Si celui qui gouverne aspirait au pouvoir absolu, ce qui est manifestement impossible, c’est qu’il ne sait pas se gouverner lui-même, et il ne saurait donc gouverner un pays tout entier.
Tu proposes une automaticité, parce que c’est plus confortable pour ta réflexion, mais l’homme n’est pas un automate. C’est pour cela que tu fais du réductionnisme.
Voilà quelques nuances de gouverner : diriger, conduire, mener, commander, régenter, régir, manier, guider, dominer, administrer, tenir, tyranniser, éduquer, piloter, maitriser, gérer, élever, régner, présider, orienter, freiner, styler, réfréner, prévoir, instruire, influencer, former, empaumer, conseiller, vouloir.
Quant à la légende Marxiste au sujet de la bourgeoisie...
Laisse-donc les habitants de nos bourgs hors de tout cela... Ce qui encadrait la vie des bourgeois étaient les corporations. Elles furent supprimées et d’artisans il devinrent salariés.
Non, la vérité, elle saute au yeux, ceux qui ont pris le pouvoir, ce ne sont pas nos petits bourgeois, mais les mergeois, si tu me passes l’expression, ceux qui ont arpenté les mers entre l’Europe et l’Amérique, inventant la banque pour l’occasion de ce commerce transatlantique, d’où la domination de l’Angleterre et des Pays-Bas, pays de mergeois s’il en est... A vrai dire, il faudrait aussi considérer le rôle de Venise et de Gêne dans la méditerranée à l’étape antérieure.
Mais ces mergeois n’ont pas tout pouvoir, ils ne contrôlent pas tout-à-faits les États qui sont encore réglés par des lois. En particulier, même s’ils ont de la force financière et économique, ils ne disposent pas légitimement de la force militaire qu’ont les États, et ils pourraient donc être écrasés assez facilement par ceux-ci. Il n’y a qu’à penser à Soros recherché par la Russie : Soros n’ira pas se pointer en Russie...
Ils leur faut donc, à ces mergeois, continuer d’agir de manière hypocrite, pour passer inaperçu aux yeux de l’opinion, et pouvoir continuer leur travail de sape sans risque. Ils sont toujours dans l’étape de conquête du pouvoir. D’où Attali qui, fondamentalement en accord avec les buts de Mélenchon comme il l’a rappelé, lui a fait comprendre qu’il valait mieux continuer d’avancer lentement.
Quant à Mitterrand, il avait tout pouvoir d’agir autrement, mais, manifestement, et il suffit de considérer l’architecture de ses grands travaux, il avait ses attaches avec ces milieux et a donc agit donc pour leur compte. Il s’était d’ailleurs entouré des conseillers adéquats.
Les chefs d’états sont élus via la démocratie d’opinion. Sachant que l’opinion de ces mergeois est propagée à grande échelle, puisqu’ils possèdent les médias, pendant que celle du simple citoyen ne porte guère au-delà de sa bourgade, ils sont à peu près sûr d’avoir à la tête de l’état des hommes à eux.
Après, il faudrait regarder plus finement. Peut-être y-a-t-il une armée de gens enrégimentés à la solde des mergeois, qui leur prêtent serment d’obéissance et qui agissent de manière occulte pour subvertir l’État, en noyautant notre système politique. Je ne sais pas. Il faudrait trouver une sorte de société secrète, formée en Angleterre, au moment où les mergeois sont fortement montés en puissance, disons, début XVIIIème siècle.
Bref, la continuation de cette hypocrisie montre bien que l’État français, avec ses militaires et ses gendarmes n’est pas encore tout-à-fait sous la coupe des mergeois et qu’ils craignent les réactions de l’État. Donc si Mitterrand avait voulu, il aurait pu.
Mais il n’a pas voulu, voila tout.
Ce qu’il a voulut, c’est affaiblir l’État, mais de manière suffisamment discrète pour ne pas être suspect de trahison.