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Commentaire de Morpheus

sur Lagarde répond à Cantona : "Chacun son métier..."


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Morpheus Morpheus 2 décembre 2010 20:11

Mesdames et Messieurs, chers concitoyens,

J’ai été informé de cet appel lancé sur internet à un "bank run" à la date du 7 décembre, et j’ai visionné cette intervention de M. Eric Cantonna soumettant cette idée.

Avec mes collègues, nous en avons parlé, et je dois vous dire que nous nourrissons quelques inquiétudes à ce sujet. Bien entendu, il est encore difficile de savoir si ce mouvement récoltera une forte adhésion ou sera modéré, néanmoins, nous percevons en effet un danger potentiel, mais réel, pour notre économie.

Nous ne sommes pas surpris de l’écho que cette initiative ait pu avoir sur nos concitoyens, déjà fortement ébranlé en 2008 par la grave crise bancaire, et encore récemment par les mesures d’austérité que nous avons dû prendre.

J’ai invité mes collègues du gouvernement à une réflexion en profondeur sur le fond, car il m’apparait que nous ne pouvons plus faire l’impasse sur les signes de plus en plus fort de la grogne populaire. Un retrait massif dans les banques par nos concitoyens ajouterait à la crise de confiance des spéculateurs - qui vous le savez, ont lancé une offensive sur les états européens -, cela ajouterait donc à la crise spéculative, une crise de liquidité qui risque de provoquer un effet boule de neige qui pourrait être désastreux.

Je me doit de vous dire qu’une telle conjoncture est inquiétante. Cela est très pénible à dire, mais l’honnêteté vis-à-vis de nos concitoyens m’oblige à en faire l’ aveux : nous n’avons pas, en tant que gouvernement, la main sur les marchés ! La loi Pompidou de 1973, mais également les différent traités européens - article 104 du traité de Maastricht ; article 123 du traité de Lisbonne - interdit à l’Etat Français d’emprunter à notre Banque Centrale. Nous n’avons plus la main sur notre monnaie, et sans cet outil de régulation, seuls les marchés et les banques internationales peuvent agir. Or, leurs intérêts ne sont pas nécessairement ceux des Français...

J’ai pris conscience de cette impuissance, et je dois dire que je la ressent, comme de plus en plus de Français, comme une trahison de notre démocratie. N’étant pas en mesure de remplir ma mission, j’ai demandé ma démission du poste de Ministre de l’économie au Président Nicolas Sarkosy.

Mesdames et Messieurs, chers concitoyens, je vous remercie.

Christine Lagarde

N.B. Bon sang, mais il faut que je me réveille, tout ceci n’est qu’un rêve !


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