Je le remet parce que ça passe pas bien en italique et que cela résume bien l’opposition entre finance folle et économie physique qui joue plus sur la santé des nations que tout autres choses :
"Défendre la cause de l’Etat-nation
ne consiste pas à multiplier les déclarations ronflantes de
« souverainisme », mais à rétablir la souveraineté financière des Etats
et à mener le combat contre le mondialisme anglo-américain, c’est-à-dire
contre la dictature du profit à court terme et de l’inégalité érigée en
fatalité. Cela ne peut être fait que par l’association d’Etats et de
citoyens dans des entreprises communes, à partir de principes partagés,
sur la base de grands projets mis en œuvre dans l’intérêt mutuel,
transformant l’économie, c’est-à-dire le mode d’intervention de l’homme
sur la nature, améliorant les conditions sociales et changeant la
manière de penser des peuples. Afin d’y parvenir, en mettant en commun
les ressources de chacun des participants, à la mesure des défis à
relever, des délégations de souveraineté en faveur d’une autorité
supérieure sont nécessaires, non pour étouffer ou écraser l’Etat-nation
dans des sables mouvants institutionnels, mais pour lui donner une
dimension supérieure. La justice sociale, le droit des gens, les
libertés publiques et l’économie physique, les fondements mêmes de
l’Etat-nation, doivent passer avant la raison d’Etat."
C’est au moins un point de vue historiquement valable à la base des 30 glorieuses patriotes ET industrieuses AVEC lois anti finance folle ET crédit publique. Crédit publique institué par le plan Marshall au passage :
"Les trois premiers plans furent un succès total, et c’est ainsi que le
socle et les vecteurs de l’économie française se trouvèrent établis. Le
point essentiel que l’on doit ici comprendre est que, pour financer sans
inflation ni discontinuité les investissements du Plan, Monnet
fit créer un Fonds national de modernisation et d’équipement, auquel il
fit affecter la contre-valeur en francs des dons au titre du plan
Marshall. Le fonds devenait ainsi le moteur-central de la
reconstruction, fonctionnant sans « risque devises ». En d’autres
termes, les Etats-Unis fournissaient une aide à long terme ou
octroyaient des dons sous forme de produit de base à valeur dollar, mais
sans remboursement ou à paiement différé, et le Fonds en centralisait
distribution en se faisant payer la contre-partie en francs par les
acheteurs français. Avec les francs ainsi obtenus, le Fonds prêtait
« sur projet » à d’autres entrepreneurs publics ou privés, les francs
empruntés se trouvant à leur tour reprêtés lors de leur remboursement,
suivant un effet multiplicateur et en accord avec les besoins du pays
définis par le Plan."