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Accueil du site > Actualités > Société > Les bobos n’existent pas !

Les bobos n’existent pas !

Les bobos n'existent pas... C'est l'avis du sociologue Colin Giraud. Et voilà pourquoi.

 

Dans une perspective attentive aux relations à l’espace qu’entretiennent des groupes sociaux inégalement dotés en ressources, Colin Giraud et ses confrères récusent l’idée selon laquelle cette catégorie permet de décrire et d’expliquer le monde social. La notion de « bobos » masque a complexité des processus sociaux et son usage passe sous silence l’hétérogénéité des populations, la diversité des processus et des pratiques.

La genèse de la catégorie de « bobos » se comprend dans le contexte de la lutte pour le monopole de la production des idées entre conservateurs et progressistes , elle est mobilisée dans les champs médiatique et politique par les premiers pour tourner en dérision le style de vie des seconds et disqualifier leurs préoccupations politiques comme les revendications liées à la redistribution sociale, à l’antiracisme, à l’écologie, au féminisme, qui sont assimilées à celles d’un groupe social urbain privilégié qui se détourneraient des enjeux contemporains et qui serait « coupé de la réalité et des difficultés du peuple ».

Finalement, la mobilisation de la catégorie de « bobos » dans les champs médiatico-poiltique permet de déplacer le débat : son usage permet de parler de niveaux de revenus et de se contenter de décrire des pratiques culturelles sans en expliciter leurs conditions sociales de production, à une focale sur les catégories socio-économiques (classes, âge, diplôme, sexe) se substitue une attention aux modes de vie supposé homogène d’individus socialement hétérogènes.

La mobilisation d’une catégorie comme celle des « bobos » témoigne avant tout d’un appauvrissement de la description et de l’explication du monde social : les modes de vie ne sont pas mis en relation avec les caractéristiques sociales des agents et l’usage de la catégorie de « bobos » se fait aux dépens de catégories plus fines comme celle de gentrificateurs pour comprendre nos sociétés contemporaines : seul 1/6ème des gentrifieurs acceptent de se définir eux-mêmes comme "bobo" , d’autres utilisent ce terme pour désigner des acteurs sociaux sans le sou comme les intermittents du spectacle.

L’usage d’une catégorie sociologiquement pauvre comme celle de « bobos » en dit plus sur les agents qui la mobilisent que sur ceux qu’elle est censée décrire.

Sources :

- Thibaud Morin, « Jean-Yves Authier, Anaïs Collet, Colin Giraud, Jean Rivière, Sylvie Tissot (dir.), Les bobos n’existent pas  »

-Brut

- innerFrench

 

Tags : Société




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194 réactions à cet article    


  • 10 votes
    ezechiel ezechiel 8 juin 2019 10:03

    "La genèse de la catégorie de « bobos ».... les revendications liées à la redistribution sociale, à l’antiracisme, à l’écologie, au féminisme, qui sont assimilées à celles d’un groupe social urbain privilégié qui se détourneraient des enjeux contemporains et qui serait « coupé de la réalité et des difficultés du peuple"

    Les bobos représentent la classe moyenne votant à gauche-centre-droite (représentés aujourd’hui par la REM), toujours en première ligne pour défendre les sans-papiers dans les manifs, l’immigration incontrôlée, et les islamistes (essayez de critiquer l’Islam devant un bobo, vous le reconnaîtrez immédiatement, il vous traitera de facho !)
    Mais curieusement, le bobo, si prompt à défendre le multiculturalisme et le métissage, ne scolarise pas ses enfants dans les écoles de la "diversité". Il fuit les banlieues : Saint-Denis, La Courneuve, Drancy, Pierrefitte, (première couronne parisienne)..., pour aller s’installer au coeur de Paris, il s’y sentira protégé contre les Arabes et les Noirs, ou dans les villes aux terminus des RER (deuxième couronne), il pourra y retrouver une culture et une population relativement homogène.



    • 3 votes
      maQiavel maQiavel 8 juin 2019 21:18

      @ezechiel
      Ce que vous décrivez là relève plus du cliché que de la catégorie sociologique. 


    • 2 votes
      mac1 8 juin 2019 23:59

      @maQiavel Non au contraire, je trouve ça factuel.


    • 1 vote
      maQiavel maQiavel 9 juin 2019 21:11

      @mac1

      C’est le propre du cliché : diffuser le ressenti que quelque chose est factuel.


    • 1 vote
      Croa Croa 9 juin 2019 23:46

      À ezechiel,
      Sauf que tout ça n’est qu’une vue de l’esprit puisque le bobo n’existe pas.


    • 3 votes
      Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 10 juin 2019 09:44

      @maQiavel
      Toujours là pour ne rien dire, en somme.


    • 2 votes
      maQiavel maQiavel 10 juin 2019 14:04

      @Jean Robin contre Fantômette
      C’est ma raison de vivre. 


    • 1 vote
      Traroth 11 juin 2019 16:14

      @ezechiel
      Parce que vous trouvez que LREM défend les sans-papiers ?


    • vote
      Belenos Belenos 12 juin 2019 00:46

      @maQiavel
      "C’est ma raison de vivre." 

      Et en plus, vous êtes payé pour ça. Si c’est pas honteux ! 

       smiley

    • vote
      ezechiel ezechiel 12 juin 2019 21:27

      @Traroth "Parce que vous trouvez que LREM défend les sans-papiers ?"

      Évidemment, puisque par définition, LREM milite pour l’UE et la gouvernance mondiale, un Monde sans nations, sans états, sans frontières, contrôlé par une élite oligarchique, où il n’y a plus de sans-papiers, plus de Français, plus de Belges, plus d’Espagnols, mais des citoyens consommateurs lambda, "faire en sorte que l’Europe reste une destination attrayante pour les migrants dans un contexte de déclin démographique, notamment en révisant le régime de la carte bleue, en redéfinissant les priorités des politiques d’intégration et en améliorant l’efficacité de la politique migratoire des pays d’origine, par exemple en facilitant les envois de fonds des travailleurs émigrés."
      politique migratoire de l’Union Européenne

      Sous Macron, plus de 450 000 étrangers entrent en France chaque année, sans compter les clandestins.


    • 1 vote
      Traroth 19 juin 2019 17:48

      @ezechiel
      J’ai l’impression que vous commentez plus vos fantasmes que la réalité. Dans la vraie vie, ce gouvernement LREM laisse littéralement crever les réfugiés dans leurs embarcations de fortune (plusieurs dizaines de milliers, ces dernières années, quand même !) et soutient des gouvernements despotiques en Turquie ou en Libye pour que ceux-ci fassent le sale boulot.

      Reprenez contact avec la réalité ! smiley


    • 15 votes
      medialter medialter 8 juin 2019 10:25

      Le sociologue Colin Giraud vient de découvrir que la signification originelle d’un terme peut être détourné par la novlangue politicienne. Ben si les bobos n’aiment pas qu’on les appelle les bobos, on en reviendra aux fondamentaux en les nommant "la gauchiasse aisée", pour reprendre la définition initiale de Brooks, "la gauche caviar". La gauchiasse aisée, c’est plus explicite comme ça ? smiley


      • 1 vote
        maQiavel maQiavel 8 juin 2019 21:14

        @medialter

        Il sait très bien qu’un terme peut être détourné de son sens originel puisqu’il en parle ici pour le terme de « bobo » smiley , il en explique justement le détournement. Peu importes que les désignés « bobos » n’aiment pas qu’on les appelle ainsi , il explique que sociologiquement parlant , cette catégorie n’est pas pertinente. Pour ainsi dire , elle n’existe pas.


      • 11 votes
        medialter medialter 8 juin 2019 22:00

        @maQiavel
        "cette catégorie n’est pas pertinente. Pour ainsi dire , elle n’existe pas"
        *
        Alors un sbire qui vote à gauche et qui a de la thune ça n’existe pas ? smiley Mince alors, pourquoi on ne me dit jamais rien à moi ??? Allez mon MaQouille, prêt pour le marathon de l’embrouille ? A mon top tu démarres ton Show. 3, 2, 1, partez


      • 1 vote
        maQiavel maQiavel 8 juin 2019 22:51

        @medialter
        Ah ? Donc il suffit de voter à gauche et d’avoir de la thune ? Eh bé alors medaterre , ça fait pas mal de gens qui sont catégorisés comme bobos mais qui n’en sont pas …  smiley
        Par ailleurs , selon ta propre définition , un mec comme Jean Pierre Chevènement est un bobo puisqu’il a de la thune et qu’il vote à gauche , ce que ceux qui usent habituellement de ce qualificatif trouveraient absurdes … 


      • 1 vote
        medialter medialter 9 juin 2019 11:38

        @Hieronymus
        "au marathon de l’embrouille, t’as aucune chance, MaQ est champion du monde"
        *
        Je sais, j’ai été probablement le premier ici à débunker son mode opératoire. Mais je l’ai bien formé, maintenant c’est des échanges blitz et détachés. 5 lignes de réponse seulement, il est pas tout propre et présentable maintenant, hein, notre MaQouille ?


      • 3 votes
        medialter medialter 9 juin 2019 11:43

        @maQiavel
        "Donc il suffit de voter à gauche et d’avoir de la thune ?"
        *
        Ben oui, c’est la définition, gauche-caviar. Rassure-moi, le prix du caviar ne s’est pas effondré ? smiley smiley
        *
        "ça fait pas mal de gens qui sont catégorisés comme bobos mais qui n’en sont pas"
        *
        Donc ils sont gauche-caviar, et en même temps ils ne le sont pas ? Tu te lances dans la mécanique quantique pour placer l’embrouille au niveau de la superposition d’état ?


      • vote
        maQiavel maQiavel 9 juin 2019 21:16

        @medialter

        « Ben oui, c’est la définition, gauche-caviar ».

        ------> Donc ceux qu’on nomme « bobos » se réduisent à la gauche caviar ? De ce que je sais la gauche caviard , ce sont des multi- millionnaires , voir des milliardaires qui se définissent comme de gauche. Comme je le dis plus haut , ça fait un paquet de gens qu’on traite de bobo et qui n’en sont pas dans ce cas.

        « Donc ils sont gauche-caviar, et en même temps ils ne le sont pas ? »

        ------> Nan , je te dis qu’il y’a des tas de gens qui ont des salaires correspondant au revenu médian , parfois même en dessous mais qui sont tout de même catégorisés comme bobo.


      • 2 votes
        julien julien 10 juin 2019 00:04

        @maQiavel
        Pourquoi essayez-vous à ce point de noyer le poisson sur le sujet des bobos ? Vous avez peur d’en être ?
        Sinon rien de plus réel aujourd’hui que le bobo, le bobo c’est celui qui est à la page du "progressisme" et du politiquement correct de l’époque, c’est pas plus compliqué que ça.
        La quintessence du bob c’est : écolo bio le plus souvent anticapitaliste, victimisant les minorités et les poussant au communautarisme, racialiste "antiraciste" homophile virant à l’hétérophobe pour parler comme eux, étranger à toute forme d’enracinement et de tradition (du moment qu’elle vient de l’occident), féministe vouant aux gémonies la masculinité (et au final sans s’en rendre la féminité), voilà pour les grandes lignes, vous y voyez plus clair ?


      • vote
        julien julien 10 juin 2019 00:46

        @guepe
        Je viens de vous en donner une définition claire et précise, c’est de la mauvaise foi ou de la bêtise de votre part ?


      • 2 votes
        PumTchak PumTchak 10 juin 2019 07:36

        @medialter

        La gauche caviar, c’était les canailles et cyniques faisant croire à une supériorité morale (le monopole du cœur), à l’instar d’un Jack Lang. Il y avait la catégorie en dessous : la gauche tarama, qui était celle des bien-pensants au progrès, ceux qui répétaient « Tonton laisse pas béton » ou qui vantaient son machiavélisme, voulant croire qu’on tenait nouveau un grand chef d’état qui avait du sens politique utile aux intérêts de la nation. C’est aussi une période de mutation politique (ou de fin d’une illusion) ou le parti socialiste a renoncé, après 1983, à agir sur l’infrastructure de la société, c’est-à-dire les conditions de productions économiques du pays pour ne s’occuper que de la « mousse », de la superstructure, le sociétal, défini par Terra Nova. A défaut de socialisme pour soutenir et protéger les conditions économiques du pays/du peuple, le gauche est passée au sociétalisme, le forçage culturel pour adapter le peuple à l’économie des affaires (la subvention au lieu de l’investissement, le bon pauvre immigré contre le mauvais pauvre poujadiste franchouillard, la préférence au changement plutôt qu’à la préservation). La droite, elle-même, ayant aussi réalisé sa propre imposture de renoncer à l’ordre économique garanti par l’Etat, pour n’avoir rien d’autre à proposer que de vendre à la découpe les biens publics et de prétendre faire des économies (retour au vieil ultra-capitalisme, ou aux 200 familles, avec les privatisations balladuriennes au profit d’une baronnie de possédants, dédain de l’industrie avec Thomson à un euro, selon Juppé).

        .

        Il faut sans doute utiliser le diagramme de Venn pour reconnaître le bobo.

        1 Le marquage politique avec le mantra du progrès sociétal qui vaut supériorité morale,

        2 le revenu de profession intermédiaire supérieur (+ de 3500 euros/mois ?) en espace urbain,

        3 l’activité professionnelle dans le secteur tertiaire (j’ai travaillé dans les trois secteurs, j’aime beaucoup l’expression entendue plusieurs fois : « Ah, tu viens des bureaux… »).


      • vote
        maQiavel maQiavel 10 juin 2019 14:44

        @julien

        Ce que vous décrivez là , c’est un cliché et non une catégorie sociale , cfr mon commentaire plus bas.

        @PumTchak

        Les critères que vous donnez sont intéressants mais ça reste tout de même très flou , pour un maximum de pertinence ils devraient être associé à une segmentation comportementale permettant de décrire le style de vie. Par exemple , la catégorie des professions intermédiaire supérieur gagnant plus de 3500 euros/mois a une forte hétérogénéité qui entraîne de fortes disparités sur le critère des ressources ou du pouvoir d’achat , et par conséquent du style de vie.



      • 1 vote
        julien julien 10 juin 2019 17:07

        @maQiavel
        "Ce que vous décrivez là , c’est un cliché et non une catégorie sociale "

        On peut débattre de l’importance que ce terme décrive ou pas précisément les contours d’une catégorie sociale spécifique mais ça ne me parait être pas le centre du sujet qui est avant tout de donner une définition du terme.

        Ce dont je parle n’est en tout cas pas un cliché mais un corpus idéologique à peu près décrit de manière exhaustive pour ses grandes lignes du moins, qui est vendu en primeur dans les campus américains depuis des décennies et qui se répand dans les autres milieux à commencer par la culture et les media.

        Tout ce fatras est très largement issu de la pensée de l’école de Francfort, qui a inspiré tous les déconstructivistes qui ont suivi avec chez nous Foucault ou Deleuze entre autres, ce que certains appellent le marxisme culturel, dans le quel le prolétaire a été remplacé par l’écologie et les minorités ethniques et sexuelles en guerre contre la norme établie par l’homme blanc hétérosexuel. Toute la pensée bobo découle de là il me semble.


      • vote
        julien julien 10 juin 2019 17:10

        @julien
        Peu importe le niveau de revenu et la catégorie sociale en la matière, l’idéologie transcende tout ça. 


      • vote
        maQiavel maQiavel 10 juin 2019 19:22

        @julien
        Donc pour vous c’est exclusivement un corpus idéologique ? On peut donc , selon vous , être un bobo sans être vivre dans une grande métropole et sans des revenus conséquents. Un SDF dans une petite ville de province peut par conséquent être un bobo s’il adhère à ce corpus idéologique ? 
        Ca a le mérite d’être plus clair mais à mon avis , peu de gens ont cette acception là du terme , beaucoup de gens seraient étonné que vous traitiez ce SDF de bobo et pas le parisien qui a un appartement à saint germain des prés et qui est cadre dans une startup sous prétexte qu’il est critique du féminisme et de la French theory …  smiley


      • 1 vote
        Belenos Belenos 10 juin 2019 19:25

        @maQiavel

        On trouverait peut-être un clochard snob, alors pourquoi pas un clochard bobo.  smiley


      • vote
        Belenos Belenos 10 juin 2019 19:26

        @julien
        "Tout ce fatras est très largement issu de la pensée de l’école de Francfort, qui a inspiré tous les déconstructivistes qui ont suivi avec chez nous Foucault ou Deleuze entre autres"

        Derrida surtout. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Derrida


      • vote
        julien julien 10 juin 2019 19:46

        @maQiavel
        Oui un clodo peut être un bobo, mais en même temps on ne doit pas en trouver des masses non plus a priori.

        @Belenos 
        Oui Derrida bien sûr.


      • 2 votes
        Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 10 juin 2019 20:05

        Un bobo peut être clodo maintenant, ah bon ? Vous êtes bien sur un site français, ne vous inquiétez pas.


      • 2 votes
        PumTchak PumTchak 11 juin 2019 07:24

        @maQiavel

        Je rappelle que le titre de votre article est « Les bobos n’existent pas ».

        .

        La sociologie ne lit pas dans quelle CSP sont les roux, les trisomiques ou les extravertis, pourtant ils existent. Les sociostyles, même si on les représente avec de camemberts, ne sont pas des segments de population, mais des polarités. C’est du pastel avec plus ou moins d’eau, pas du feutre.

        Je peux m’habiller hypster, parce que mes amis le sont et je ne me casse pas la tête avec les fringues, ou bien parce que c’est mon identité, ma tribu, le mode de vie qui me ressemble : pourtant l’attitude passive et active seront mise dans le même morceau de camembert. Jérôme Rodrigues, il est hipster ? Tendance pirate ou bucheron ? 

        Vous devriez lire « Les mouvements de modes expliqués au parents » de Olback, Soral et Pasche, un vrai manuel de sociologie (vous pouvez l’avoir en pdf), vous verrez que ce n’est pas un travail d’un comptable qui attribue chaque fait de gestion à un compte. La sociologie interprète la mimèsis, qui commence en biologie, continue en développement comportemental, cognitif, culturel et en univers de valeurs.

        .

        Le premier marqueur du bobo est idéologique, cela a été bien expliqué dans les commentaires. Un bobo ne vote jamais à droite, sauf barrage contre le Pen. Selon la hauteur de revenu, les attitudes du bobo peuvent avoir des raisons différentes, c’est pourquoi je complétais la gauche caviar avec celle tarama.

        Mais les smicards, intérimaires, prolos, ouvriers (quel mot choisir...) ne sont pas de mentalité bobo : ils s’intéressent plutôt à la partie égalité que liberté de la devise républicaine. Raison pour laquelle ils votent Le Pen depuis plus de 15 ans (pour ceux qui votent encore) si on analyse les compositions CSP des votants aux élections passées : ils cherchent les valeurs de protection et de fidélité ou solidarité, avant avec la classe sociale, maintenant avec la nation. D’où le malaise avec les syndicats qui prétend les représenter en étant anti-nationaux (pro-UE, confusion entre fascisme et nationalisme) et antiracistes (pro-migrants qui viennent disputer leurs emplois déjà rares et fragiles).

        Quant-aux intermittents du spectacle, ce sont en général des enfants de fonctionnaires ou des bourgeois de classe moyenne : ils portent donc l’empreinte des valeurs dont ils sont issus. Les antifa sont d’ailleurs de même descendance. Ils ont encore des parents, des relations, des biens qui leur permettent occasionnellement d’aller au ski (en snowboard et chignon, car on se singularise) ou de prendre l’avion. Alors qu’à revenus équivalents, les ouvriers, iront à Disneyland avec les gosses ou voir Jauni avec les potes.

        .

        On peut la refaire en perspective historique : les bourgeois-bohêmes des littérateurs du XIXème siècle étaient de la moyenne bourgeoisie rentière et un peu désœuvrée, au romantisme nourri des idéaux révolutionnaires, des feux de l’empire napoléonien et de la France champêtre déjà menacée par le révolution industrielle, ou encore de l’engouement à l’exotisme avec l’égyptologie apportée par les conquêtes napoléoniennes et les traductions de Champollion, jusqu’à Joséphine et les années folles de la France coloniale.

        Ce romantisme a été actualisé par les étudiants de mai 68 et l’expression est devenue « bobo » depuis la disruption mitterrandienne entre le socialisme et le sociétalisme. Les bobos sont moqués par ceux qui pensent avoir compris l’embrouille.


      • 1 vote
        Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 11 juin 2019 07:54

        @PumTchak
        Un vrai roman ! ...mais c’est juste. Les bobos représentent la norme moralisante petite-bourgeoise aujourd’hui. Ils n’admettent même pas que quelque chose puisse exister en dehors de leur moralité étriquée (prétendue universelle mais au final excluante). Les "fachos" sont quelque chose d’anormal pour eux, ça ne devrait même pas se concevoir puisqu’eux représentent tout ce qu’il y a de mieux, de bien, de vrai... En s’accaparant toutes les valeurs universelles, ils cherchent l’hégémonie et donc, prétendent représenter toute la société. De ce point de vue, ils sont devenus transparents : tout le monde devrait être comme eux (pensée, mode de vie, toilette) donc ils n’existent pas.


      • 1 vote
        Traroth 11 juin 2019 16:18

        @medialter
        En quoi est-il pertinent de distinguer les gens qui ont de l’argent et qui vote à gauche ? Est-ce qu’on distingue ceux qui n’ont pas d’argent et qui votent à droite ? Ceux qui ont de l’argent et qui votent à droite ? Ceux qui ont du fric et qui votent à droite ? C’est quoi leurs surnoms péjoratifs, à ceux-là ?


      • vote
        Fantômette contre Jean Robin Jean Robin contre Fantômette 11 juin 2019 17:42

        @Traroth
        C’est pertinent parce qu’ils ont le pouvoir absolu sur les âmes, c’est à dire dans les mentalités en général. Les médias pensent bobo, les partis politiques, syndicats pensent bobo, les films sont bobos, la radio d’Etat est bobo, l’Education nationale est totalement bobo. Le pouvoir bobo est réel.

        Vous semblez bien ignorant à moins que vous usiez de la méthode socratique. La bourgeoisie de gauche a toujours existé mais elle était plutôt communiste avant 1989. Elle est aujourd’hui clairement libérale. Comme dit justement dans la seconde vidéo, les bobos qui appellent à la babélisation du monde ne risquent pas eux, de perdre leur emploi citadin qualifié. Les journalistes qui ont souvent appelé à plus de flexibilité dans le travail, sont particulièrement représentatifs de cet aveuglement citadin bobo.


      • 1 vote
        Traroth 19 juin 2019 17:46

        @Jean Robin contre Fantômette
        Les gens qui ont de l’argent ont du pouvoir. En ont-ils plus parce qu’ils sont de gauche ? Vous apportez de l’eau à mon moulin.

        Quant à "libéral de gauche", bel oxymore !


      • 2 votes
        joelim joelim 8 juin 2019 14:11

        Effectivement, ce sont des laidlaids, bobo n’est pas adapté phonétiquement parlant.


        • 12 votes
          albert123 8 juin 2019 16:02

          le sociologue bobo nous explique sur un média bobo que les bobos n’existent pas.


          • 1 vote
            maQiavel maQiavel 8 juin 2019 21:16

            @albert123
            Nous sommes donc d’accord qu’à votre façon de l’utiliser , "bobo" est plus un anathème qu’une catégorie sociologique. Sinon , comment devinez vous que ce sociologue est bobo ? smiley


          • 6 votes
            albert123 8 juin 2019 22:49

            @maQiavel

            Aucun anathème dans mon commentaire, le percevoir comme tel est par contre en soi un marqueur,

            En effet, Les seuls qui sont agacés par le terme au point de nier l’existence même du phénomène et d’y consacrer un ouvrage pour en nier l’existence, puis d’en diffuser le contenu, sont ceux là même que le terme décrit.



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