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Commentaire de O Scugnizzo

sur La face cachée du bonheur


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O Scugnizzo O Scugnizzo 12 août 2013 20:20

Si je m’exprime aussi radicalement, ce n’est pas forcément parce que ma pensée est radicale mais parce que je pense sérieusement que notre civilisation a besoin d’une critique radicale. Pour répondre à "Voter après la monnaie", je ne confonds pas liberté et bonheur. Là où le reportage explique que la liberté n’apporte pas le bonheur, je dis que cette liberté n’en est pas une, et ne peut donc pas apporter le bonheur. D’où mon avis sur l’inutilité complète de l’utilisation de la science dans ce reportage. Si la liberté vue sous cet angle ne peut apporter le bonheur, pourquoi dépenser des millions pour étudier ce dernier ? Pourquoi ne simplement pas pointer du doigt une fausse définition de la liberté ? Parce que celle-ci est une critique radicale, remet en cause un système. En effet, après ce reportage, je me pose une très simple question : Pourquoi un reportage suisse, pays des banques et des multinationales, diffusé sur la chaîne nationale nous explique que le bonheur c’est pas l’argent et le matériel alors que c’est un pays où la propriété privée capitaliste est quotidiennement valorisée, où l’on travaille 8h30 par jour contre de l’argent pour posséder du matériel ? Pourquoi ne pointe-t-il pas ce hiatus social ? Pourquoi aucun des intervenants n’a remarqué cela ? Parce que ce sont des scientifiques nombrilistes, qui veulent juste faire leurs petites expériences, sans penser au potentiel libérateur de la science. 


Je parle à des gens m’entourant ayant visionné ce reportage, qui retiennent simplement que l’argent ne fait pas le bonheur et rien d’autre. Mais le lendemain, au travail, c’est oublié, et la concurrence reprend, et la course au salaire reprend, comme si de rien n’était. D’où ma comparaison du journaliste avec le prêtre docile, on fait un peu de morale (l’argent n’apporte pas le bonheur, c’est scientifiquement prouvé, mais les multinationales et la finance c’est super, travaillez pour eux), ça rassure un peu une classe moyenne qui croule sous les obligations financières et voilà.

Après on peut toujours dire que j’exagère, que je vois le mal partout, que faut que je pète un coup. Je ne dis pas que le reportage était inintéressant - les expériences sont effectivement dignes d’intérêt - mais j’ai une tendance naturelle à prendre le parti des faibles, et d’après moi ce reportage n’élève pas d’un millimètre la conscience des spectateurs, et ça, fallait que ça soit souligné.

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