Comment devient-on un "mouton" ?
Allégorie de l’ascenseur - marketing social - le conformisme
Dr. Andrew Moulden nous montre le test de l’ascenseur.
Bienvenue dans l’esprit d’un mouton !
Lorsque nous réfléchissons dans notre coin, le comportement de nos dirigeants ou de certains groupes peut sembler irrationnel voir stupide. Les décisions prises paraissent aussi dépourvues de bon sens, contraire à l’intérêt commun ou simplement purement égoïstes. Et si la réponse était en partie dans la psychologie des foules ?
Comment un homme est-il capable de mobiliser des hommes pour les envoyer à la guerre ? Comment peut-il se faire élire alors qu’il utilise des arguments creux ? Comment le premier abruti venu peut convaincre les autres qu’il faut l’écouter et être suivi ?
Si vous ne comprenez pas pourquoi nos hommes politiques n’ont pas anticipé le papy boom et modifié le système de retraite pour qu’il dure ou pourquoi ils sont incapables de produire un budget à l’équilibre, je suis convaincu qu’une partie de la réponse est ici. Si vous ne comprenez pas pourquoi le CAC 40 est de nouveau à 4000 points alors qu’aucun problème n’est résolu et que l’endettement des états a explosé même réponse. Si vous cherchez à comprendre pourquoi vous vous trouvez ridicule d’avoir suivi sans relâche les aventures des back street boys (ou de leurs homologues), idem. Vous cherchez une bonne raison à la bulle immobilière ? Bingo !
Internet ne fait que démultiplier le phénomène : des milliers de communautés se créent en ligne autour de personnes capables de mobiliser une foule. Si vous cherchez une formation en 20 minutes au marketing, voici la psychologie des foules.
Cela vaut le coup de lecture : nous sommes tous amenés à faire partie d’une foule.
Sources :
Extrait de l’entrevue avec le Dr. moulden.
L’experience de Asch
L’expérience d’Asch, publiée en 1951, est une expérience du psychologue Solomon Asch qui démontre le pouvoir du conformisme sur les décisions d’un individu au sein d’un groupe.
Solomon Asch invita un groupe d’étudiants de 17 à 25 ans à participer à un prétendu test de vision. Tous les participants étaient complices avec l’expérimentateur, sauf un. L’expérience avait pour objet d’observer comment cet étudiant (le sujet) allait réagir au comportement des autres.
Les complices et le sujet furent assis dans une pièce et on leur demanda de juger la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d’affiches. À chaque fois, il fallait qu’ils désignent laquelle était la plus courte, lesquelles étaient de même longueur, etc. Au début, les complices donnent à l’unanimité la même fausse réponse avant de laisser le sujet répondre en dernier.
Tandis que la plupart des sujets répondirent correctement, beaucoup furent assez perturbés, et un grand nombre (33 %) finissait par se conformer aux mauvaises réponses soutenues à l’unanimité par les complices. Les sujets étaient même amenés à soutenir des réponses allant contre l’évidence et leur propre vue (voir les expériences filmées[1]), pour par exemple affirmer que deux lignes avaient la même longueur, alors que l’écart était très visible car de plus de 5 cm.
Lorsqu’il n’y avait pas unanimité parmi les complices, les sujets s’émancipaient du groupe pour soutenir la réponse vraie, mais dissidente et contrariante pour le groupe.
Des sujets témoins qui n’étaient pas soumis à un point de vue majoritaire, n’eurent aucun mal à donner toujours la bonne réponse.
Après l’annonce des résultats, le sujet attribuait généralement sa piètre performance à sa propre « mauvaise vue ». Ceci rejoint dans une certaine mesure l’expérience de Milgram où le sujet accuse l’expérimentateur d’être responsable de son comportement. Dans les deux cas, le sujet se dédouane de la responsabilité de ses décisions sur un élément extérieur à sa volonté.
Expérience Leyens - Soumission à l’autorité
Expérience sur la soumission à l’autorité de Leyens.
Il s’agit non plus de torture physique, comme dans la célèbre expérience de Milgram mais de torture psychologique.
L’obéissance à une autorité et l’intégration de l’individu au sein d’une hiérarchie est l’un des fondements de toute société. Cette obéissance à des règles, et par voie de conséquence à une autorité, permet aux individus de vivre ensemble et empêche que leurs besoins et désirs entrent en conflit et mettent à mal la structure de la société. Partant de cela, Stanley Milgram ne considère pas l’obéissance comme un mal. Là où l’obéissance devient dangereuse, c’est lorsqu’elle entre en conflit avec la conscience de l’individu. Pour résumer, ce qui est dangereux, c’est l’obéissance aveugle.
Un autre moteur de l’obéissance est le conformisme. Lorsque l’individu obéit à une autorité, il est conscient de réaliser les désirs de l’autorité. Avec le conformisme, l’individu est persuadé que ses motivations lui sont propres et qu’il n’imite pas le comportement du groupe. Ce mimétisme est une façon pour l’individu de ne pas se démarquer du groupe. Le conformisme a été mis en évidence par le psychosociologue Solomon Asch dans l’expérience de Asch réalisée dans les années 1950. Les variantes avec plusieurs pairs ont montré que si l’obéissance entre en conflit avec la conscience de l’individu et que le conformisme « impose » à l’individu de ne pas obéir, il se range souvent du côté du groupe. Ainsi, si l’obéissance aveugle d’un groupe veut être assurée, il faut faire en sorte que la majorité de ses membres adhère aux buts de l’autorité.
Tags : Société Marketing Journalisme citoyen Sondages
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