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Les commentaires de Éric Guéguen



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 12 janvier 2014 21:20

    Si chacun songeait à faire sa part de boulot sans se soucier des manquements du voisin qui, dans une démocratie cardinale, annihilent tout effort que l’on entreprend... ce serait déjà pas si mal.



  • 3 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 12 janvier 2014 19:17

    Cette "légitimité claire" s’appuie sur l’idée de suffrage qu’il faut aussi abandonner pour repenser les moyens de désignation politique. Le tirage au sort, dans cette perspective, peut être un outil précieux et engendrer, lui aussi, une "légitimité claire". À condition toutefois de l’accompagner d’un appareil de sélection préalable : avoir été sollicité et non être candidat, avoir du temps devant soi à accorder à la chose publique, accepter de ne tirer aucun bénéfice personnel des charges confiées, démontrer un intérêt et des connaissances minimums dans des champs afférents à la direction politique du pays, se soumettre au turn-over et à la reddition de comptes...



  • 3 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 12 janvier 2014 18:40

    Bonjour Gaspard.
    On ne peut pas trouver un critère aussi évident que le fait de "faire nombre", c’est certain.
    En revanche, on peut s’efforcer de placer les gens mus par une bonne volonté (il en reste) dans des situations qui les obligent à exercer leur raison, non plus en troupeau pour en tirer un avantage personnel, mais de manière responsable et individuelle au service d’un intérêt commun.
    Pour ce faire, il faut commencer par interdire les sondages dans des domaines aussi sérieux que la culture ou la politique. Le sondage est une photographie du nombre et il influe presque nécessairement sur nos jugements. C’est un outil proprement mercantile qui ne peut convenir en démocratie ordinale.
    Ensuite, il faut ménager (sur Internet par exemple) des espaces où auront lieu de véritables débats publics, comme ceux que nous tenons de temps en temps ici. Dans ces rares moments d’intelligence collective, la bonne volonté des participants au service du bien commun serait manifeste pour tous les spectateurs, et en inciterait certainement un bon nombre à l’effort intellectuel, à l’échange dépassionné, à la responsabilité individuelle et à la recherche de valeurs communes.



  • 3 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 12 janvier 2014 18:10

    @ altekamaraden :
     
    Par bijection :
     
    1. Admettre que tout ne se vaut pas, que certains réflexes culturels sont plus nobles que d’autres dans la mesure où ils permettent la compréhension de la complexité du monde, même si certains ne sont pas capables (par manque de temps, flemme ou limites intellectuelles) de s’y atteler ;
    2. En regard, la liberté d’expression totale doit être admise, non négociable ;
    3. Le principe majoritaire doit être abandonné d’une manière ou d’une autre, c’est-à-dire qu’il faut en finir avec l’idée selon laquelle ce qui agrège le plus d’avis favorables est nécessairement dans le vrai ;
    4. Chacun peut ainsi avoir la possibilité de dire tout haut ce dont il est convaincu sans se voir reprocher la contagion issue d’un "cerveau malade" (sic !) ;
    5. L’opinion doit cesser d’être l’alpha et l’oméga de la démocratie : il y a de bonnes opinions sur le chemin de la connaissance, comme il y en a de mauvaises au nombre desquelles le racisme ou l’antisémitisme (opinions fâcheuses, mais opinions quand même, quoi qu’on en dise) ;
    6. Le jugement de valeur doit être reconnu légitime à partir du moment où nos vies ne sont que le cheminement de discriminations successives, mais il faut bien entendu s’entendre sur des valeurs communes ;
    7. L’égalité doit être enfin vue pour ce qu’elle est : chimérique en-dehors de celle reconnue devant la loi.
    8. La démocratie ne doit plus être "cardinale" (i.e. fondée en nombre, agrégative), mais "ordinale" (i.e. fondée en raison, dialectique). Internet sera-t-il le média de la démocratie ordinale comme la télévision aura été celui de la démocratie cardinale ? J’en laisse chacun juge.
     
    Bien à vous,
    EG



  • 5 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 12 janvier 2014 17:38

    1. La démocratie moderne table sur l’égale capacité de chacun à comprendre la complexité du monde ;
    2. Elle se targue de promouvoir la liberté d’expression ;
    3. Selon l’égalité des intelligences et des jugements qu’elle promeut, elle ne rend légitime que des opinions ayant l’art de fédérer des majorités, sans le moindre jugement de valeur intrinsèquement anti-libéral ;
    4. Elle constate ensuite que le talent d’orateur de certains les conduit à véhiculer sur la place publique des idées contraires au progrès de commande ;
    5. Ces personnes risquent donc, par leur talent, de fédérer des majorités autour de certaines idées ;
    6. La démocratie a alors recours, en désespoir de cause, au jugement de valeur ("dignité humaine" et autres joyeusetés) auquel elle s’était promis de renoncer, constatant au passage que l’on ne peut y couper ;
    7. Ne pouvant revenir sur l’égalité des intelligences (purement formelle) qu’elle vantait au préalable, la démocratie n’a d’autre choix que d’agir en amont, c’est-à-dire de brider la liberté d’expression des « populistes » (sic) qui « dérapent » (re-sic) ;
    8. Au final, l’illusion de l’égalité est maintenue, le jugement de valeur s’impose coûte que coûte, et c’est la liberté d’expression qui trinque.

     

    Au travers de l’affaire Dieudonné, ce sont les présupposés démocratiques qui sont mis en question. On peut, et on doit rire de tout, mais on ne peut pas rire de tout avec tout le monde, car tout le monde n’est pas équipé de la même manière pour saisir le second degré. La démocratie va mourir de ses chimères, ce que les pseudo-élites feignent d’ignorer, et ce que le bon peuple est à des années-lumières d’appréhender.



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 26 décembre 2013 15:15

    Il me semble bien que c’est parce que le devoir rebute chacun qu’on a fini par donner raison à Constant en déléguant le pouvoir politique, comme une patate chaude.
    L’empire du droit convient à des ayants droits mus par des soucis d’ordre économique.
    L’empire du devoir était, entre autres, celui des Grecs.
    Choisis ton camp, camarade !!



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 25 décembre 2013 22:22

    Oui, je connaissais la Déclaration des devoirs, bien sûr, qui n’a pas eu le succès escompté. En revanche, pour ce qui est des débats entre maçons, vous me l’apprenez.
     
    Et pour ce qui est de l’élan, en lui-même, impulsé par la déclaration de 1789, je suis tout à fait d’accord pour dire que la conjoncture s’y prêtait, que cette déclaration partait d’un bon sentiment, et que j’aurais certainement vu tout ça d’un très bon œil si j’avais été roturier à cette époque. smiley
    De manière générale, j’ai de la sympathie pour tout ce qui cherche à concilier la recherche du commun et le respect des spécificités. Je pense simplement qu’un empire du devoir aurait eu plus de chances d’y parvenir.
     
    À bientôt, et évitez les abus, tentants ces temps-ci. smiley
    EG



  • 1 vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 25 décembre 2013 12:30

    En résumé, j’ai une formule que j’affectionne : le droit est centrifuge, le devoir est centripète.



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 25 décembre 2013 11:31

    Lisez tout ceci Gaspard, et dites-moi franchement si nous ne débordons pas là le cadre de la dignité - sauf à vouloir y faire tout rentrer, auquel cas il faudrait renvoyer chacun à son dictionnaire à l’article éponyme. La dignité participe au moins autant du devoir que du droit.
     
    Ainsi la nature aurait quelque chose à voir avec la sécurité sociale, instance mise en place pour atténuer les ravages de la société post-industrielle ? Et les syndicats, naturels également ? Est-ce bien raisonnable ? Nous sommes là en présence de ce que Madison appelait "barrière de papier", ni plus ni moins. Ces "droits" se veulent prescripteurs, ils n’en ont pas les moyens. S’ils venaient à le devenir, ils iraient même à l’encontre de la démocratie et, dans leur mouture actuelle (car il est certain qu’un jour viendra où l’Internet deviendra à son tour "droit de l’homme"), ils s’opposent à tout ce qui contrevient au régime représentatif (cf. à ce sujet l’alinéa 3 de l’article 21 de la DUDH).
     
    Et pour répondre au critère esthétique que vous me prêtez quant à l’antériorité du devoir sur le droit, dites-moi franchement s’il ne serait pas plus efficient de parler d’un devoir d’instruction que d’un droit à l’instruction ? Le droit à l’instruction ne contraint en définitive que l’État. Le devoir d’instruction contraint l’individu et, par la même occasion, l’État, car en contraignant l’individu, on doit s’assurer qu’il ait en effet les moyens d’honorer ses devoirs. Voyez-vous où je veux en venir ? Idem pour l’information ou autres. Seulement les devoirs ne sont envisageables que dans l’optique d’une communauté native d’individus en devenir, et non dans celle d’individus spontanés formant société pour garantir leurs droits particuliers.
     
    Bon Noël à vous, cher Gaspard. smiley



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 25 décembre 2013 11:20

    Article 22

    Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.

    Article 23


    4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

    Article 24

    Toute personne a droit au repos et aux loisirs et notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques.

    Article 26


    2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix.

    Article 28

    Toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet.

    Article 29

    3. Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s’exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

    Article 30

    Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés.



  • 1 vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 24 décembre 2013 13:55

    @ Morpheus :
     
    "Il est difficile de s’opposer aux idées et référents idéologique majoritaires d’une collectivité dans laquelle on vit."
     
    Exact Morpheus, c’est très dur, et tout le monde n’en est pas capable. Mais certains le sont plus que d’autres, quelles qu’en soient les raisons. Et ces gens sont des héros. L’histoire en regorge. Je ne cherche pas obstinément à distinguer une catégorie de personnes, Morpheus, elles se distinguent d’elles-mêmes, par leurs actes.
    Quant à l’exemple des nazis, la culture ne fait pas tout, loin de là, nous sommes totalement en accord sur ce point. L’éthique fait le reste.
     
    PS : Je suis passé vous dire bonjour chez les rouges...



  • 1 vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 24 décembre 2013 13:47

    @ Gaspard :
     
    Oui cher ami, l’"égalité des droits" sans rien derrière, je n’y crois pas. L’égalité dépend de beaucoup de choses, ce n’est pas un absolu. Elle dépend de la manière dont on résout le problème du déterminisme social, comme de notre faculté à assumer le déterminisme naturel. Le truand n’est pas égal en droits vis-à-vis de l’honnête homme, l’enfant ne l’est pas davantage face à l’adulte.
    L’égalité de moyens, oui, mais elle n’engendrera jamais une égalité de résultats.
    Je crois en revanche à l’égalité en dignité et à l’égalité devant la loi. Point final. À part ça, pour moi, parler d’égalité revient à comparer des bananes et des tomates. Est-ce que deux lapins sont égaux entre eux ? Dans la casserole peut-être, sans ça le mot est malvenu. Ce à quoi il faut veiller, c’est que chacun ait ce qu’il mérite, ce que l’on parvient très bien à faire dans beaucoup de cas. Mais comme le "mérite" est suspecté d’être l’outil de spoliation des puissants, donc censé n’être que subjectif, on préfère invoquer le dogme du nivellement aveugle.



  • 1 vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 24 décembre 2013 10:42

    Gaspard, je ne dis pas qu’il ne peut pas y avoir une réflexion sur ce qui, naturellement, unit l’humanité, bien au contraire. Mais il ne s’agit pas alors de droits de l’homme, mais de droit naturel, et dans cette formule le mot droit n’a pas le sens qu’on lui prête aujourd’hui : le "droit" de l’homme est une liberté qu’on lui concède, le "droit" naturel est ce qui est conforme à la logique naturelle, donc ce qui n’est pas biais. L’esclavage, par exemple, peut - et doit - tout à fait être disqualifié en appliquant la logique du droit naturel : comment en effet prétendre que la nature ait pu allouer des capacités en fonction des frontières que les êtres humains ont façonnées arbitrairement, et soumettre des peuples entiers à la vindicte de leurs voisins ?
     
    Gaspard, plus concrètement, et c’est ma grande marotte, vous devez le savoir : les droits de l’homme ont en vue l’égalité la plus parfaite possible, mais c’est une égalité purement formelle. Elle est purement formelle précisément parce qu’il serait illusoire que, par le plus grand des hasards, si ce n’est par l’opération d’une force supérieurement intelligente, la nature ait pu offrir à l’homme l’égalité qu’elle n’a offert à aucune autre espèce sous son emprise.



  • 1 vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 24 décembre 2013 09:53

    Pour être plus explicite, Manent est à l’origine de ma passion pour la philosophie politique.
    Mais je vous rassure, tout ce que vous avez pu lire sous ma plume n’est pas tiré de ses ouvrages. La démocratie ordinale, notamment, est de mon cru. Je pense néanmoins, humblement, que cela pourrait l’intéresser. La conférence passionnante qu’il a donnée vendredi dernier et à laquelle j’ai assisté me laisse clairement le croire.



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 24 décembre 2013 09:49

    J’ai dit inanité, j’aurais pu dire impuissance.
    J’entends par là qu’en se référant à la nature, et donc en constatant la diversité spécifique et le principe d’équité qui s’y rattache, on ne peut absolument pas en déduire une égalité native.
    La modernité s’est formée contre l’idée de nature en général, et de nature humaine ou de déterminisme naturel en particulier. Soit. Mais dans ce cas il est tout à fait hypocrite d’inscrire dans cette nature honnie des droits humains égalitaristes qui sont contraire à ce qu’on y constate (la diversité des caractères).
    En fait, la modernité renoue avec la nature uniquement pour se saisir de son caractère universel. Le positivisme de l’empire des droits est condamné à n’être que local, seule la nature est universelle. Comment étendre l’emprise de l’idéologie des droits de l’homme sur toute la planète ? En invoquant la prétendue naturalité de tels droits. C’est un hold-up idéologique.
     
    Au-delà de ça, sur un plan pratique, je demeure persuadé que l’empire du droit est mesquin relativement à celui du devoir. Le devoir inclut et induit le droit, non l’inverse. Mais le devoir est contraignant et la modernité se refuse au moindre effort, considéré comme "d’un autre âââge".





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    Éric Guéguen Éric Guéguen 23 décembre 2013 23:46

    Morpheus, non, je n’ai pas lu votre article, et je le ferai si je trouve le temps (désolé, j’en ai bien peu devant moi en ce moment). J’ai cru voir passer Babeuf, je viens de lire son Manifeste des Plébéiens.
     
    En ce qui concerne votre commentaire, je suis presque entièrement d’accord avec vous. Mon seul point de divergence est quand même de taille :vous réduisez, en bon Moderne, la nature humaine à la nature d’un exemplaire de l’espèce, pris au hasard. Ainsi agissez-vous comme les partisans de Hobbes que vous honnissez : eux voient l’homme uniformément fourbe, vous uniformément bienveillant.
    Je ne crois pas à l’uniformité naturelle : la pluralité des caractères fait la richesse de la nature humaine, son inconstance également, et la difficulté qu’il y a à légiférer partout de la même façon.
    C’est ça le droit naturel originel, celui d’Aristote, ce qui le rend universel : une diversité uniformément répandue sur terre, et en conséquence une difficulté politique s’agissant d’instituer chaque peuple, par essence singulier. D’où, encore une fois, l’inanité des droits de l’homme !
    Le principe d’équité est la réponse juridique au droit naturel. L’équité est la règle de Lesbos épousant parfaitement les contours de la pierre, c’est la justice parfaite, d’une rigueur, d’une précision inaccessibles à n’importe quelle petite loi écrite.
     
    Bonne fête de Noël, Morpheus !



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 23 décembre 2013 23:27

    Morpheus, pour ce qui est de la définition de l’âme, je vous renvoie à Gaspard, le maître en la matière... smiley



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 23 décembre 2013 19:43

    Et ceux qui croient simplement en l’âme, les rangez-vous du côté des théologiens ?



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    Éric Guéguen Éric Guéguen 23 décembre 2013 19:42

    Entre nous soit dit, cher micnet, Manent est MA référence philosophique en France.
    C’est à la lecture de son Cours familier de philosophie politique, en 2005, que je me suis ouvert à d’autres horizons intellectuels, que j’ai commencé à lire et écrire intensément, et que j’ai démissionné de l’automobile, etc. Comme quoi la philosophie politique agit sur le réel ! smiley