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Commentaire de rastapopulo

sur François Asselineau sur l'actualité du mois de mars


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rastapopulo rastapopulo 7 avril 2013 00:45
Si vous osez, comparez avec le jugement à la grosse louche d’Asselineau qui oblige à cracher sur Monnet (et ce faisant sur Roosevelt)
http://www.jacquescheminade.fr/Le-Glass-Steagall-Global-et-le-precedent-francais_00242
Le Victory Program

C’est le même esprit combattant qui commanda le Victory Program de Roosevelt. L’effort de guerre américain, sans lequel les puissances fascistes qu’avait en partie financées Wall Street n’auraient pu être battues, fut impulsé par un Français, Jean Monnet. Là où l’administration américaine s’était limitée à des objectifs de production basés sur les capacités industrielles et humaines existantes, Monnet et quelques-uns dans l’entourage de Roosevelt fixèrent des objectifs semblant inatteignables. Là où il était prévu de construire 60 000 avions, 45 000 chars d’assaut et 8 millions de tonnes de navires de guerre, ce furent finalement 275 000 avions, 90 000 chars, et 65 millions de tonnes de navires qui furent produits. « Nous avions décidé de renverser l’ordre de la logique des financiers qui ajustent les besoins aux ressources, logique absurde quand les besoins sont ceux de la survie du monde libre : pour un tel enjeu, on parvient toujours à trouver les ressources », écrit Monnet dans ses Mémoires.

La planification, « ardente obligation »

Jean Monnet fut le premier directeur du Commissariat général au plan, créé le 3 janvier 1946 par le général de Gaulle. Le Plan c’est « l’anti-hasard », « l’arme contre la dictature de l’instant », comme l’affirmait Pierre Massé, qui le dirigea entre 1959 et 1966. Il donne une direction et une mission à l’économie, assurant l’harmonie des intérêts. Bien conscient que les libertés individuelles sont fondamentales au bien-être économique d’une nation, le Plan français n’est pas « impératif ». Mais il ne se limite pas pour autant à être « indicatif » puisqu’il doit toujours devancer et façonner la réalité. Pour de Gaulle, il doit assurer que tout le monde « avance ensemble » et que « chacun ait sa part ». Le Plan n’est pas une bureaucratie : « Les grandes affaires humaines ne se règlent point uniquement par la logique, il y faut l’atmosphère que seul peut créer l’adhésion du sentiment », expliquait-il encore en 1965. C’est une « administration de mission » qui joue un rôle d’animateur pour les autres administrations et pour l’économie.

Le point fort du Plan c’est donc sa faiblesse : il ne pèse rien mais il agit beaucoup. Structure légère de moins de deux cents personnes, il est composé à 80 % de contractuels qui retournent dans leur administration respective une fois leur mission spécifique accomplie.

Mais il y a plusieurs impératifs à son efficience car il n’est que l’expression d’une volonté politique. D’abord, l’Etat doit résolument être « maître du crédit » plutôt qu’esclave du budget. Ensuite, l’effort doit être distribué sur tout le territoire. Enfin, la Nation doit être portée par un vecteur scientifique et technologique.


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