fei er nu) vers la Mer Méridionale. Il est à noter, pour les curieux, que ce gros mastodonte doit jouer des courants aériens pour pouvoir prendre de l’altitude. 

       Cette fable figurant au premier chapitre, dont je n’ai ici reproduit le début, est l’allégorie d’une expérience jugée authentique par leur auteurs. Celle-ci considère la libération de l’individu du joug des divers mécanismes de domination non pas comme une fin en soi, mais comme la condition sine qua non d’une autre vision du "pouvoir", lui étant compris dans son acceptation positive. Le pouvoir dont il est ici question n’est autre que ce que l’on peut aussi nommer le "pouvoir naturel, efficace ou acquis", autrement dit " l’énergie, l’influence (de la nature)". Il s’agit en chinois du terme de De, traduit communément par "la vertu". Ce terme n’est pas fantaisiste, il est à la base de toutes les croyances du monde chinois, de façon assurée depuis la fondation de la dynastie Zhou... Bref, je pourrais continuer longtemps comme ça, je travaille dessus depuis déjà près de deux ans smiley

       Quand on aime un texte à ce point, et qu’on veux bien considérer sa portée à sa juste valeur, il est normal qu’on soit indigné par le fait qu’il soit mal traduit. J’espère que vous comprenez smiley Il faut que vous sachiez, et j’aimerai que tout le monde ici se rende compte, du véritable discrédit que la glose traditionnelle a porté à son encontre, depuis maintenant près de deux mille ans en Chine, portant ainsi un réel préjudice à l’intégration de ce monument de la littérature dans la culture chinoise. Les exégètes ont assimilés le Zhuangzi a un ouvrage exprimant la pensée d’un philosophe détaché du pouvoir. J’ai déjà mentionné un peu pourquoi cela a été réalisé, je voudrais juste vous dire en un mot comment cette oeuvre a pu voguer tant bien que mal jusqu’à aujourd’hui. Lu sous le boisseau depuis l’ère impériale, l’ouvrage est traditionnellement associé au lettré prenant congé de ses fonctions officiels. Le seul domaine où le texte fut à peu près bien compris n’est autre que le domaine de l’art pictural chinois. L’ouvrage n’a quasiment pas non plus été encensé par le taoïsme religieux, un comble. Celui-ci se basant principalement sur l’ouvrage du Laozi (Lao tseu ou livre de la Voie et de sa vertu). 

       Cela me permet de répondre à votre dernière déclaration (sur le Laozi), et d’avancer. Le Laozi a-t-il été écrit par une seule voix ? Mystère. Il faut savoir que le Zhuangzi semble beaucoup emprunter aux idées du Laozi, à ceci près que le Laozi, paradoxalement, se situe à revers du Zhuangzi. Le Laozi peut très bien se lire comme le manuel du parfait souverain dominant ses sujets. C’est une oeuvre aux visées multiples : il peut tout autant se comprendre comme un texte de recettes physiologiques, de méditation mentionnant la pratique du souffle (qigong), un traité de stratégie militaire ou politique. En bref, c’est vraiment bizarre qu’un texte au contenu aussi fabuleux puisse se faire l’avocat des puissants. Et donc, c’est celui-ci que la "religion" taoïste a encensé. 

       Pour finir, un mot en ce qui concerne Zarathustra. Je ne savais très peu de chose sur ce personnage avant que je n’écoute la dernière émission "Les racines du Ciel" sur France culture. Et ce que j’ai entendu m’a fait bondir de ma chaise, dans le bon sens. En écoutant l’invité, un spécialiste renommé en parler, j’ai été fasciné. J’explique pourquoi. Tout ce que ce spécialiste dit à son sujet se retrouve presque à l’identique, en tout cas le fond de la pensée, dans le Zhuangzi. A ceci près que la pensée du Zarathustra (Les gathas) ne date pas du IV siècle av. J.-C. comme le Zhuangzi, mais de 1700 avant notre ère. Soit bien avant. Il faut prendre conscience du fait que toute la littérature de la fin de l’antiquité en Chine se propose comme une réinterprétation de la vieille tradition chinoise, et que tous font référence à un temps, l’antiquité (gu) comme d’un âge d’or. 

       On pourrait mentionner le fondateur mythique de la civilisation chinoise, un certain "Souverain d’en haut" (Shangdi)... mais on va s’en abstenir... on peut trouver un mythe assez croustillant à ce sujet... 

       Bref, il est très intéressant de remarquer que le mot "mage" désigne à l’origine un disciple de Zarathustra, et que lui tout comme le Zhuangzi avaient des points de vues similaire sur l’attitude que devrait adopter l’homme envers la Nature. 



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    Le fou de T'chou Po-houen Wou-jen ???? 2 mars 2015 18:28

    @ ALBIN


       Je n’avais pas lu votre commentaire avant de poster le mien. Vous prenez à revers la position que j’ai tenu plus haut, et vous le faites de manière convaincante. Si en effet ce mot à mot peut vous aider à sentir différemment le texte, à vous rapprocher du texte chinois, c’est tant mieux. Et c’est surtout que ce procédé n’est peut-être pas si abscons qu’il en a l’air. 
       Après, je ne reste toutefois pas convaincu, en ce sens que personnellement j’ai du mal à ressentir quoi que ce soit devant ces bouts de phrases décousues. Pour que quelque chose puisse m’inviter à la suggestion, au songe, et ainsi pouvoir créer de nouveaux liens dans mon imaginaire, il me faut quelque chose que je juge "beau" ou "structuré", et qui m’invite à y mettre du sens. Quand je vois : "grand beaucoup politique et non écart" cela ne m’invite pas à la réflexion, et encore moins à "sentir".  
       C’est en cela, je pense, que le français et le chinois divergent, apparemment. L’un a besoin d’un discours structuré, et l’autre fonctionne avec une combinaison d’entités de sens polysémiques, mais qui finit par dessiner une mosaïque de couleurs, dont le teint général du tableau finit par donner le sens général. 
       Cette différence de niveau entre ces deux langues peuvent être vraie, à mon sens, jusqu’à un certain point. En effet, si l’on introduit au français "la langue des oiseaux" par exemple, la différence intrinsèque entre le chinois et le français s’écroule, au moins partiellement. Mais qui aujourd’hui peut se targuer de connaître la-dite langue, une minorité très très petite, hélas. Seul le symbole peut nous rapprocher de ce mode de pensée.
       En ce qui concerne ce "goûté" et ce "vécu" dont vous parlez, il est suggéré par le texte lui-même. Je n’arrive pas trop à faire le lien avec l’intérêt du mot à mot. Le non-dit occupe dans cette approche une place prépondérante, et renvoie à l’expérience indicible. Mais entre le non-dit suggéré par le texte même, et le non-dit du mot à mot, je ne vois pas vraiment de différence ? Si ? L’un n’englobe pas l’autre ? 
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