False flag à la mexicaine : un commandant de gendarmerie simule un accident pour arrêter avec toute une escouade un militant syndical - 4 Septembre 2014

 

Voilà une affaire peu banale, et rare aussi finalement parce-que les malfaisants ont été pris sur le fait, bien filmés.

 

C'est une affaire de false flag où le Commandant Juan Alberto López Torales s'est délibérément jeté sur la voiture de Diego Molina Pico, un militant syndicaliste, qui roulait sur la Panaméricaine mexicaine (un système de voies rapides et d'autoroutes qui relie l'ensemble des Amériques), lors d'une manifestation d'anciens employés de LEAR Corporation.

 

LEAR Corporation est une société américaine spécialisée dans la fabrication et la distribution d'équipements intérieurs automobiles, deuxième fabricant de sièges automobiles au monde, avec 242 unités de production dans 33 pays dont 15 implantations au Mexique, employant 90.000 personnes, et avec un chiffre d'affaires de 17,8 milliards de dollars. Quand même !

 

Le Commandant Juan Alberto López Torales a simulé un accident pour arrêter ce conducteur. Et ce n'est pas la première fois que des manifestants de gauche et d'anciens employés de la société LEAR immobilisent la Panaméricaine pour demander la réintégration de membres licenciés abusivement. Et ce n'est pas non plus la première fois que de la gendarmerie nationale mexicaine expulse par la force des manifestants de cette autoroute. Mais cette fois, ce qui est nouveau et qui a surpris tout le monde, c'est qu'un membre des forces de l'ordre se soit délibérément jeté sur un véhicule, cassant le pare-brise, puis ait fait mine d'avoir été frappé par le conducteur.

 

Par la suite, un autre groupe de soldats a arrêté la voiture et en a sorti par la force le conducteur et sa compagne. Après l'avoir battu, l'incident a pris fin avec l'arrestation du manifestant, qui a été amené dans une dépendance de la gendarmerie, où il est resté prisonnier pendant près de 10 heures.

 

Comble de l'histoire, le procureur de mèche avec le Commandant a osé affirmer que "Diego Molina Pico était responsable de l'incident", et a ouvert une procédure pénale contre lui pour "coups et résistance lors de l'arrestation" et "blessures par négligence". On croît rêver..., mais c'est un vrai cauchemar.

 

Des avocats de plusieurs organisations des droits de l'homme ont déposé une plainte contre le Commandant de gendarmerie, et ont également demandé l'identification des autres membres de police impliqués dans cette manœuvre sordide.

 

Je dois dire que cette affaire peu ordinaire est emblématique du climat délirant et pervers qui sévit au Mexique. Après la généralisation de la torture des détenus par les autorités fédérales (voir "Très inquiétant : Amnesty International dénonce la torture systématique des détenus par les autorités fédérales du Mexique - Septembre 2014", une vidéo visible sur ce site, [ici]), voilà maintenant que la gendarmerie mexicaine se met à simuler de faux accidents de voiture pour pouvoir accuser ensuite des gens qui gênent la ploutocratie esclavagiste installée dans ce pays.

 

La corruption sous toutes ses formes envahit le Mexique, et est en train de détruire lentement mais surement ce joli pays ensoleillé.

 

Quand dans un pays, des agents de la force publique et de la justice, sensés incarner la loi et le droit, en viennent à fomenter des complots, de faux accidents, de fausses accusations, l'injustice devient alors la règle, le commun, et ce pays s'enfonce dans le chaos parce-que l'État de Droit disparaît au profit de la loi de la jungle et de la dictature.

 

Fonctionnaires de la justice, policiers, gendarmes, et miliaires, ne commettez aucun acte délictueux ou injuste, car sinon vous initiez un processus de destruction de la république et de l'État de Droit qui conduit au chaos. De même, si vous êtes témoins d'actes répréhensibles de votre hiérarchie, dénoncez-les (par une lettre anonyme envoyée à plusieurs autorités différentes) afin d'exclure les brebis galleuses qui mettent en péril tout le système judiciaire, et au final la société toute entière.

 

Un cas tout à fait édifiant, et bien net, car filmé par 2 caméras différentes.

 

À voir !

 

 

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