Antifa chasseurs de skins

Faut voir aussi qu’à l’époque il y avait encore un semblant de culture alternative, il fallait du temps avant qu’elle soit récupérée par les masses, puis les marques, la mode, et qu’elle perde complètement son sens.
   
Non seulement ce laps de temps s’est de plus en plus raccourci, mais aujourd’hui c’est la culture dominante qui produit elle-même sa propre culture alternative et nous vend les moyens de la récupérer.
 
C’est pas parce qu’aujourd’hui, porter un foulard, un drapeau, une chainette ou un collier ne veut plus dire grand chose, que ça a toujours été ainsi. Il y a quelques dizaines d’années encore, on ne s’habillait pas encore complètement n’importe comment, on ne faisait pas non plus tout à fait n’importe quoi. On ne se donnait pas un "style" comme aujourd’hui, c’était un tout, une manière de penser, de se comporter, de vivre, et de l’assumer.
 
Ils l’expliquent très bien dans la vidéo : "On voulait leur faire comprendre que ce n’était pas anodin de sortir en dock avec des croix gammés et des bagues de combat".
Ça n’est pas qu’une logique de bourrin. La "loi de la jungle" prend pied quand les choses perdent leur valeur symbolique, les mots, les objets, car lorsque tout devient inintelligible alors c’est le plus fort qui décide. Le premier combat à mener c’est donc de garder le sens des choses.
Malheureusement, en ce qui concerne la lutte antifa, elle a eu un tel succès apparemment, qu’on s’est mis à utiliser ses codes et son langage pour tout et n’importe quoi, voir pour recréer ce contre quoi elle s’est construite. On n’a pas su garder ça.