Marine Le Pen sur France Culture : Voyage au bout de la logique
Le 9 novembre 2011, Marine Le Pen est l’invitée de France Culture. Lorsque la "bête immonde" se rend dans la quatrième dimension, ça donne un véritable moment d’anthologie.
Le journaliste Hubert Huertas a une obsession : il veut montrer que Marine Le Pen ne dit rien que ne disent les autres candidats à la présidentielle. La présidente du FN n’aurait aucune originalité.
Celle-ci réagit, en lui demandant qui d’autre qu’elle veut sortir de l’euro, qui d’autre qu’elle veut un protectionnisme aux frontières françaises, qui d’autre qu’elle veut abroger la loi de 1973... et notre journaliste ne trouve rien à répondre, et s’énerve, clamant que ce n’est pas le moment de débattre, qu’il n’est pas là pour répondre aux questions...
Et c’est parti pour un incroyable dialogue de sourds, qu’on peut résumer ainsi :
- “Marine Le Pen, vous n’êtes pas la seule à vouloir sortir de l’Euro ?”
- “Il me semble que si. Citez-moi d’autres candidats ayant la même idée ?”
- “Je ne sais pas. Mais vous n’êtes pas la seule à vouloir sortir de l’Euro ?”
- “Il me semble que si. Citez-moi d’autres candidats ayant la même idée ?”
- “Je ne sais pas. Mais vous n’êtes pas la seule à vouloir sortir de l’Euro ?”
- “Il me semble que si. Citez-moi d’autres candidats ayant la même idée ?”
- “Je ne sais pas. Mais vous n’êtes pas la seule à vouloir sortir de l’Euro ?”
- “Il me semble que si. Citez-moi d’autres candidats ayant la même idée ?”
- “Je ne sais pas. Mais vous n’êtes pas la seule à vouloir sortir de l’Euro ?”
- “Il me semble que si. Citez-moi d’autres candidats ayant la même idée ?”
- “Je ne sais pas. Mais vous n’êtes pas la seule à vouloir sortir de l’Euro ?”
Etc.
Marine Le Pen finira par venir en aide au journaliste déboussolé, en lui indiquant que Nicolas Dupont-Aignan, seul, a quelques propositions en commun avec elle. Mais, en tout cas, elle est loin d’avoir les mêmes propositions que les autres, NDA mis à part.
Cette séquence surréaliste, où un journaliste s’enfonce dans le non-sens, apparemment en toute bonne foi, témoigne de l’aveuglement dans lequel plongent nombre de journalistes lorsqu’ils se retrouvent face à un représentant du Front national ; ils se muent alors en militants politiques, en propagandistes, oubliant leur fonction d’information et les devoirs de probité qui lui sont associés.
L’émission dans son intégralité :
Les animateurs se muent, eux aussi, régulièrement en militants politiques lorsqu’ils traitent de Marine Le Pen. Ainsi, Laurent Ruquier, socialiste revendiqué (il avait soutenu publiquement Ségolène Royal en 2007), qui emploie une autre socialiste revendiquée (Audrey Pulvar), et qui traite Marine Le Pen de nazie dans à peu près chacune de ses émissions, alors même qu’il la boycotte... Son dérapage de samedi dernier, lorsqu’il avait présenté son arbre généalogique sous la forme d’une croix gammée, lui vaut aujourd’hui une poursuite en diffamation.
Marine Le Pen trouvera peut-être au moins un grand média qui lui sera favorable durant la campagne présidentielle de 2012 : France Soir. Son propriétaire, Alexandre Pougachev, vient d’annoncer sur LCI qu’il allait probablement voter pour elle...
Tags : Journalisme Marine Le Pen
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