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Commentaire de Guit’z

sur Passage de Jean Robin à Ce soir ou jamais le 24 mai 2013


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Guit’z 28 mai 2013 06:06

ERRATA : posté un peu vite...

Je vais même enfoncer le clou, tiens.

La Badinter expliquait, il y a des années, que les hommes des Lumières étaient déjà féminisés dans leurs mœurs, observant avec gourmandise qu’ils pleuraient en public... Cette amatrice de romance n’en donne pas pour autant du grain à moudre à la théorie du gender.

D’abord, même une brute peut fondre en larmes, il parait que certains veaux pleurent à l’abattoir ; et si l’homme moyen, depuis toujours, se cache pour pleurer (contrairement à la fillette Besancenot vu à la télé), c’est par pudeur. Rien que de très humain ; même les femmes ne pleurent pas en public.

Ensuite, que les hommes des Lumières aient été peu ou prou féminins dans leur être, cela n’est vrai que des nobles et de quelques bourgeois snobs, soit à peine 1% d’un peuple de 20 millions d’âmes : échantillon trop mince. On parle d’un dérisoire être féminin... de classe !

Le cul-terreux, pour sa part, demeurant à peu près indifférencié de sa chère cul-terreuse, sa virile matrone sur le pont non stop avec lui... comme le crapaud de Voltaire sent chaudement qu’il ressemble à sa crapaude. – En fait, dans les époques d’opulence et de déclin des castes guerrières (apogées des arts et de la sensualité, de l’esprit et de la féminité), les puissants devenus bêtes rentiers mettent un point d’honneur à se distinguer de leurs gueux, en prenant tout un tas de poses accentuant leur éloignement du travail et du corps. Et quant au "piège de Versailles", leur éloignement insu de la politique et du vrai pouvoir (la joute verbale remplace le duel, et la mondanité philanthropique le baratin des prêtres).

Ce qu’il faut rappeler à la Badinter, c’est que sa prétendue féminisation des Nobles au 18ème siècle, pure panacée pour nous dit-elle, en l’occurrence, n’est que la séquelle de leur émasculation politique par ladite "monarchie absolue" (laquelle ne le fut jamais, et nous savons par les études historiques les plus pointues que l’Etat de Louis XV cassait moins les couilles au bon peuple que la République d’Hollande, avec ses flics et son racket, sans parler des leçons de morale). C’est toute l’histoire de Donjuan - grand seigneur avec les dames et méchant homme avec les humbles... un abruti pétrifié par la statue du commandeur, à savoir maitre Louis XIV le Rusé habilement servi par maestro Molière !

Autre époque, même constat, à une échelle plus étendue. Passons sur le 19ème siècle romantique et positiviste, où la bourgeoisie – pas le catholicisme, comme croient les incultes à l’origine du mythe – cloitre littéralement les femmes : colifichets esthétiques du bourgeois nouvel exploiteur lui démocrate ; les cigales d’intérieur de cette fourmi honteuse en quête de laïcité propre. En 1918, l’homme revient des tranchées, où il en a chié des couronnes d’épines. Il sort du trou, dégoûté de lui-même – davantage alourdi qu’amputé du fardeau phallique. Non qu’il se féminise alors : il renonce en partie à sa virilité. Parallèlement, de concert avec le secteur tertiaire naissant, apparait ce personnage de femme émancipée pas si marginale, c’est-à-dire aguerrie – pour avoir endossé le rôle du père déchu, qu’il fût démissionnaire ou mort dans les tranchées –, dont la veuve de guerre est alors le prototype sacré, et la "garçonne" des années 20 le repoussoir presque en miroir. Soit, aux antipodes d’une féminisation de la société, un mouvement avant-gardiste de masculinisation compensatoire à l’équilibre rompu : le Père se replie, la Mère s’affirme socialement, elle devient sociologiquement la femme ; encore une guerre et la société civile lui emboitera le pas. (Ce n’est qu’une modeste interprétation, pour ma part j’y vois le sursaut vital d’une féminité ontologique, un cri de la conscience collective face au nihilisme potentiel, pressenti de la dévirilisation : des femmes conscientes enfin sûres d’elles, jusqu’à l’excentricité bienfaisante, au secours d’une société rongée par le doute et l’effroi… bientôt la haine.)

Viennent les 30 glorieuses, assomption de la bureaucratie et de la classe moyenne. Là, en effet, l’homme se féminise - mais pas au sens où l’entend notre pauvre Elisabeth : il s’agit moins d’une féminisation morale que physique, physiologique ; conséquence de l’évolution du procès de production, de moins en moins physique (féminisation objective, sauf à dire, ni Elisabeth ni moi ne le dirons, que la mentalité d’employé de bureau est d’essence féminine... Tout au plus peut-on constater que les femmes se montrent souvent excellentes stratèges dans cet univers atomisé et terre à terre, où le psychologisme est roi et la conscience collective, inexistante).

En définitive, si féminisation de l’homme il y a, celle-ci est récente, relative et surtout subie : le reflet de l’évolution globale de l’économie et de la technique, et non l’effet d’une mythique "prise de conscience" du Phallus repentant ! A preuve, l’essor symétrique de l’executive woman, cette amazone de l’économisme qui se tranche un nibard.

En somme on comprend mieux pourquoi toutes ces femmes savantes, rentières comme Badinter ou politiques style Parisot, contrairement à Olympe de Gouge et Louise Michel qui pensaient l’émancipation de la femme comme un aspect de l’émancipation sociale et non comme l’occasion de couper les couilles du mâle pour faire du pognon et pas de gosses, sont quoi qu’elles en pensent éminemment (matériellement) intéressées à la dévirilisation de la société… et même la masculinisation belliqueuse des chattes !

Alors quitte à passer pour un connard aux yeux de l’époque, je dis : Chassez le guerrier philosophe, vous aurez le salarié, la féministe, le gay, le droit à l’enfant payable, bref un troupeau de nombrils décérébrés prodigieusement brutaux... on est en plein dedans ! Moralité : LA FÉMINISATION, C’EST L’ALIÉNATION DE L’HOMME ET LA FEMME A L’ÉCONOMISME !

Euh, on parlait de Jean Robin et je suis totalement sorti du sujet… comme d’habitude avec ce gentleman imperceptible... excusez m’en !

 


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