Peut-on parler de communautarisme en France ?
Le site Enquête & Débat organisait le 12 juillet dernier un débat entre Guillaume Roquette, directeur de la rédaction à Valeurs Actuelles et éditorialiste sur LCI et i-Télé, et Eric Keslassy, sociologue et enseignant à l’Institut d’Etudes Politiques de Lille. Il s’agissait de déterminer si l’on pouvait réellement parler de communautarisme en France.
Si Eric Keslassy estime que le communautarisme n’existe pas en France et ne peut exister grâce au cadre républicain que s’est fixé le pays (malgré l’apparition de "tentations communautaristes"), Guillaume Roquette cherche en revanche à montrer que ce phénomène gagne chaque jour du terrain.
Nous renvoyons également à la critique publiée sur Enquête & Débat de la note rédigée par Eric Keslassy pour l’Institut Diderot, La République à l’épreuve du communautarisme (téléchargeable gratuitement), dans laquelle il expose un peu plus en détails sa vision du sujet. Elle est également utile au lecteur qui aurait besoin de mettre au clair les définitions des concepts en jeu dans ce débat.
Tags : France Politique Société Discriminations Constitution
7 réactions à cet article
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Eric Keslassy est un scientifique et cela se sent dans son raisonnement...
L’autre est un propangandiste de droite ou d’extreme-droite d’ailleurs il bosse chez LCI...
En France aujourd’hui les gens incultes qui squattent la quasi majorite des postes de responsabilites aux gouvernements,TV,dans les entreprises nous chantent à longueur de journee sur la Communautarisme Arabe,noire etc,etc en oubliant la Communaute.
Il ne faut pas oublier que le communautarisme,le vrai c’est celui qui intervient dans l’ordre politique en faisant des demandes de droits specifiques...
Qui convoque chaque annee plus de la moitie du gouvernement premier ministre et president compris ? Le Crif !
Le communautarisme existe en France !-
Je vous invite à lire la critique de l’opuscule d’Eric Keslassy que j’ai rédigée pour Enquête & Débat (en lien sous la vidéo), j’y explique comment la renaissance récente du communautarisme a pris germe au sein de la communauté juive, ou plutôt sous l’impulsion de ses leaders via notamment le CRIF, pour ensuite "contaminer" d’autres communautés. En lisant la note de Keslassy, vous constaterez également qu’il est très indulgent envers la communauté juive et qu’il attribue ses relents communautaristes... à la République elle-même, ce qui est pour le moins osé au vu des faits.
Il faut être complètement aveugle (ou monomaniaque) aujourd’hui pour ne voir aujourd’hui qu’un communautarisme en France, les communautarismes se nourrissant les uns des autres (et ayant même besoin les uns des autres pour organiser la compétition victimaire, au détriment de la République). -
@ Erca,
" Il faut être complètement aveugle (ou monomaniaque) aujourd’hui pour ne voir aujourd’hui qu’un communautarisme en France, les communautarismes se nourrissant les uns des autres (et ayant même besoin les uns des autres pour organiser la compétition victimaire, au détriment de la République)."
Dejà il faut que nous aillons la meme definition du mot...
Ensuite franchement,qu’elle influence a la communaute noire en France ?
Quelle influence à la communaute Arabe ? ceux la meme qui sont oblige de prier dans la rue car le construction des lieux de cultes pose probleme et explique-moi un peu comment les communautarisme se nourissent les un les autres ?
C’est quoi la competition victimaire ? donc la republique a cause des torts à certains ?
Tu crois que la republique est juste avec tous ces enfants ? -
"Dejà il faut que nous aillons la meme definition du mot..."
=> Keslassy le définit comme un "projet politique qui se donne pour objectif de faire reconnaître les spécificités de chacun des groupes socioculturels par les pouvoirs publics". Pour ma part, j’ôterais "les spécificités de" à cette définition pour être rigoureux : il suffit que les pouvoirs publics reconnaissent des communautés distinctes parmi le corps des citoyens et agissent en conséquence pour qu’apparaisse le communautarisme."Ensuite franchement,qu’elle influence a la communaute noire en France ?
Quelle influence à la communaute Arabe ? ceux la meme qui sont oblige de prier dans la rue car le construction des lieux de cultes pose probleme et explique-moi un peu comment les communautarisme se nourissent les un les autres ?"=> La communauté noire a eu suffisamment d’influence pour obtenir la loi Taubira, ou pour convier des ministres au dîner annuel du CRAN. La communauté musulmane (plutôt qu’arabe) a eu suffisamment d’influence pour que soit organisée la dernière nuit du Ramadan à la Mairie de Paris (en plus d’une émission sur France 2), ou pour bénéficier de la bienveillance des autorités concernant les prières dans la rue alors qu’il s’agit d’un trouble à l’ordre public. On peut en citer beaucoup d’autres, et on voit bien que ces communautés s’inspirent du modèle initié par la communauté juive (du moins une partie de celle-ci). J’ajoute que cette influence peut être passive, c’est-à-dire que l’Etat devance les revendications et les communautés acceptent ce qui leur est offert en contradiction avec les principes républicains."C’est quoi la competition victimaire ? donc la republique a cause des torts à certains ?"
=> Par compétition victimaire, je fais notamment allusion à la concurrence des mémoires qui a donné lieu aux lois mémorielles. S’il n’y avait pas eu la loi Gayssot, il n’y aurait probablement jamais eu de loi Taubira ou autres. Pour plus de détails sur cette question, je renvoie à la 2ème partie de l’article que j’ai rédigé pour Enquête & Débat."Tu crois que la republique est juste avec tous ces enfants ?"=> Elle n’est jamais aussi injuste à l’égard de ses citoyens que quand elle renie ses principes universalistes et sombre dans le communautarisme. -
A paris peut être , mais en province quand on voit à quel point les juifs se sentent concerner par un organisme comme le Crif , je me dit qu’ils ne représentent pas grand chose de plus que leurs intérêts . Mais ce n’est que mon avis et en aucun cas une vérité absolue .
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Vous avez tout à fait raison, c’est d’ailleurs quelque chose que j’explique dans la critique du dernier livre de Keslassy que j’ai réalisée pour Enquête & Débat (en lien sous la vidéo). Pour exister, le communautarisme n’a besoin ni du soutien ni de l’approbation d’une communauté dans sa totalité ; il naît avant tout du lobbying des leaders d’une communauté (en l’occurrence, le CRIF pour ce qui est de la communauté juive).
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Débat très intéressant. Merci à Jean Robin.
Et bravo à Guillaume Roquette pour son excellente analyse.
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