Merci pour le partage de ce documentaire de qualité — visuelle j’entends.
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Ne l’ayant pas encore visionné, je vais m’abstenir de tout commentaire concernant la forme ou le fond du doc. Ceci-dit, je connais très bien le bonhomme.
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Si on doit tout résumer en une phrase, ce serait celle-là. C’est un dialogue fictif. Un personnage s’adresse à Confucius, qui se tient devant lui, et lui dit :
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Vous ne supportez pas la souffrance du monde, mais vous négligez [d’un air orgueilleux] le mal [qui sévit depuis] des générations, n’est-ce pas là être rustre ? Ou est-ce de la sagacité qui n’est pas arrivé à son terme ?
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Ou bien, dans la version de Jean Lévi, avec une phrase plus loin du texte en chinois classique, mais plus percutante.
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Sache qu’à vouloir à tout prix guérir les tares d’une époque on risque fort de déchaîner le malheur sur dix mille générations.
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En deux mots, le personnage en soi est fort sympathique, récipiendaire de la Tradition, ou du moins d’une partie (" Je transmets, et n’invente rien de nouveau. Je m’attache à l’Antiquité avec confiance et affection ???????????" Entretiens VII-1), mais ça n’empêche qu’il lui a manqué une case — un esprit critique aiguisé — pour mener à bien la mission qu’il s’était fixé : mettre un terme à la décadence déjà criante de son époque. Du coup, il a fait de la merde. Et vu qu’il a marqué son époque, et que beaucoup ont commencé à l’écouter, à boire ses paroles, au final il a fait de la merde puissance 10. Enfin, pour être précis, puissance 72, ce chiffre étant le nombre de générations qui ont défilé jusqu’à nos jours (c’est peut-être 74, je me souviens plus bien). Il s’est contenté de véhiculer la doctrine des institutions étatiques, en essayant de leur donner un visage plus "humain" (le fameux jen ? , "la vertu d’humanité" mais l’idée n’a rien de neuf).
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Pour prendre un point central de sa doctrine (c.à.d. le discours officiel de l’État), il dit que les individus ne peuvent pas aimer uniformément, de la même manière, tout le monde sur la terre. L’amour s’étend par cercles concentriques : d’abord mes parents, ma famille, mes amis etc... (sans oublier son souverain, à qui on aménage une bonne place) Du coup, mes obligations envers chaque personne de la société vont être différentes en fonction de la place que ceux-ci tiennent dans mon cercle de relation (les fameuses guanxi). À ceci va être opposé ce que va lui reprocher, après sa mort, Mo Tseu, qui parle "d’amour universel" (jian’ai ??) : lui aussi va avoir un grand succès. Je trouve ça brûlant d’actualité car la problématique — si on se place depuis leur angle de vue — n’a pas changé depuis : et les immigrés, les "étrangers", les gens "qui sont pas blancs", on en fait quoi ? -_-
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Lorsqu’on parle de Confucius, il faut bien différencier l’homme, sa vie et sa pensée telle qu’est nous est rapportée dans les Entretiens (il n’a jamais rien écrit), et
le reste. À savoir que 1 / ses disciples ont tous échoué à la comprendre entièrement son enseignement. 2 / Lorsque l’État l’a repris, bien longtemps après, pour asseoir sa légitimité — peu après
l’instauration de l’Empire vers 140 av. J.-C. —celui-ci a passablement déformé la pensée réelle du personnage historique. 3 / Pour comprendre le confucianisme tel qu’il est pratiqué
aujourd’hui, il faut savoir ce qu’est le "renouveau confucéen" ou
"néoconfucianisme" né au XIV siècle.
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