ERRATA : posté un peu vite...
Je vais même enfoncer le clou,
tiens.
La Badinter expliquait, il y
a des années, que les hommes des Lumières étaient déjà féminisés dans leurs
mœurs, observant avec gourmandise qu’ils pleuraient en public... Cette
amatrice de romance n’en donne pas pour autant du grain à moudre à la théorie
du gender.
D’abord, même une brute peut
fondre en larmes, il parait que certains veaux pleurent à l’abattoir ; et
si l’homme moyen, depuis toujours, se cache pour pleurer (contrairement à la
fillette Besancenot vu à la télé), c’est par pudeur. Rien que de très
humain ; même les femmes ne pleurent pas en public.
Ensuite, que les hommes des
Lumières aient été peu ou prou féminins dans leur être, cela n’est vrai que des
nobles et de quelques bourgeois snobs, soit à peine 1% d’un peuple de 20 millions
d’âmes : échantillon trop mince. On parle d’un dérisoire être féminin... de
classe !
Le cul-terreux, pour sa part,
demeurant à peu près indifférencié de sa chère cul-terreuse, sa virile matrone
sur le pont non stop avec lui... comme le crapaud de Voltaire sent chaudement
qu’il ressemble à sa crapaude. – En
fait, dans les époques d’opulence et de déclin des castes guerrières (apogées
des arts et de la sensualité, de l’esprit et de la féminité), les puissants
devenus bêtes rentiers mettent un point d’honneur à se distinguer de leurs
gueux, en prenant tout un tas de poses accentuant leur éloignement du travail et
du corps. Et quant au "piège de Versailles", leur éloignement insu de
la politique et du vrai pouvoir (la joute verbale remplace le duel, et la
mondanité philanthropique le baratin des prêtres).
Ce qu’il faut rappeler à la Badinter, c’est que sa
prétendue féminisation des Nobles au 18ème siècle, pure panacée pour nous dit-elle,
en l’occurrence, n’est que la séquelle de leur émasculation politique par
ladite "monarchie absolue" (laquelle ne le fut jamais, et nous savons
par les études historiques les plus pointues que l’Etat de Louis XV cassait
moins les couilles au bon peuple que la République d’Hollande, avec ses flics et son
racket, sans parler des leçons de morale). C’est toute l’histoire de
Donjuan - grand seigneur avec les dames
et méchant homme avec les humbles... un abruti pétrifié par la statue du
commandeur, à savoir maitre Louis XIV le Rusé habilement servi par maestro
Molière !
Autre époque, même constat, à
une échelle plus étendue. Passons sur le 19ème siècle romantique et
positiviste, où la bourgeoisie – pas le catholicisme, comme croient les
incultes à l’origine du mythe – cloitre littéralement les femmes :
colifichets esthétiques du bourgeois nouvel exploiteur lui démocrate ; les
cigales d’intérieur de cette fourmi honteuse en quête de laïcité propre. En 1918, l’homme revient des
tranchées, où il en a chié des couronnes d’épines. Il sort du trou, dégoûté de
lui-même – davantage alourdi qu’amputé du fardeau phallique. Non qu’il se
féminise alors : il renonce en partie à sa virilité. Parallèlement, de
concert avec le secteur tertiaire naissant, apparait ce personnage de femme
émancipée pas si marginale, c’est-à-dire aguerrie – pour avoir endossé le
rôle du père déchu, qu’il fût démissionnaire ou mort dans les tranchées –,
dont la veuve de guerre est alors le prototype sacré, et la "garçonne" des années 20 le
repoussoir presque en miroir. Soit, aux antipodes d’une féminisation de la
société, un mouvement avant-gardiste de masculinisation compensatoire à
l’équilibre rompu : le Père se replie, la Mère s’affirme socialement, elle devient
sociologiquement la femme ; encore une guerre et la société civile lui
emboitera le pas. (Ce n’est qu’une modeste interprétation, pour ma part j’y
vois le sursaut vital d’une féminité ontologique, un cri de la conscience
collective face au nihilisme potentiel, pressenti de la dévirilisation : des
femmes conscientes enfin sûres d’elles, jusqu’à l’excentricité bienfaisante, au secours d’une société rongée par le
doute et l’effroi… bientôt la haine.)
Viennent les 30 glorieuses,
assomption de la bureaucratie et de la classe moyenne. Là, en effet, l’homme se
féminise - mais pas au sens où l’entend
notre pauvre Elisabeth : il s’agit moins d’une féminisation morale que
physique, physiologique ; conséquence de l’évolution du procès de
production, de moins en moins physique (féminisation objective, sauf à dire, ni
Elisabeth ni moi ne le dirons, que la mentalité d’employé de bureau est
d’essence féminine... Tout au plus peut-on constater que les femmes se montrent
souvent excellentes stratèges dans cet univers atomisé et terre à terre, où le
psychologisme est roi et la conscience collective, inexistante).
En définitive, si féminisation
de l’homme il y a, celle-ci est récente, relative et surtout subie : le
reflet de l’évolution globale de l’économie et de la technique, et non l’effet
d’une mythique "prise de conscience" du Phallus repentant ! A preuve,
l’essor symétrique de l’executive woman, cette amazone de l’économisme qui se
tranche un nibard.
En somme
on comprend mieux pourquoi toutes ces femmes savantes, rentières comme Badinter
ou politiques style Parisot, contrairement à Olympe de Gouge et Louise Michel
qui pensaient l’émancipation de la femme comme un aspect de l’émancipation
sociale et non comme l’occasion de couper les couilles du mâle pour faire du
pognon et pas de gosses, sont quoi qu’elles en pensent éminemment (matériellement)
intéressées à la dévirilisation de la société… et même la masculinisation belliqueuse des chattes !
Alors quitte à passer pour un
connard aux yeux de l’époque, je dis : Chassez le guerrier philosophe, vous
aurez le salarié, la féministe, le gay, le droit à l’enfant payable, bref un
troupeau de nombrils décérébrés prodigieusement brutaux... on est en plein
dedans ! Moralité : LA
FÉMINISATION, C’EST L’ALIÉNATION DE L’HOMME ET LA
FEMME A L’ÉCONOMISME !
Euh, on parlait de Jean
Robin et je suis totalement sorti du sujet… comme d’habitude avec ce gentleman imperceptible... excusez m’en !