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Par delà le bien et le mal !

Friedrich Nietzsche, grand philosophe vigoureusement anti-chrétien, avait pourtant une approche qui convergeait avec les enseignements du Christ sur un point majeur : sa condamnation sans équivoque du moralisme.

 

Les pharisiens, ces ancêtres de nos chers gauchistes, incarnent parfaitement tout ce que Nietszche et le Christ dénoncent, à savoir cette vision totalitaire qui consiste à niveler les esprits dans une commune vision de ce que doit être le bien et le mal. Car la figure du pharisien ne désigne pas seulement l'un des courants du judaïsme mais plus généralement un état d'esprit religieux qui tend à une horizontalité nivelante, via une morale égalitariste et dans lequel on retrouve les 3 monothéismes, en opposition à une transcendance verticale (ou à une 'foi') qui élève l'homme personnellement. Qu'on appelle cette transcendance 'Dieu' si on est croyant ou l'Ordre Naturel des choses' si on ne l'est pas.

 

Si on analyse la plupart des événements actuels et même passés à la lumière de ce prosélytisme moral, autrefois incarné par le christianisme et aujourd'hui par les Droits de l'Homme, on comprend alors pourquoi la démocratie cardinale bâtie sur ces principes moraux et nivelants fut le marche-pied des pires totalitarismes du XXès. Et on comprend aussi que le triptyque individualisme/égalitarisme/universalisme découlant de cette démocratie puisse engendrer, toujours au nom de la morale égalitariste, la volonté d'établir un Nouvel Ordre Mondial avec l'aide du prosélytisme religieux,que celui-ci soit juif (au nom de la "paix universelle" comme l'incarnent un BHL ou un Attali), islamique (tel unTariq Ramadan) ou même dans une moindre mesure chrétien (comme certaines communauté évangéliques).

 

L'Universalisme incarné par la morale : voilà l'ennemi !

 

Friedrich Nietzsche : par delà le bien et le mal !

 

 

L’une des caractéristiques qui permet de distinguer un moraliste : il se croit bon, il est persuadé d’avoir la Vérité et ne se remet jamais en cause. Et, force est de constater que la plupart des moralistes (pas tous) sont, factuellement, de gauche.En fait, le vrai clivage aujourd’hui se situe entre ceux qui ont une vision essentiellement morale de la société (c’est à dire les gens du système ET des anti-systèmes) et tous les autres.

 

"On a fait un grand pas en avant lorsqu’on a fini par inculquer aux grandes masses (aux esprits plats qui ont la digestion rapide) ce sentiment qu’il est défendu de toucher à tout, qu’il y a des évènements sacrés où elles n’ont accès qu’en ôtant leurs souliers et auxquels il ne leur est pas permis de toucher avec des mains impures, — c’est peut-être le point le plus élevé d’humanité qu’ils peuvent atteindre. Au contraire, rien n’et aussi répugnant, chez les êtres soi-disant cultivés, chez les sectateurs des « idées modernes », que leur manque de pudeur, leur insolence familière de l’oeil et de la main qui les porte à toucher à tout, à goûter de tout et à tâter de tout ; et il se peut qu’aujourd’hui, dans le peuple, surtout chez les paysans, il y ait plus de noblesse relative du goût, plus de sentiment de respect, que dans ce demi-monde des esprits qui lisent les journaux, chez les gens cultivés.

 

Nietzsche (Par delà le bien et le mal)

 

Et voici en complément un des passages de la Bible à propos des Pharisiens qui se croient ’bons’

 

"Il dit encore la parabole que voici à certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres :

 

« Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre
collecteur d’impôts. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui–même : O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, malfaisants, adultères, ou encore comme ce collecteur d’impôts.
Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tout ce que je me procure.
Le collecteur d’impôts, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis.
Je vous le déclare : celui–ci redescendit chez lui justifié, et non l’autre, car tout
homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. »
(Luc 18.9-14)
 
 
A méditer...
 

Tags : Société Philosophie




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8 réactions à cet article    


  • vote
    karikakon karikakon 29 novembre 2013 11:41

    " Je suis forme organique primitive et je *deviendrai magnifique géométrie complexe" = (le Mouvement) = " l’évolution"et toutes ses déclinaisons dans le voyage binaire = l’avenir de l’Humanité. Si du Noir est sorti la Lumière, du mal sortira le bon...Laissons le temps au temps.

    * A relier avec la pensée de Descartes " je suis, donc, je pense" =...donc je deviendrai.


    • 4 votes
      Gollum Gollum 29 novembre 2013 11:53

      Très bon Nietzsche. Un esprit d’une grande profondeur comme on n’en fait plus. Je ne suis pas nietzschéen pur jus car beaucoup de choses me dérangent chez lui, mais j’aime sa façon de démasquer l’esprit moderne, sa critique de la morale, qui est effectivement l’ennemi du spirituel, son esprit aristocratique. Il se trouve que je suis presque à la fin du Par delà Bien et Mal et je dois dire que je me suis régalé. Des intuitions fulgurantes aussi sur ce qui à l’époque était en germe et qui maintenant est affreusement d’actualité.


      Ça nous change des pointures minables d’aujourd’hui, style BHL ou Onfray.

      Et bien d’accord pour dire que Nietzsche était peut-être plus proche du véritable christianisme, même s’il l’a vitupéré, que bien des grenouilles de bénitiers.. grenouilles en grande partie responsables du désastre chrétien d’aujourd’hui..

      • 1 vote
        Soi même 29 novembre 2013 11:59

        Pour comprendre Friedrich Nietzsche, il est impératif de lire Jean Marie Guyau .

        Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction, Paris : F. Alcan, 1885,

        L’Irréligion de l’avenir, étude sociologique, Paris : F. Alcan, 1886

        Et l’étude de Alfred Fouillée

        Nietzsche et l’immoralisme

        Et ne pensé pas à la lecture de cela vous aurais une véritable compréhension qui est Friedrich Nietzsche, qui est le précurseur d’un événement qui reflète notre époque actuel. !

        Friedrich Nietzsche est la cheville ouvrière de la pensé de notre époque qui plonge dans le chaos.


        • 1 vote
          ffi 29 novembre 2013 12:03

          "L’universalisme incarné par la morale"
           
          Que cela signifie-t-il ?
          L’incarnation, ça reste quelque chose de mis en chair, non ?
           
          Qu’est-ce que l’universalisme, à la base ?

          Point étymologique :
          Le mot "universum" a servi à traduire deux mots :
          le grec katholou "pour tous" ;
          le grec homothymaddon "tous ensemble".
           
          "universum", au sens strict, est la composition de "unus" (un, unique) et de "vertere, versus" (tourner, s’orienter). On pourrait donc traduire ce mot par "d’un seul tour", ou, au sens propre par "fait d’être uni vers".
           
          L’universel est donc ce qui fait "s’orienter vers l’unité".
           
          Une propriété universelle est une propriété commune à tous les éléments d’un ensemble (sens "pour tous"). Une université est une assemblée où les gens (professeurs et écoliers) cheminent ensembles (sens "tous ensemble").
           
          Qu’il y ait besoin d’une morale universelle dans une société, c’est évident.
          Une morale commune permet la compréhension réciproque, donc permet une certaine concorde, ce qui est favorable à la paix civile et politique.
           
          Le Bien Commun repose en définitive sur des définitions communes du Bien.
           
          Une morale universelle est donc à la fois un ensemble de définitions du Bien partagé par tous. Elle doit contenir l’instruction aux moyens de réaliser ce Bien en acte (vertu et vice).
          Elle doit être favorable à la paix civile, c’est-à-dire qu’elle doit permettre à la société de progresser vers l’unité.
           
          Le défaut de l’universalisme contemporain, c’est qu’il ne considère que les nécessités matérielles ou sensible de l’individu. Il soutient qu’il serait suffisant que chaque individu puisse assouvir ces nécessités pour engendrer naturellement l’unité sociale. L’universalisme actuel repose sur une morale utilitariste et individualiste.
           
          Mais c’est un faux universalisme puisque son effet finalement est d’engendrer la séparation.
           
          Quant aux niaiseries égalitaristes :
          Le réalisme implique d’admettre l’inégalité des situations.
          Réaliser ceci n’est pas prôner l’inégalité, mais admettre que pour diverses raisons contingentes (de naissance, de santé, de chance, d’opportunité, de goûts personnels,...etc), la vie fait que les situations personnelles diffèrent. Ces différences sont de plus constitutive d’une société, car chacun y tient un rôle social particulier, du fait de la spécialisation des tâches, via la pratique des métiers. Donc il convient de moduler les droits et les devoirs vis-à-vis de la société en fonction de ces différences de situation.
           
          Celui qui a une position plus éminente a plus de droits donc il doit avoir plus de devoirs vis-à-vis de la société. En revanche, celui qui a une position moins éminente a moins de droit et ne peut donc qu’avoir moins de devoir vis-à-vis de la société.
           
          Celui qui est position plus haute a le devoir de servir celui qui est en position basse pour lui permettre d’arriver à sa fin, en échange de quoi celui qui est un position plus basse doit le respect à celui qui est en position plus éminente.
           
          Le libéralisme en libérant les élites sociales de la nécessité de servir leurs subordonnés, allié à l’idéologie de lutte des classes et l’égalitarisme qui légitime les subordonnés de s’affranchir du respect dû à leur élite, sont les deux rouages qui ont déstructuré ce subtil édifice.


          • 1 vote
            christophe nicolas christophe nicolas 29 novembre 2013 12:48

            Citer Nietzsche et Luc en même temps, c’est fort.

            Pour Luc, l’élévation et l’abaissement sont l’œuvre de Dieu et il ne faut pas confondre avec l’œuvre des hommes à l’esprit de domination qui font exactement l’inverse.

            Donc, l’abaissement par la calomnie et l’argent est le fait des hommes dominateur, méprisant et à l’esprit faux.

            L’élévation par Dieu se fait dans le domaine de la vérité pour l’homme humble qui a l’esprit bon et a mené une vie simple et en vérité.

            Pour Jésus, l’abaissement est la calomnie le long de son ministère, le procès truqué, la crucifixion. L’élévation est la résurrection, donc il agit depuis 2000 ans.

            Imaginons l’analogie en "esprit saint" par rapport à Jésus qui est le rédempteur et prépare une rédemption de vérité pour le monde. L’abaissement consisterait à vouloir transformer la forme intentionnelle de bonté en forme intentionnelle de domination par la coercition mentale et en le mensonge en le faisant croire pour "aider la personne". Cela aurait de terribles conséquences dans la vie en créant une nasse de manipulation.

            Les souffrances seraient affectives à cause de tout l’environnement devenant manipulé et manipulateur à son tour. On aide quelqu’un pour qu’il prenne un esprit de pouvoir avec comme alibi des motifs psychologiques.

            Il y aurait un grand miracle qui serait nié par les méchants d’esprit comme le fut la résurrection de Jésus par la clique à Caïphe. Dans le cas présent, il n’y a pas mort donc l’élévation serait la révélation de la machination par la vérité qui se dévoilerait petit à petit et plongerait les esprit malsains dans un océan de feu, ceux dans l’erreur revenant.

            Est-ce que je vous ai raconté comment mon ex boutique trafiquait les élections du personnel. En fait il n’y en a pas, tout est truqué. Les gens ne peuvent pas voter. Les conventions collectives sont jetées à la poubelles, le salarié n’a droit à aucune information, les signatures sont falsifiées. Pas de délégué du personnel , pas d’entretien annuel, rien... pourtant ils ont largement eu le temps de revenir. Pour la théorie de l’intrication, il ont eu un an et demi pour revenir dans la vérité mais non, c’est le plantage par la calomnie plutôt que révéler 10 ans de manipulation et d’espionnage donc, ce sera un océan de feu...

            Normalement, les nations vont arrêter de financer l’Union Européenne et le Cern qui les couillonnent. l’UE et le Cern vont se révolter et être dispersés, puis les nations vont renaitre avec un Esprit-Saint. Ce scénario se répète à toutes les échelles de la vie...



              • vote
                micnet 1er décembre 2013 10:59

                Merci Eric pour ce lien ! Moi je retiens la superbe formule tout Nietzschéenne :


                "Les morales doivent s’incliner devant la hiérarchie"

                Superbe !

              • vote
                Éric Guéguen Éric Guéguen 1er décembre 2013 11:27

                J’ai écouté cette émission il y a quelque temps, je la réécouterai cette semaine.
                Il est clair que les gauchistes qui se saisissent de Nietzsche prennent bien soin d’en assumer qu’un des deux versants : celui qui déconstruit les valeurs, pas celui qui les refonde. J’ai en ce moment un cours sur Deleuze, chiant à mourir, branlette intellectuelle, et nietzschéen de gôôôôche, allergique à toute idée d’assignation, de transcendance et d’identité. Autant dire que l’université française a de quoi l’adorer. smiley



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