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Alexandre Banquet

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    Alexandre Banquet 8 juillet 2014 09:18

    bonjour

    Le film Trascendance s’inscrit dans la grande tradition cinématographique sur le sujet de la vie artificielle et de l’intelligence artificielle(éventuellement salvatrices, souvent destructrices).

    Colossus-forbin project, le monde sur le fil(Fassbinder),Terminator, Matrix, Ghost in the shell. I.A, entres autres, il s’agit déjà un peu dans ces films du thème de la singularité.

    Mais Transcendance se singularise justement parce qu’on est là en face d’un cas d’école de ce que D.F NOBLE a appelé "la religion de la technologie", il a consacré dans son livre éponyme("the religion of technologie : The Divinity of Man and the Spirit of Invention") un chapitre fondamental à la question de l’intelligence(et vie) artificielle, ces origines et premiers développements. 

    Or, contrairement à ce qu’affirme l’auteur de cet article, il ne s’agit pas, dans ce film, d’une critique acerbe mais d’une apologie, sous tendue par une idéologie qu’on pourrait simplement déplier de la sorte :

    -dualisme radical de type cartesien

    -conception électrique de l’esprit, 

    -rejet de la corporéité "animale" comme sujette à la limitation, la tare, la mort 

    -conception sotériologique de la technologie

    -conception eschatologique de l’intelligence artificielle(Singularité) 

    Le film ne démontre pas "très clairement en quoi tout cela n’a pas de sens", au contraire, on ne sais pas d’abord de quel côté l’"humanité" penche, mais vers la fin ce qui est clair c’est que le bon Dr Will Caster, ou du moins sa réincarnation divinisée pour ainsi dire, était en fait non seulement le sauveur des humains, mais de la planète entière (écologiquement). Et son oeuvre salvatrice fut stoppée par un virus qui n’est pas seulement informatique, mais qui est l’hypostase de la peur humaine, trop humaine, de l’inconnu. 

    La morale du film pourrait ce résumer en une de ses lignes de dialogue, récurrente :"Ils ont peur parce qu’ils ne comprennent pas".

    Et pour en revenir à cet article, ces remarques sur Google et Wikipédia, sont à côté du problème de la singularité, bien que Google ait un rapport marginal avec la religion de la technologie. 

     

     

     



  • vote
    Alexandre Banquet 12 février 2014 21:34

    Gollum


    Je ne suis toujours pas convaincu par le rapprochement , que je considère abusif, que vous voulez faire entre le christianisme et le Taoïsme de Lao-tseu en particulier. 

    Et par soucis d’efficacité je vais vous répondre d’une manière synthétique.


    Vous ne trouverez nulle part dans le Lao-tseu, le Tchouang-tseu, ou même chez Confucius, ou chez Wang-bi, une notion équivalente de notre "Absolu" pour qualifier le Tao. 

    Je vous renvoie par exemple au Lao-tseu (41) :

    "Le grand carré n’a pas d’angles

    Le grand vase est long à parfaire

    la grande musique est avare de notes

    La grande image n’a pas de forme

    le Tao est trop grand pour avoir un nom"

    (trad J.Levi)


    Il faut considérer les différences de structures linguistiques entre les deux cultures, qui sous-tendent un rapport au réel radicalement différent. 

    Ce qui me fait dire, et pour répondre, à un deuxième point : il y a effectivement dans la culture chrétienne la mystique et la théologie négative, pour contrecarrer l’arrogance des dogmes, par conséquent point n’est besoin d’un syncrétisme Tao/Dieu. On peut les comparer bien sûr.Mais Maître Eckhart, et les autres maîtres du courant apophatique ont un pouvoir de subversion suffisant pour ne pas avoir recours dans la pratique a un système philosophique exotique. Au moins il y a le même point de référence : Dieu.

    Alors que de l’autre côté :

    "La Voie qui a voie n’est pas la vraie Voie 

    le nom qui a nom n’est pas le vrai nom" (Lao-tseu 1)


    Il y a dans le christianisme, même mystique, un point de référence, nommément DIEU, vers lequel convergent les objets de la théologie, de la téléologie, de la sotériologie, de l’ontologie, et j’en passe des moins -gie... On est en rapport avec Dieu, on ne fait pas l’expérience d’être Dieu. Et ceux qui l’on prétendu ont été, la plupart du temps, persécutés. 

    Hors, le sage taoïste, le daoshi, n’est pas en rapport avec le Tao, il ne fait même pas l’expérience du Tao, mais peut-être quelque chose d’un peu différent, même bien après Lao-tseu, au début de l’ère chrétienne : 

    "il a le coeur identique au ciel et il est sans connaissance ; il a le coeur identique au Tao et il est sans corporéité"

     (Livre de l’ascension en occident) 


    D’ailleurs, le dialogue Bouddhisme-christianisme est beaucoup plus fructueux, si on veut vraiment un dialogue syncrétique avec l’orient. 


    Autre point, sur la nature : votre réponse dépasse le cadre de la comparaison, mais je dirais ceci : dans le cadre de la bible, Dieu est la source, le créateur de l’univers et des êtres. Or même dans le Taoïsme religieux, ecclésiastique, des six dynasties, qui accueille manifestement un panthéon, la notion de création est absente :

     "les dieux et l’univers sortirent presque ensemble du Chaos, sans que les dieux, malgré une légère antériorité, aient rien à faire dans la création"(Maspero "le taoïsme")

     

    Il y a aussi une conception panthéiste de la nature en occident(conf.Spinoza) "Deus sive natura", mais même cette idée n’est pas équivalente au ziran du vieux maître. Celui-ci se contente de dire que la nature est : ainsi, d’elle même. Aussi, hasard et nécessité peuvent être considérer comme des interprétations de certains aspects du réel, c’est à dire des réductions. Mais "le grand carré n’a pas d’angles". 


    Pas de point de référence extérieur, pas de lois, pas de Logos, pas de tout Autre, si ce soucis de dissiper l’Ego est présent aussi dans la spiritualité chinoise, et hindoue, et bouddhiste(qui est l’hindouisme emballé pour l’exportation...) ce n’est pas suffisant pour qu’on puisse dire que, mutatis mutandis, Dieu et Tao, Jésus et Lao-tseu, St Paul et daoshi : même combat.


    Je ne nie pas les rapprochements que vous avez fait, et je le redis, c’est intéressant. 

    Ce que je réfute c’est vos conclusions, qui sont identiques à vos prémisses :

    Dieu et Tao, au fond, c’est pareil. 

    Maintenant il est toujours possible de trouver des similarités entre les choses. Par exemple : 

    La pomme et le litchi sont des fruits.

    Mais au lieu de dire :

    une pomme est un fruit, un litchi est un fruit, mais une pomme n’est pas un litchi.

    Vous dites :

    une pomme est un fruit, un litchi est un fruit, donc une pomme est un litchi.

     



  • vote
    Alexandre Banquet 12 février 2014 16:35

    Gollum

    Il est très fructueux de comparer Christianisme et Taoïsme, et vos comparaisons sont intéressantes. Mais je pense que vous vous trompez complètement, pour plusieurs raisons dont la principale est celle-ci : vous faites comme si les questions de Dieu et du Tao, de la Voie, n’avaient aucune importance dans l’équation. 
    Vous dites du Wu Wei "C’est diminuer l’homme pour que le divin circule à l’intérieur de celui-ci, et que ce soit celui-ci qui agisse". Quel divin ? Le Tao n’est pas Dieu. Le Tao c’est profondément... personne. le Wu Wei ce n’est pas le non-agir pour qu’un Autre agisse à votre place, c’est votre devenir une fois que vous ne répondez plus a l’univers par la volonté, par l’intentionnalité, mais par la puissance(Te) spontanée du fond des choses, de la "nature"(Ziran). Ce n’est pas le divin qui doit "circuler", si cette image est appropriée, mais le Tao, dont le comportement ressemble plus à celui de l’eau qu’à Dieu. Pratiquer le Wu-Wei, c’est comme ne pas obstruer le lit d’une rivière car : "La grande Voie se répand comme un flot"(XXXIV, trad Leiris-Houang), ou"La Voie est comme une eau impétueuse"(Trad.J.Levi). 
    Plus largement, il n’est pas sûr que l’on puisse parler de métaphysique pour la pensée chinoise, et elle n’est pas dualiste. Nos catégories : Esprit et Matière n’y sont pas efficientes. Même à l’époque du Taoïsme en tant que tel, c’est à dire en tant que religion. Les êtres humains peuvent bien avoir 10"âmes"(Je vous renvoie à Maspero, "Le Taoïsme" en particulier). Cela engendre un clivage important entre les religions d’Abraham et la spiritualité chinoise.

    Vous dites : "La dialectique chinoise du Yin et du Yang d’ailleurs correspond à la même logique sous-jacente dans les Évangiles.."pardon, mais vous exagérez. Vous confondez l’éthique chrétienne, et la cosmologie chinoise...
    A la rigueur on peut associer Héraclite et son énantiodromie, et le Taiji.

    Par ailleurs, la "logique sous-jacente" des Evangiles, synoptiques et apocryphes, est difficile à saisir, en dehors de raconter Jésus/Dieu, d’inspirer la foi, et d’inviter à suivre son exemple.
    Il y aurait tant d’autres choses à dire sur les aspects irréconciliables du Christianisme et du Taoïsme de Lao-tseu. Le fait que celui-là soit une religion révélée, les différences de conception de la temporalité, etc...
     
    A propos de Confucius, et de ses Entretiens en particulier, il faut dire ici que Anne Cheng a soulevé le débat philologique, complexe, autour de cette question, et pour résumer une des idées de ce débat : la parole de Maître Kong telle qu’elle nous est parvenue, sous la forme des Entretiens, pourrait très bien être une construction opérée sous la dynastie des Han, pour donner au pouvoir impérial un socle idéologique. Donc, comme pour Socrate, Jésus, et même Lao-Tseu, mais peut-être dans une moindre mesure, l’intention initiale de Confucius a sûrement subi quelques distortions. Cela c’est du point de vue du texte, car au fond les pouvoirs chinois, et des pays sur lesquels la culture chinoise a rayonné, ont souvent utilisé les paroles de Confucius comme outils de fabrication du consentement. 
        

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