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ffi 29 septembre 2012 17:52

D’abord, je te remercie de m’avoir mené à rechercher le mot qu’employait Platon. Après une bonne heure de recherche, j’ai trouvé que c’était le mot grec d’aretè. Je te remercie aussi de m’avoir fait me pencher sur cette énigme du changement de sens du mot despote et l’origine de ce changement de sens. Les résultats collent parfaitement avec mes précédents constats (1984 est passé par là).
 
Pour te répondre : tendre vers la perfection, ce n’est jamais l’atteindre. L’erreur est humaine... 
 
Il reste délicat de penser le concept de vertu en toute abstraction, complètement détaché de l’art dans lequel la personne veut exceller. Par exemple, il sera une vertu pour une femme qui veut être une bonne mère, de devenir très douce. Mais pour un homme qui veut être un grand guerrier, il n’en sera pas ainsi.
 
Globalement, cependant, la chrétienté a établi certains dénominateurs communs, en matière de rapport à Dieu (foi, espérance et charité), ou dans l’action humaine (prudence, tempérance, courage, justice).
 
Bref, en effet, la perfection n’est pas de ce monde. Mais il est évident que certains ont de plus grandes qualités que d’autres dans certains domaines. Heureusement, chacun a son domaine de prédilection.
 
Pour en revenir à la critique de Rousseau, qui dit qu’un monarque n’a pas tout les vertus qu’on serait en droit d’attendre d’un vrai Roi.
 
Il faut néanmoins remarquer qu’il a une vertu essentielle : celle de commander à une force (police, armée) qui est sans conteste dans son domaine et donc qu’il est en capacité de faire appliquer les lois. Si cette vertu ne suffit pas, elle est absolument nécessaire. C’est la célèbre réflexion de Pascal :
 
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste. 
 
La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Aussi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.

 
Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » Blaise Pascal.
 
Tout cela nous éclaire sur la tactique de la conjuration révolutionnaire. La méthode du Franc-maçon Montesquieu montre bien la stratégie employée : rendre péjoratifs certains mots clés de la doctrine adverse (péjoration du langage, dysphémisme) pour les rendre hésitants, puis présenter quelques sophismes et balivernes flatteuses comme alternatives crédibles (du genre faire croire que le peuple est souverain ... alors que le peuple ne commande jamais les forces armées et donc n’est jamais le souverain).
 
Tous ceux plus soucieux de leur apparence que de la vérité, tel Rousseau (il suffit de lire ses confession pour le constater), fuiront promptement cette diabolisation (c’est un classique) pour paraître bon et adhérerons ainsi aux "idées nouvelles".
Voilà pour la partie subversion idéologique.
 
En parallèle, il s’agit d’infiltrer les rouages de l’état à tous les niveaux. Marie-Antoinette ne disait-elle pas : « La franc-maçonnerie est une société de bienfaisance. La preuve, c’est que tout le monde en est » ? Les frères du Roi et le Roi lui-même avaient été initiés.

Quand le fruit et mûr, lorsque les rouages de l’état sont sous contrôle, il est possible de passer à la phase du coup d’état pour contrôler les forces du pays, ce qui permet d’exterminer l’ancienne élite politique, puis on peut gouverner exactement selon les mêmes principes que précédemment, c’est-à-dire par la force, seuls les mots pour exprimer ces principes ayant changé...
 
Bref, nous sommes toujours dans les mêmes schémas de pouvoir, sauf que le tout est maquillé de bons mots. Au moins, aux temps classiques, on savait appeler les choses par leur nom. Il me semble qu’il est plus juste d’appeler les choses par leur nom que de mentir.
 
Si tu veux poursuivre cette réflexion sur les notions de pouvoir, d’autorité, de tyrannie,..etc, tu peux lire cette comparaison des doctrines de Confucius, d’Aristote et de Saint-Thomas.




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