Bonsoir josep66,
« (…) que ce jour-là et les suivants, ces femmes voilées
avaient jeté leur voile. Il suffit de voir les photos de l’époque. »
Je demande à voir.
Pourriez-vous nous transmettre les dites photos ? Et veuillez préciser au
passage de quelles « femmes » vous parlez. De la femme maghrébine en
général ou bien des algéroises en haïk
que l’on voit sur les photographies d’époque de monsieur Louvel ?
Vous faites surement
référence au Paris-Match
du samedi 31 mai 1958, vantant une fraternisation entre français d’Algérie
et « indigènes » musulmans.
« Dix millions de
Français : c’est la devise de l’Algérie nouvelle où fraternisent deux communautés »
« Arrachés soudain, les
haïks teints en bleu, blanc, rouge des musulmanes font des drapeaux français. »
Une fraternisation peut-être
réelle, mais tardive…
Cependant, ces phrases
portent l’accent naïf et optimiste de la propagande. Et honnêtement, j’ai du mal à y
croire, surtout lorsqu’on contemple toutes ces femmes voilées sur la une du
Paris-Match tout comme sur cette photo. Pour le
coup, les mots ne font plus le poids face au choc des photos.
Je vous invite du reste à
lire cet excellent article :
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-belle-epoque-de-la-burqa-66721
Quant au père de Foucauld,
que bien des touaregs considèrent comme un saint, il n’a jamais tenté de
prêcher la bonne parole du Christ, ni de convertir la population musulmane.
Bien au contraire ! Interpelé sur cette question, il aurait répondu
« Je suis moine, non missionnaire, fait pour le silence, non pour la
parole. »
A vrai dire, ce n’est pas
par ces approximations historiques que vous avez gagné l’honneur de mon premier
commentaire sur AVox, mais pour une autre qui, à mon sens, est bien plus grave.
« Rappelez-vous :
Charles X, a permis ma conquête pour mettre un terme à la piraterie turque
venant d’Algérie... »
Je tente de me le rappeler,
mais tout ce dont je vais me souvenir c’est que votre connaissance de
l’histoire est bien approximative, pour ne pas dire orientée.
Ainsi donc, la France a agi
en gendarme en colonisant l’Algérie dans les années 1830. Ma foi, il faudrait
le leur dire aux législateurs, pour qu’ils l’ajoutent aux nombreux biens faits
de la colonisation.
Permettez qu’à mon tour je
vous rappelle qu’au XIXème siècle la piraterie mauresque n’est presque plus
qu’un souvenir ancien… des contes que l’on raconte aux petits chrétiens des
rives nord de la méditerranée, relatant les tribulations du redoutable et
sanguinaire Barberousse, un pirate borgne qui hante notre imaginaire
occidental, et qui s’inspire du non moins fameux Arudj Reïs.
Mais alors, qu’avons nous
donc été faire en Algérie ? Combattre des personnages de fables ?
Réparer l’affront fait au consul Pierre Deval, soufflé par l’éventail de
Hussein le dey d’Alger ?
En fait, si vous posez la
question à un certain Pierre Péan, il vous expliquera que c’était (encore une
fois !) une simple histoire d’argent.
http://www.dailymotion.com/video/x34qfj_main-basse-sur-alger-enquete-sur-un_politics
Que la précision historique
et l’honnête intellectuelle vous accompagnent,
Bonne soirée.