L’art de la guerre urbaine
SUN TZU écrivait : "Ainsi ceux qui sont experts dans l’art de la guerre soumettent l’armée ennemi sans combat. " Prendre la ville sans combat est LE principe caduc de Sun-Tsu.
Sun Tzu vivait et écrivait à l’âge agraire, lorsque l’essentiel des terres étaient sauvages ou cultivées.
Le monde moderne s’est urbanisé à un degré sans précédent : des prévisions récentes basées sur les statistiques de population et les tendances migratoires prévoient que 85% de la population mondiale résidera dans des zones urbaines en l’an 2025. Comme cette tendance à l’urbanisation s’accroît, la valeur militaire des villes augmentera proportionnellement.
Aucun continent, ni l’État n’échappent au phénomène croissant d’urbanisation. L’environnement des villes et de leurs banlieues s’impose comme l’horizon tactique des forces engagées.
L’importance de ces espaces et l’urbanisation de l’ensemble de l’humanité rendent en effet inévitable que les villes soient, demain, les espaces de bataille par excellence.
Conditions de la guerre urbaine
Un entraînement spécifique doit être adopté pour la préparation des soldats : dans ce milieu hostile, l’usage des armes revêt un caractère différent, nécessitant une tactique et un entraînement spécifique.
L’objectif étant d’isoler l’ennemi dans son milieu, puis de l’ « encager » en interdisant tout repli ou renfort, ne lui laissant qu’un choix entre reddition ou destruction.
La vérité est qu’en combat urbain, il n’y a pas de ligne de front, de sorte que, les arrières ne sont jamais sures.
Le combat devient tridimensionnel au niveau "terrestre"(l’ennemi peut occuper les caves, les parkings, les canalisations, les passages souterrains, les étages et les toits).
Le terrain est imprévisible (vue réduite, fumée, poussières, égouts, passages tous-terrains, métros, parkings, etc. …), et le danger permanent à avoir toujours à l’esprit est le risque de tronçonnage des unités engagées.
Le fantassin est LE principal acteur de la guerre urbaine, c’est lui qui va prendre d’assaut le sniper au dessus de l’immeuble, qui va pénétrer dans la maison pour y dénicher les caches d’armes, qui va interroger la population et surtout procéder à la destruction de l’ ennemi ou tenir les check points.
Cela en fait un univers stressant et épuisant pour les soldats de l’infanterie devant toujours être sur leurs gardes. En combat urbain il n’est pas toujours possible de localiser précisément un tireur, on ne sait jamais d’où les tirs partent exactement ni comment riposter exactement. Des snipers isolés peuvent mettre à mal la plus puissante des armées dans ce contexte d’ affrontement.
Guerre psychologique
Le soldat a toujours répugné à se battre dans les agglomérations alors que la ville n’a jamais cessé de constituer un objectif tactique et même stratégique.
Pour le soldat, les combats en zone urbaine sont psychologiquement dévastateurs.
Il est indispensable que ces troupes soient bien préparées à la chose, que l’on soit défenseur ou assaillant. Il faut que la troupe soit extrêmement motivée dans le rôle qui est le sien (défenseur ou assaillant), car ce combat est, dur, épuisant et coûteux en vie humaine.
Pour analyser les exigences stratégiques fondamentales de la guerre urbaine, cette vidéo de « guerre mode d’emploi » s’appuie sur quelques exemples :
- Falloujah novembre 2004
-Stalingrad, Aout 1942
- L’offensive du Têt, Janvier 1968
Sources :
-Réseaux multidisciplinaire d’études stratégiques
Tags : Guerre
31 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON