Espoir : Christiana, ville libre dans la ville
Christiania, la « Commune libre » de Copenhague (Danemark), auto-gestionnaire et fondée en septembre 1971 sur le terrain de la caserne de Bådmandsstræde par un groupe de squatters, de chômeurs et de hippies, est une rare expérience libertaire historique toujours en activité au Nord de l’Europe.
Présentation :
La contribution de Christiania à la vie culturelle de Copenhague est hors de toute proportion avec le nombre des Christianites ; les Danois de plus de 40 ans se souviennent de l’armée des Pères Noël créée par le théâtre de rue « Solvognen » (Chariot du soleil) qui, le jour de Noël 1973, envahit le célèbre « Magasin du Nord » et se mit à distribuer gratuitement des livres aux clients présents. Les affiches de Christiania, d’une très grande beauté, ont été préservées dans le livre Plakater compilé par Fabbrikken, l’un des collectifs d’habitation de Christiania. Un grand nombre d’entre elles sont dues à Silketrykkeriet, l’atelier d’imprimerie sur soie implanté dans le bâtiment de Fabbrikken.
Politique :
Christiania, en grande partie influencée par la pensée anarchiste même si aujourd’hui très peu de ses habitants s’en réclament, a constamment réussi à ne jamais être dirigée par des chefs, même s’il est ponctuellement arrivé que des Christianites soient élus au conseil municipal, voire au Parlement (une député christianite y donna le sein à son bébé, créant un beau scandale). L’autorité « suprême » y est exercée par le « Fællesmøde » (assemblée générale), à ceci près qu’aucune assemblée générale n’a, de loin, rassemblé la totalité des Christianites.
Le pouvoir réel y est exercé, non sans difficulté, par les assemblées de quartier, les « Områdemøder », l’assemblée des entreprises (lucratives ou non), « Virksomhedsmøde », et l’assemblée des finances, « Økonomimøde » qui gère les ressources de Christiania (versements de la commune au titre de l’aide sociale, « loyer de Christiania » versé par une large part des habitants, contributions volontaires des collectifs à but lucratif).
Dans ces assemblées, les décisions ne sont jamais prises au vote, mais quand il semble à chacun qu’un consensus a été atteint.
Economie :
Les relations économiques ordinaires ont cours à l’intérieur de Christiania, qui n’a jamais réussi à devenir matériellement indépendante du monde extérieur. Plusieurs collectifs d’habitation pratiquent un partage modéré de certaines ressources matérielles, et de nombreux collectifs d’activité travaillent sans but lucratif, voire sans rémunération.
Annexe :
Tags : Société Développement Durable Démocratie Citoyenneté Activisme Solidarité
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