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Accueil du site > Actualités > Société > Les entreprises transnationales contre les démocraties

Les entreprises transnationales contre les démocraties

« La liberté économique totale dévore toutes les autres libertés »

« une idéologie de l’égoïsme et de la cruauté, où les entreprises transnationales sont au centre »

« Les entreprises prennent une place bien au-delà de celle qui devrait leur revenir » Susan George

 

 Conférence donnée par Susan George à l'Université de Nantes en novembre 2013 : « Les démocraties contre les entreprises transnationales : à qui la victoire ? »

 

Résumé chronologique de l'intervention :

 

Introduction

Qu'est-ce qui fait que le pouvoir est légitime ?

Attributs du pouvoir politique démocratique actuel :

élections justes, sans corruption,
un gouvernement constitutionnel,
un gouvernement de droit,
égalité devant la loi pour tous,
une séparation des pouvoirs judiciaire législatif exécutif,
des équilibres pour empêcher une seule partie du gouvernement de devenir trop importante et commander directement aux autres.


Hayek
Gramsci

Compétitivité Austérité
TINA

Le partage de la valeur ajoutée :
dans les années 70 : 70% pour le travail, 30% pour le capital
Maintenant : 60% pour le travail, 40% pour le capital ("transfert" de 10% du PNB = 1300 milliards d'euros au profit du capital)


Pour le néolibéral :
celui qui crée la richesse c'est le patron (l'investissement, le capital),
le marché c'est le roi (sage, toujours les bonnes décisions...),
la privatisation est toujours meilleure que les services publics,
l'impôt est mauvais (transfert de valeur du capitaliste vers celui qui n'a rien créé)...


58 millions d'Américains dépendent des bons alimentaires.

 


Vers 28:00, Les exemples :

Les grandes entreprises veulent tailler les lois pour satisfaire leurs besoins.
les lobbies
les conflits d'intérêts
lobbies cachés derrière des fondations, centres, instituts, etc
des scientifiques "très apprivoisés", au service de ces lobbies.

 

Le triomphe des banques et de la finance (sont revenues plus fortes qu'avant la crise initiée en 2007-2008)
Pas de séparation des banques (serpent de mer...)
Le nombre de gens extrémement riches a considérablement augmenté
Paul Krugman (où sont allés les gains de la croissance aux USA ? 95% des gains sont allés aux premiers 1% = "la gravitation à l'envers")
Les agences de notation (entreprises privées payées par les banques et d'autres pour noter les produits financiers).


Google et Starbucks : environ 2% d'impôts sur leurs profits ; ne contribuent pas au bien commun ("vivent aux crochets des contribuables qui paient leurs impôts")


Traité sur le commerce et l'investissement :
A partir de 1995 : dialogue transatlantique (transatlantic business dialogue) entre grandes entreprises : comment réguler leurs industries (en allant vers une "fusion").
Baisser partout les protections du consommateur.
Philip Morris a porté plainte contre l'Australie et l'Uruguay (voir "L'Uruguay tient bon dans son conflit avec Philip Morris") pour attaquer leur politique de lutte contre le tabagisme.
Davos : des experts travaillent au changement de la nature du gouvernement pour en faire une sorte de partenariat public-privé.

Gerhard Cromme : "Assujettir les écoles aux forces du marché, comme tout autre business"

...

 

 

 

« Dans cette idéologie il n’y a plus de barrières ; on infiltre les gouvernements, on utilise un langage commun, on a une idéologie commune, on a des ambitions communes (...)


Si le citoyen ne peut même pas identifier qui le gouverne, parce qu’il n’est pas informé (...), si on ne peut pas comprendre quelle est la démarche des entreprises, et comment toutes ces filières différentes sont en train de viser un même objectif, c’est évident que la démocratie a disparu. Parce que si on ne peut même pas voir à travers le brouillard, on est fichu. Ce n’est pas seulement leur taille qui est immense, et leur richesse qui est aussi immense, mais leur niveau d’organisation, leur capacité à s’unir pour un objectif commun, c’est leur capacité d’infiltrer les gouvernements, qui va - et en plus ils sont en train de chercher une nouvelle légitimité - qui va nous toucher tous, qui va détruire le bien commun et qui va faire un Etat, de, par et pour les transnationales ; et pas un Etat pour le bien commun et les peuples. (...)
Je ne suis pas capable de dire exactement comment nous allons pouvoir nous mettre en route contre tout cela. Mais je crois que la première arme c’est tout de même l’information... »

 

Donc voilà une première arme qu’il nous faut aiguiser : informer et s’informer sur les attaques anti-démocratiques initiées par des transnationales, très riches et organisées. Traquer les méfaits de cette oligarchie (ou ploutocratie) qui mène une guerre contre tout ce qui peut protéger les peuples. Dénoncer ses crimes et surtout reprendre le pouvoir politique démocratique, pour ne plus être des victimes soumises...

 

 

PS : l’article de Nina sur les enjeux et les menaces du Traité transatlantique (TAFTA, TTIP), complète parfaitement ce que dénonce Susan George dans cette conférence.

 

Tags : Economie Entreprises Démocratie Grand Marché Transatlantique TAFTA




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15 réactions à cet article    


  • 6 votes
    Heptistika Heptistika 20 juin 2014 16:32

    Il y a pleins de choses qui vont pas dans ce monde, mais le capitalisme en tient de loin la palme.

    Ce sont les capitalistes qui ont les moyens de créer l’opinion publique, de forcer les idéologies de compétitivité et autres merdes inhumaines au fond des cerveaux via l’ingénierie sociale.
    La lutte contre le capitalisme est en effet le combat le plus important de notre ère, mais aussi, évidement, le plus occulté et le plus difficile.

    • 6 votes
      Heptistika Heptistika 21 juin 2014 02:39

      Je ne suis pas un croyant de la théorie du ruissellement. Les profits "visibles" du capitalisme proviennent à mon sens soit de l’esclavage moderne, soit de la destruction de la nature et de ses ressources (pétrole, minerais, eau, humus, faune et flore, etc...)


      Si vous considérez que le terme "capitalisme" n’est pas approprié, que je simplifie trop ou manque de discernement, soit, c’est probablement un peu vrai, mais de grâce ne venez pas défendre le système actuel.

      Nous arrivons gentiment à la croisée des chemins, soit l’humanité s’élève dans une prise de conscience globale (ce dont je doute très fort), soit elle est condamnée.

    • vote
      Heptistika Heptistika 21 juin 2014 16:56

      Ok, merci pour ces précisions.


      On peut dire qu’il faudrait du libéralisme pour les riches, et du socialisme pour les pauvres, or nous avons l’inverse.

      Pour le cas étasunien, où le simple mot "socialism" est associé aux heures les plus sombres de notre histoire, il ne reste que le néolibéralisme pour expliquer la déchéance du capitalisme, non ?

    • vote
      Heptistika Heptistika 21 juin 2014 17:40

       (car on n’est pas la QUE pour jouir tranquillement, il faut aussi combattre l’adversité)


      Par contre, ce genre de phrase hyper dogmatique (probablement d’inspiration religieuse) ne me plaît pas des masses, c’est un jugement de valeur parfaitement subjectif. Du coup je suppose que vous n’êtes pas un fan de Marcuse.

    • vote
      Heptistika Heptistika 22 juin 2014 02:14

      Herbert Marcuse était l’un des maître à penser d’Angela Davis, elle-même membre éminent des Black Panthers.


      Ses idées sont un genre d’hédonisme plus scientifique que philosophique, revisitant Freud et Marx.

    • 1 vote
      Lisa Sion Lisa Sion 20 juin 2014 17:35

      L "économie de marques" est au néo libéralisme ce que l’économie de marché est au libéralisme...le marché peut très bien être local où les marques dominantes sont mondiale. Pour échapper à ces dernières, tague ton polo ordinaire et tes pompes de base à ton nom ou raye la marque en rouge. L.S.


      • 4 votes
        gorobei 20 juin 2014 20:31

        Il est temps de libérer l’entreprise de la dictature du patronat et de l’actionnariat financier.

        Il faut imposer la démocratie dans les entreprises, la SCOP comme moyen de gouvernance de l’entreprise.

        • 5 votes
          Lila K Lila K 20 juin 2014 21:45

          Dictature du profit et culte du secret... Un système paranoïaque qui va contre le bon sens et contre l’intérêt commun.


        • 4 votes
          Lila K Lila K 20 juin 2014 21:52

          La transparence et l’intérêt général devraient être les piliers de toute production de biens et services (comme pour le logiciel libre)...


        • vote
          Staline 20 juin 2014 23:49

          c’est desinformormer les popuuliste et donc les conforter dans un fascisme de fatalité.


          • 1 vote
            coinfinger 21 juin 2014 10:29

            Au travers de chaque fait , chaque affirmation de cet article apparait la question de l’argent . C’est à dire de la création monétaire . Comment se crée la monnaie , au profit de qui . C’est beaucoup plus général que le ’capitalisme’ ou méme le marché et les échanges . C’est ce qui corrompt tout le reste .
            Tant que cette question ne sera pas envisagée , rien ne sera réglé , et tout tournera en boucle dans une complexification croissante des organisations , droits , informations , etc ...
            Il est remarquable qu"elle n’est pas posée dans cet article , qui induit donc à d’autres complexifications , ’démocratiques’ , réglementaires, etc ....donc encore plus de monnaie pour que ce systéme où le rendement est indicateur comme dans tout systéme , soit satisfait .
            Malgré tout il existe une limite à laquelle on approche qui va mettre un terme à tout çà mais par un chaos d’autant plus grand qu’on aura tardé .


            • vote
              HELIOS HELIOS 21 juin 2014 13:48

              ... Globalement ce qui est raconté ici n’est pas faux, mais tout est hélas partiel.


              Capitalisme, libéralisme etc, ce ne sont que des détails.

              Le vrai problème vient dans la financiarisation de l’économie, ce qui ôte a toute entreprise son rôle social. 
              De nos jours une entreprise, a rentabilité égale, a le choix entre produire en quantité un bien (ou fournir un service) avec faible marge, satisfaisant ainsi au besoin de la population... ou bien produire en très petite quantité ce même bien, organisant une pénurie artificielle lui autorisant la forte marge qui la fait vivre. Le choix n’est pas vertueux, il ne s’agit pas de gèrer le luxe, la financiarisation pilote alors le choix de l’entrepreneur. 

              Cette financiarisation intervient également dans le fonctionnement des états, qui n’agissent plus selon les règles sociales mais selon la rentabilité de leurs actions. une preuve qui fait polémique mais que tout le monde touche du doigt : ! les radars. Sont ils installés au bon endroit ? ben non, ils sont installés là où cela rapporte le plus.... mais ce n’est pas le seul exemple, hélas !

              Alors, où est la solution ?... simple contrairement a ce que l’on dit.
              L’argent, la monnaie ne sont pas des marchandises, c’est tout simple et c’est a l’etat, c’est a dire l’autorité publique d’en prendre la responsabilité, sans délégation directe possible.
              De plus l’argent doit consacrer une richesse.. ; et c’est pour cela que cet argent doit avoir une contrepartie...
              Les producteur de la monnaie, qui est une mission régalienne de l’état, même s’ils se mettent a plusieurs pour posséder cette monnaie ne peut donc pas être confiée a des organisme privés, quelle que soient leurs formes. Les banques doivent être "publiques".

              Cela n’implique pas qu’il puisse y avoir des entreprises de services offrant des supports de paiement, des tenues de comptes et des crédits, tout cela dans le respects des équilibres dont la contrepartie est obligatoire (pas de création de monnaie).

              Bon samedi de courses a tous



              • vote
                DJL 93VIDEO DJL 93VIDEO 22 juin 2014 03:01

                Je sentais depuis le début qu’il y avait 1 chose ou 2 qu’il n’allait pas dans son discours.
                .
                Mme Susan George est pour la défense des droits des minorités sexuelles au sein de institutions religieuse. Ce qui est une erreur ... L’homosexualité est une déviance sexuelle contre nature ... L’homosexualité est une faiblesse humaine et on ne défends pas une faiblesse, on l’a combat ... De la même manière que l’on combat pas la toxicomanie en créeant des "salles de shoot" si aimée par les socialistes si éclairés ...
                .
                Mme Susan George nous parle amoureusement de la période des Lumières. Elles ne se rends pas compte que les Lumières se sont positionnés contre la religion ... Les lumières ont tués le pouvoir Royale et l’autorité spirituelle lors de la Révolution de 1789 ... Ils ont instaurés une démocratie qui comme tous le monde le sait est une oligarchie qui ne dit pas son nom ... La démocratie est le pouvoir d’un petit club très privé dont tu ne seras jamais membre ...
                .
                Le régne des rois Chrétiens ont été une période heureuse de la France ... Le Roi aimait son peuple et le peuple aimait son Roi. Quand un Roi déclarait une guerre, il l’a faisait lui-même avec ses seigneurs ... Le commerce était régulé par des prix fixé par le roi, les commercants ne régnaient pas à cette époque. L’église s’occupait de l’école et de la santé des Français. Les religions ont toujours défends les femmes et les enfants, ainsi que les pauvres de ce monde ...

                .

                J’espère que la suite du doc sera intéressant ... pas si sûre ...


                • vote
                  YVAN BACHAUD 22 juin 2014 09:25

                  Mme George sait très bien ce qu’il faudrait au peuple , aux citoyens pour se défendre EFFICACEMENT contre l’oligarchie MAIS elle n’en dit mot.. smiley                   Il nous faudrait disposer du référendum d’initiative citoyenne (RIC) en TOUTES MATIÈRES pour pouvoir en appeler à l’ arbitrage de la population .              En 2004 l’ AG annuelle de ATTAC dont Mme GEORGE faisait partie a voter une motion " Agir pour le référendum d’initiative citoyenne avec 90% de OUI.         Mais depuis RIEN n’a été fait.                                             Il nous faut arracher le RIC au Pouvoir pour que le peuple soit souverain !! 82 à 88% des Français sont POUR.. Il faut les rassembler et le mettre dans les rues...       Le RIC est l’unique revendication d’article3 !!! Voir www.article3.fr  et signez la pétition !


                  • vote
                    zygzornifle zygzornifle 23 juin 2014 07:49

                    Il n’y a pas que les entreprises qui infiltrent l’état il y a les organisations CRIF, LICRA et autres qui se gavent dans l’ombre sur le dos des contribuables et il y a énormément de députés, sénateurs et ministres UMP et PS qui sont membres d’honneurs ou sympathisants actifs espionnant l’état à leur profit , essayant par tous les moyens d’influencer les votes et decisions afin détendre encore plus leur pouvoir sur le gouvernement ......



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