@daviduardo
-si cette soi disant morale
légitime l opression des plus fort envers les plus faible, c est qu elle est
mauvaise et que l on doit donc, par l information retablir la
vérité, et retablir une vrai morale..
R / Je suis d’ accord,
on peut toujours essayer mais je suis très pessimiste, je ne pense pas qu’il
soit possible que les rapports entre Etats soient un jour régit par autre chose que par la loi du plus
fort …
-a postériori tu peux le juger selon
tes valeurs culturelles, pour ne surtout pas mettre dans le meme panier les
agressés et les agresseurs, ceux qui détruisent tout , de ceux qui luttent en
évitant les dégats colateraux.
R / Je n’utilise jamais la dialectique de l’agresseur et de l’agressé qui n’est
aussi valide selon moi qu’à une certaine échelle.
Dans une interaction entre deux individus, il est plus simple de déterminer
qui est l’agresseur et qui est l’agressé. C’est plus simple mais ce n’est pas forcément
facile, dans les tribunaux les choses peuvent parfois prendre une tournure
complexe mais en général on s’en sort.
Dans une interaction entre deux groupes de l’échelle d’une famille, c’est
déjà beaucoup plus complexe car plusieurs individus sont en interaction les uns
avec les autres, déterminer la responsabilité d’un camp par rapport l’autre est
extrêmement difficile, certains peuples ont par exemple inventé l’arbre à
palabre ou la résolution de ce genre de conflit par les sages pouvait prendre
des mois voir des années.
Plus l’échelle est grande, plus le nombre des individus augmente et plus il
devient difficile de trancher car se confrontent alors des groupes qui ont des
différences culturelles, religieuses, une représentation différente de la
vie ,ça devient souvent une question de point de vue puisque chacun a un
vécu particulier et donc une interprétation particulière.
Au niveau des Etats, les interactions sociales deviennent un chaos
indescriptible, il devient carrément impossible d’interpréter objectivement car
personne n’est au courant de tous les faits et les stress qui traversent les sociétés,
pas même les leaders ! Cela ne veut pas dire que la vérité n’existe plus,
elle existe mais est inaccessible à un être qui ne soit pas omniprésent, omnipotent
et omniscient et aucun humain n’est ainsi. La vérité nous est donc
inaccessible !
A cette échelle, déterminer un agresseur et un agressé n’est plus possible,
et peut être même que ces deux catégories n’existent plus, les choses étant
trop imbriquées les unes dans les autres !
Pour appréhender ce chaos et y tirer quelque chose qui ait un sens, on
simplifie les événements, on réduit la multiplicité à l’unité,
on s’efforce d’expliquer les
phénomènes indéfiniment divers en négligeant
le caractère unique des événements particuliers, pour se concentrer sur ce
qu’ils ont de commun et imposer l’ordre à la confusion.
C’est une méthode indispensable qui permet de donner un sens
aux événements qui se déroulent à cette échelle ! C’est ainsi qu’on arrive
tout de même à isoler des agresseurs et des agressés et à les mettre en
perspective.
Seulement cette méthode a des biais très sérieux :
1. Ce travail de
simplification ne peut pas être objectif : aucun analyste ne peut prétendre à l’objectivité et
s’extraire de ses présupposés historiques, culturels et sociaux.
L’analyste n’est pas un objet extérieur et transparent, il est
immergé dans sa culture, son passé et son origine sociale et l’analyse qu’il produit est toujours topique. Plusieurs
analystes peuvent ainsi s’opposer sur l’interprétation d’un même événement,
l’un désignera tel groupe comme le fautif ou l’agresseur et l’autre fera
exactement l’inverse. Dans leur travail de simplification chacun aura omit des
faits considéré sans importance que l’autre aura repris, les deux n’ont pas la
même connaissance des événements, chacun sait des choses que l’autre ne sait
pas et les deux ignorent beaucoup de faits.
2. Les simplifications peuvent être
fait à l’excès : ce qui peut amener à une déformation grotesque de la
réalité. Par exemple en désignant un camp des agresseurs et un camp des
agressés, on essentialise deux groupes en omettant que deux entités peuvent
être unies au sein d’un même groupe mais que l’une réagit à une agression et
que l’autre ne fait qu’attaquer. Prenons l’exemple concret de l’effondrement de
l’empire aztèque au 16 ème siècle :
On désigne le camp des conquistadores comme celui des
agresseurs en omettant que des indigènes se sont allié à Cortez, des indigènes
qui vivaient sous le joug de l’empire et qui donc qui réagissaient à une
agression préalable ! On désigne l’empire aztèque comme l’agressé alors
que lui-même agressait des peuples indigènes. Les choses sont souvent plus
complexes !
3. Le fait d’analyser
les événements à l’ instant t et de ne pas englober ce que l’on voit sur le
temps long : Un autre exemple concret : lorsque Alexandre a
envahit la Perse, on aurait pu dire à cet instant précis que la macédoine était
l’agresseur et l’empire perse l’agressé. Pourtant, en analysant sur le temps
long, on pourrait dire que ce n’est pas le cas, que la Perse a tenté à
plusieurs reprises de conquérir l’occident et que finalement cette expédition
était une réaction aux précédentes invasions perse. C’est ainsi que le
percevait beaucoup de Grec qui se
battaient aux cotés d’Alexandre …
Ces biais font que je
n’emploie jamais cette dialectique de l’agresseur et de l’agressé, à ce niveau
de complexité, les choses ne peuvent plus être binaire, le dualisme conduit
nécessairement à l’aveuglement et à la contradiction.