Lettre ouverte à Emmanuel Macron : merci monsieur le Président !

                         Monsieur le Président,

Je vous fais une lettre, non pas à la manière de Boris Vian mais à celle d'un citoyen heu-reux ! Oui heureux et pleinement reconnaissant de vos actions de ces dernières semaines qui m'ont, je le crois, pleinement réconcilié avec vous. Vous me pardonnerez je l'espère cet aveu mais je dois reconnaître que je vous portais en assez piètre estime jusqu'à récemment. Votre arrogance, votre mépris affiché envers vos chers cons de citoyens, et tout particulièrement envers une certaine catégorie d'entre eux plutôt rétive envers toute forme de pénétration non consentie d'ARN messager et que vous aviez "très envie d'emmerder", me donnait plutôt une assez mauvaise opinion de votre personne. Et puis... et puis il y eut ce fameux 49-3, chiffre devenu ô combien symbolique et qui, n'en doutons pas, supplantera à coup sûr le chiffre "69" dans notre inconscient collectif s'agissant de nos fantasmes les plus intimes. Ainsi vous opérâtes là un formidable tête-à-queue dont je ne vous crus pas capable et pourtant Dieu sait que j'étais conscient de votre désir, passez-moi cette expression triviale, de b*ser vos citoyens (parfois un peu trop cons, il est vrai). Moi qui pensais que les qualificatifs sus-cités à votre endroit relevaient de vilains défauts se révélèrent en réalité de formidables qualités et je n'hésite pas à vous demander humblement pardon de ne pas l'avoir compris plus tôt. En un mot, monsieur le Président, vous m'avez tout simplement bluffé ! Vous avez réussi un exploit auquel je ne pensais pas un jour assister de mon vivant : vous avez tout simplement réussi à réveiller le peuple français ! Bien que je ne fus pas né à cette époque, je crois tout de même pouvoir affirmer que nous n'avions plus perçu une telle colère et une telle mobilisation du peuple français depuis mai 68 et sans doute même au-delà.

Et pourtant, Dieu m'est témoin que je n'ai pas eu de mots assez durs envers ce peuple passif et atone en particulier sur ce forum duquel j'ai l'honneur de rédiger cette lettre à votre attention. Mais je dois dire que vous y avez vraiment mis du vôtre pour tenter de le réveiller ce peuple et en particulier lors de la crise Covid où là vous vous êtes carrément surpassé : confinement intégral de la population pendant deux mois avec obligation d'un "laissez-passer" pour avoir l'autorisation de glisser le bout d'une oreille à l'extérieur (ou sans doute d'autres appendices, j'avoue que je n'ai pas assez étudié cette question à l'époque) tout ça sans demander l'avis de quiconque et encore moins de nos chers parlementaires (lesquels, il est vrai, n'ont pas été particulièrement critiques à votre égard à cette époque), obligation du port du masque y compris pour les personnes se trouvant toute seule dans leur automobile (ou d'autres lieux "d'aisance" sans doute), et enfin l'apothéose : ségrégation des individus entre "vaccinés" et "non-vaccinés" que vous aviez alors très envie d'emmerder pour reprendre votre très élégante expression digne et à la hauteur de tout chef d'état un tant soit peu visionnaire, tant cette dernière mesure n'était pas sans rappeler d'autres périodes "plus sombres de notre histoire". Et malgré tous ces efforts qui ont sans doute fait pâlir d'envie Xi Jingping voire même Kim Jong Un, croyez-vous que nos chers cons de citoyens ont commencé à froncer les sourcils ? Que nenni, non seulement ils acceptèrent ces "fantastiques" mesures avec bonne grâce mais certains d'entre eux étaient même prêts à faire appel à nos valeureuses forces de l'ordre pour faire appliquer le bon droit. Si, si rappelez-vous ce que déclarait un autre Emmanuel  :

Ainsi malgré toutes vos valeureuses prouesses, le peuple a suivi tout cela avec docilité et même avec zèle. Désespéré par cet état de fait, j'en étais alors à me questionner sur l'utilité du combat politique et puis vous êtes revenu avec cette réforme des retraites (dont tout le monde se foutait jusqu'alors, soyons sincères monsieur le président, nous sommes entre nous) et vous avez décidé, on ne sait trop pourquoi, de la faire passer de force bien que largement impopulaire. Et j'ai beau me creuser la tête, j'avoue n'avoir toujours pas compris la stratégie qui a été la vôtre en faisant le choix de ce "chiffre d'or" constitutionnel précédemment cité pour valider ladite réforme. La seule conclusion qui s'impose à moi est que nous avions établi le même constat , vous et moi, quant à la mort cérébrale du peuple et vous vous êtes dit : je tente le tout pour le tout et j'essaie une dernière provocation histoire de bien énerver tout le monde et ça finira par passer. Et ça a effectivement passé ! Vous avez en cela toute ma reconnaissance. Dernière cerise sur le gâteau : vous aviez 15 jours pour promulguer cette nouvelle loi que le conseil constitutionnel, dont l'utilité s'est révélé au même niveau que les parlementaires lors de la séquence Covid, a validée. Donc après le 49-3, chiffre désormais plus populaire que le chiffre 69, vous aviez pourtant le choix dans la date quant à cette promulgation mais vous n'avez pu résister à tout finaliser dans la foulée, au cas où les français auraient la fâcheuse idée de s'endormir à nouveau. Franchement c'est du grand art et je salue en vous un révolutionnaire méconnu ! Grâce à vous, je reprends (un peu) espoir et je me dis même que le combat politique peut avoir encore un sens. Vous allez sans doute être surpris mais malgré le constat assez pessimiste que nous avons dressé ensemble sur notre peuple, sachez qu'il existe aussi des citoyens qui réfléchissent et qui souhaitent de véritables changements, à commencer par l'actuel régime. Par exemple à ce sujet, je ne saurais trop vous conseiller d'écouter ci-dessous le citoyen Eric Gueguen, philosophe de son état et ancien contributeur du forum sur lequel j'ai l'honneur de m'exprimer.

Veuillez à nouveau accepter, monsieur le président, mes plus sincères remerciements et je ne doute pas que l'Histoire finira par vous reconnaître à votre juste valeur : l'homme d'état français le plus détesté de la cinquième république ayant fait don de sa personne afin de réveiller l'instinct révolutionnaire de son peuple

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